— Article initialement publié le 27 septembre 2016
— Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Wild Bunch. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
S’il y a bien une chose inoubliable dans La danseuse, en salles le 28 septembre, c’est la beauté du spectacle qu’offre ce film inspiré de faits réels. Et j’ai rarement été aussi bluffée par l’émotion artistique d’un long-métrage présenté dans la compétition Un Certain Regard de Cannes.
La danseuse est le premier long de Stéphanie Di Giusto, qui s’inspire ici d’une figure oubliée de la danse contemporaine, avec la volonté de réhabiliter son héritage artistique : Loïe Fuller. Un sujet qui l’a subjuguée dès qu’elle a vu les photos oniriques de la danseuse avec ses grands draps blancs…
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Des portraits interprétés par des acteurs incroyables dans La danseuse
Devant La danseuse, honnêtement, j’étais remplie de curiosité. C’était la première fois que je voyais Soko extérioriser ses talents d’actrice, de même pour Lily-Rose Depp. J’ai été bluffée.
Je ne m’attendais pas à ce qu’elles soient aussi parfaites dans leurs rôles respectifs. Loïe et Isadora sont deux présences dantesques sur l’écran, portées par leurs corps menus qui en imposent.
La passion qui transparaît chez Loïe est contagieuse : elle croit en ses capacités et nous, on la soutient
La passion qui transparait chez Loïe est contagieuse : elle croit en ses capacités et nous, on la soutient. Et puis elle se donne tellement à fond qu’elle semble sur le point de sombrer à la fin de chaque représentation, donc le public souffre cruellement avec elle.
Les acteurs de second plan comme Mélanie Thierry, François Damiens ou encore Gaspard Ulliel n’ont pas à rougir de leurs performances. Ils viennent apporter de la profondeur dans des relations qui auraient pu paraître éphémères et superficielles.
On reproche parfois au cinéma français de ne pas être assez expressif, La danseuse fait figure d’exception.
La danseuse prend des libertés avec l’Histoire
L’héroïne et le sujet central de La danseuse est bien Loïe Fuller, interprétée par l’étonnante Soko dans ce qui me semble être le rôle de sa vie. Certaines personnes ont cru qu’il s’agissait d’un biopic d’Isadora Duncan, alors que clairement, tout converge vers une vision contemporaine de la danse, celle de Fuller — et non une approche classique, incarnée par Duncan.
Le film a été critiqué pour les libertés prises par la réalisatrice. En effet, le personnage de Gaspard Ulliel a été ajouté « pour apporter une touche de masculinité » selon Stéphanie Di Giusto. Il pourrait servir d’alter ego au mari américain que Loïe avait dans la réalité, avant de finir sa vie aux côtés de Gabrielle. Le film ne s’attarde pas sur la vie sentimentale de la danseuse.
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La danseuse est la vision d’une réalisatrice, Stéphanie Di Giusto, avec tout ce que ça implique de subjectivité et d’éléments passés sous silence. Elle rend un vibrant hommage à l’héritage artistique de Loïe, et crée à l’écran une femme fougueuse, passionnée, qui sacrifie tout pour son art.
C’est une histoire romancée qui se focalise davantage sur le rapport entre Loïe et sa raison de vivre que sur des pans plus intimes de son existence.
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Une esthétique portée par une caméra intime dans La danseuse
La danseuse est une histoire humaine, qui parle de confiance, d’ambition, d’avoir foi en son art. La caméra capte les moments intimes de la vie de Loïe tout comme les grandes lignes de son parcours.
Cette admiration mutuelle entre Loïe et Isadora prend forme de plusieurs manières, dans l’ascension de l’une et la chute de l’autre, mais aussi au niveau de la réalisation, puissante lorsque le regard que Loïe se pose sur sa jeune protégée. Admiration, jalousie, désir… des émotions nuancées, imbriquées, capturées par l’œil de Stéphanie Di Giusto.
Découvrez un pan de la vie de Loïe Fuller, dès le 28 septembre au cinéma.
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Histoire de leur faire les pieds.