« Show must go on » veut le dicton. Mais la mode britannique peut-elle continuer de défiler comme si de rien n’était alors que la reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ainsi que du Commonwealth se fait enterrer ? C’est pour éviter d’être complètement éclipsés par cette actualité que des grands noms de la mode comme Burberry et Raf Simons ont décidé d’annuler leur show prévu durant la Fashion Week de Londres. Celle-ci se tient malgré tout du 15 au 20 septembre 2022, comme l’a voulu le British Fashion Council (BFC). Quoiqu’il en coûte ?
Les funérailles nationales d’Elizabeth II qui plombent la Fashion Week de Londres
En effet, maintenir un défilé dans une période où les obsèques d’Elizabeth II monopolise toute l’attention médiatique tient d’un pari risqué. Seulement, les jeunes créateurs et petites marques ne peuvent se permettre d’annuler, à cause des frais déjà engagés pour leur show prévu de longue date (généralement près de six mois à l’avance). Faute de pouvoir reculer, plusieurs designers défilent donc coûte que coûte, dans ces conditions particulières. Le calendrier officiel du BFC indique ainsi :
« Il n’y aura pas d’activité prévue le lundi 19 septembre en raison des funérailles nationales de la reine Elizabeth II. Toutes les activations ont été reprogrammées ou reportées. »
Comme le relève le Guardian, la créatrice d’origine turque Dilara Findikoğlu s’est par exemple retrouvée à défiler le samedi 17 plutôt que le lundi 19 : deux jours de moins, c’est une sacrée pénalité avant un défilé.
Des obsèques qui endettent la jeune création de mode britannique
Ce n’est pas tout : non seulement la plupart des fêtes ont été interdites, mais beaucoup de sponsors de défilés, qui permettent de couvrir une grande partie des frais de ces shows taillés pour être grandioses, se sont retirés au dernier moment. Puisque ce qui les intéresse dans le sponsoring d’un événement, c’est la visibilité que celui-ci est censé leur apporter. Or, comme tous les médias ont les yeux braqués sur les obsèques d’Elizabeth II, à quoi bon soutenir un petit designer qui fera forcément moins de bruit ? De quoi endetter une partie de la jeune création de mode britannique.
Pire, en cette période de deuil royal, le BFC suggère même de suspendre tout le travail de street style : de quoi mettre à l’amende un grand nombre de photographes de rue, et même de créateurs et créatrices de contenus pour qui cela représente une partie de leur gagne-pain, en particulier en période de Fashion Week.
Plusieurs designers ont adapté une partie de leur show en fonction de cette actualité majeure pour le Royaume-Uni, c’est le cas par exemple de JW Anderson qui a clôturé son défilé avec un t-shirt en hommage à feu la reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, tandis que la mariée d’Harris Reed portait un bouquet de muguet, fleur préférée d’Elizabeth II. Cela représente néanmoins un énorme manque à gagner pour cette industrie qui rapporte habituellement 32 milliards de livres sterling au pays. Et l’effet domino du décès d’Elizabeth II sur l’économie du Royaume-Uni ne fait que commencer…
À lire aussi : Pourquoi les ados tiennent souvent leurs livres à la main dans les films et séries US ?
Crédit photo de Une : Captures d’écran instagram JW Anderson, Harris Reed, Erdem.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.