La dépression post-partum peut concerner tous les parents sans exception. On estime aujourd’hui que cette maladie touche entre 15 et 20 % de femmes en France, mais les hommes ne sont pas à l’abri. Selon des chiffres publiés par le quotidien Le Monde, 8 à 10 % des nouveaux pères dans le monde seraient également concernés par ce trouble psychologique. Sans surprise, la durée du congé paternité aurait un impact sur ses symptômes.
La dépression post-partum chez les parents
On le dit, on le répète et on commence à l’intégrer : loin des clichés candides d’un bonheur sans nuages, la naissance d’un bébé bouleverse souvent tout sur son passage. La dépression post-partum et les troubles mentaux périnatals sont de mieux en mieux appréhendés chez les femmes, mais les hommes passent encore trop fréquemment sous les radars. Pourtant, comme l’explique la psychiatre Sarah Tebeka, l’arrivée d’un enfant peut ébranler ses deux parents :
On peut dresser un parallèle entre les pères et les mères : la précarité, des antécédents psychiatriques, une grossesse difficile, le chamboulement social ou le manque de sommeil survenant avec l’arrivée d’un bébé sont autant de facteurs qui peuvent déclencher une DPP chez l’un ou l’autre des parents.
Sarah Tebeka, Le Monde, 4 janvier 2023
Mais, société genrée oblige, là où les mères ressentent avant tout de la fatigue et de la tristesse, les hommes expriment leur mal-être par de la colère et de l’irritabilité.
Comment prévenir la dépression post-partum chez les pères ?
Les hommes en âge d’être père ont encore beaucoup de mal à demander de l’aide, même s’ils admettent plus facilement l’intérêt d’un accompagnement psychologique… Pour les autres. Leurs stratégies d’adaptation peuvent donc inclure des conduites à risque.
Ils développent aussi des conduites d’alcoolisation ou de consommation de produits illicites.
Sarah Tebeka, Le Monde, 4 janvier 2023
Des pratiques dangereuses qui peuvent ancrer des addictions dont il sera extrêmement difficile de se débarrasser par la suite.
Si le rallongement du congé paternité semblait évidemment positif pour la santé mentale des darons, une étude de l’INSERM, vient de le confirmer, chiffres à l’appui. Les résultats indiquent que 5,7 % des pères ayant boudé leur congé paternité ont développé une dépression, contre 4,5 % des pères ayant profité de leurs 28 jours.
L’étude insiste sur la précocité de cet arrêt dans la prévention des risques. Les pères qui envisagent de prendre un congé parental passé les deux premiers mois de vie sont tout de même 4,8 % à avoir déclaré une dépression.
Si les troubles de santé mentale périnatale sont très courants, et se soignent heureusement très bien, cette étude montre à quel point il est important que les parents bénéficient d’un environnement propice pour entamer sereinement leur nouvelle vie.
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Crédit photo image de une : Annakraynova
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