Si vous ne savez pas ce que c’est que l’unboxing, vous êtes un parent chanceux. L’unboxing, ou déballage, consiste à filmer des enfants déballant des cadeaux « généreusement » offerts par des marques de jouets ou de matériel électronique et de publier les vidéos en ligne.
Ces petits bijoux consuméristes ne se contentent pas de coller dans la tête de nos rejetons que le but dans la vie, c’est de posséder des objets inutiles qui brillent, ils menacent aussi l’intégrité physique et morale des enfants qui assurent le spectacle. Un rapport publié le 17 novembre dernier par la défenseure des droits alerte sur les nombreuses dérives et les risques encourus par les mineurs que l’on exhibe sur les réseaux.
L’unboxing, une pratique trop choupi … pour le compte en banque des adultes
Plastique fluo, musique groovy, cris enthousiastes, les vidéos d’unboxing ont tout pour plaire au jeune public, fan de ces spots publicitaires du futur qui dissimulent leur intention première (vous vendre des choses) derrière une pseudo spontanéité conviviale.
Car c’est de ça dont il s’agit : des spots publicitaires assurés par des enfants. À la différence près qu’ils ne sont pas encadrés, et qu’ils profitent avant tout aux parents qui boostent ainsi leur visibilité sur le net, et empochent des revenus.
Alarmé par ce type de phénomènes, L’Observatoire de la Parentalité et de l’éducation numérique a saisi la défenseure des droits, Claire Hédon, afin qu’elle puisse rendre compte de la situation. Son rapport publié le 17 novembre dernier dénonce ces pratiques qui s’apparentent à de l’exploitation de mineurs : à l’heure actuelle, les vidéos qui mettent en scène des enfants sur les réseaux sont réalisées et rémunérées hors du cadre très strict prévu par la loi.
Des petits influenceurs soumis aux mêmes risques que les grands
Ces vidéos compromettent la vie privée de ces mini ambassadeurs malgré eux. Leur image et leur intimité sont livrées sans leur consentement réel, souvent parce qu’ils sont trop jeunes pour réaliser les enjeux et les conséquences. Les enfants, à l’instar des adultes, ne sont pas épargnés par le cyberharcèlement et les commentaires haineux.
Ce qui est publié en ligne ne disparaît jamais. Ces enfants sont donc condamnés à exister virtuellement selon les termes fixés par leurs parents. Ils n’auront plus la possibilité de décider le moment venu de la façon dont ils souhaitent apparaître, ou non en ligne.
La défenseure des droits propose deux mesures pour protéger et informer les familles sur les dangers de l’exposition numérique : La création d’un module obligatoire dès la sixième sur l’éducation au numérique et plus particulièrement sur les droits numériques des mineurs, ainsi que des formations à l’attention des parents « influenceurs ». Enfin, c’est aussi à nous, les autres darons, de refuser ce type de contenus à notre progéniture (malgré son insistance) et de lui expliquer pourquoi.
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Crédit photo image de une : Getty Images
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Les Commentaires
Puis le dossier quoi... Je suis sûre que ces enfants seront ravis de découvrir l'impact de toutes ces traces dissiminées sur la Toile. Avant on pouvait se sentir mal parce que papy avait décidé de faire visionner aux voisins venus dîner la vidéo de notre spectacle de kermesse année CE2 où on interprétait la danse des canards déguisé en arbre post moderne mais c'est du petit lait à côté de ces enfants qui auront la "joie" de (re)découvrir des photos/vidéos d'eux dans le bain, d'eux en train de manger, en train de se faire arroser, de se balader en petite tenue...
Leurs camarades aussi en seront enchanté.es. Vive les moqueries, le harcèlement.
Puis plus tard, les proches de tout bord, les futurs éventuels employeurs etc...
Ne parlons pas de tous les revenus qui finissent probablement dans toutes les poches sauf dans celles des bambins exploités...
Girlcottons tout ça.