Fenêtre sur le passé et porte ouverte sur l’avenir, le salon du monde arabo-amazigh promet deux jours de rencontres passionnantes autour des cultures arabo-amazigh. Des cultures qui nourrissent certaines figures parmi les plus inspirantes en France aujourd’hui.
Ces deux jours de programmation remarquablement riches seront rythmés par des masterclass, des rencontres, des tables rondes, des expositions, des ateliers et des spectacles allant de la danse à la musique en passant par le stand-up. De quoi renforcer le pont de rencontres et d’inspirations entre les générations et les talents, qu’ils se trouvent d’une part ou de l’autre de la Méditerranée. Ce salon est aussi la meilleure manière de questionner et de surmonter les obstacles rencontrés par les femmes, les jeunes et les personnes non blanches dans le milieu de l’entreprise, de l’école ou encore dans les milieux médicaux.
Médine, Féris Barkat, Nayra et Nesrine Slaoui présent·e·s
Le mot d’ordre du salon ? Mettre en lumière des modèles inspirants issus de la diaspora maghrébine, amazigh et arabe sous le prisme de la culture et de l’économie. Littérature, gastronomie, écologie, photographie, artisanat, travail, santé physique et mentale, féminisme : difficile de ne pas trouver son bonheur parmi la vaste quantité de thèmes mis à l’honneur sur ces deux jours.
Madmoizelle. Pouvez-vous nous expliquer ce que désigne le terme « arabo-amazigh ? »
Rajâa Mouassadik. C’est vrai que l’on ne voit pas souvent ces deux termes apposés côte à côte. Les Amazigh (ou Berbères) sont les peuples autochtones d’Afrique du Nord. Le terme signifie « homme libre ». Il y a des amazigh au Maroc, en Algérie, en Libye, en Tunisie… Ils ont une langue et une culture à part entière, qui est très riche.
Le salon est arabe et amazigh parce que les diasporas maghrébines en France sont constituées de personnes arabes, mais aussi amazigh. Il me paraissait importer de célébrer cette diversité culturelle.
Pourquoi avoir créé ce salon ?
Je suis partie de zéro. Je voulais créer un évènement sans précédent qui réponde à tous nos besoins de mémoire, de célébrations et de rencontres. Je me suis aussi rendue compte qu’il n’y avait pas d’évènement réunissant la diaspora arabe et amazigh sous le prisme de la culture et de l’économie.
Surtout, je voulais célébrer l’héritage culturel transmis par nos parents et nos grands-parents qui, pour la plupart, sont venus en France entre les années 1960 et 1990. Certains s’éteignent petit à petit et il est important d’honorer leur mémoire, leur parcours et l’héritage qu’ils nous ont transmis. D’ailleurs, plusieurs de nos intervenantes viendront avec leurs parents ou leurs grands-parents !
Je voulais aussi mettre en lumière leur héritage et les accomplissements des enfants de ces diasporas dans de nombreux secteurs. Comme je voulais qu’il soit le plus fédérateur possible, j’ai essayé de toucher à tous les sujets. On va aussi bien parler d’entrepreneuriat que de gastronomie, d’histoire, d’audiovisuel, de langues, de finance, etc.
C’est important qu’il existe ce type d’initiative apolitique, areligieuse, qui a pour unique ambition de faire passer un bon moment aux visiteurs, qu’il soit initié ou simplement curieux. On a mis l’accent sur les ateliers parce qu’il est très important de repartir avec des savoirs concrets. Par exemple, on pourra apprendre en un seul cours tout l’alphabet arabe ou encore d’être initié à la lecture rapide par le champion du monde Mohamed Koussa !
Selon vous, le salon s’adresse-t-il aux personnes immigrées, à la diaspora, ou plutôt aux personnes amazigh et arabes vivant dans ces pays ?
C’est une question intéressante. Je pense qu’en premier lieu, les personnes touchées par cet évènement seront les personnes issues de la diaspora. Mais je veux qu’il soit ouvert à tout le monde, quelle que soit son origine, sa nationalité, son lieu de résidence. Qu’il soit curieux ou aguerri, le visiteur est le bienvenu. L’unique ambition du salon est de rassembler et de fédérer.
Comment avez-vous choisi vos invité·e·s ?
Le premier critère pour sélectionner nos invitées était des personnes au parcours impactant et positif au quotidien. Ensuite, chacun, à sa façon, est relié au monde arabo-amazigh et l’exprime à sa façon. Pour certains, c’est un sujet central. On a par exemple la cheffe Nora Sadki, qui est amazigh algérienne et fait rayonner ce patrimoine culturel à travers la cuisine du restaurant Majouja.
On a aussi réuni un collectif de médecins et d’avocats. Les premiers vont faire de la prévention et des dépistages, les seconds des consultations juridiques gratuites pour donner des conseils en droit juridique, du travail ou de la famille. On aura aussi une table ronde autour du syndrome méditerranéen. L’objectif est notamment que des personnes isolées ou précaires se rapprochent d’un bon parcours de santé, de parler des problématiques rencontrées par les femmes, mais aussi de dire aux jeunes personnes qui souhaitent se lancer dans ces domaines qu’elles sont légitimes.
Le salon du monde arabo-amazigh aura lieu du samedi 11 mai 2024 à partir de 10 heures jusqu’au dimanche 12 mai à 19h30, au 2 Place Emile Cresp, à Montrouge. Les billets sont encore en vente, à partir de 5 €. Pour participer à tous les évènements, les spectacles, les conférences, masterclass et rencontres samedi et dimanche, comptez 18 €.
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