C’est le carton de ce début d’été. Depuis sa sortie le 9 juillet dernier, La Cuisinière de Castamar ne quitte plus le top 10 de la plateforme Netflix. La série espagnole qui compte 12 épisodes de près d’une heure chacun connaît un réel succès dans le monde entier. Mais est-ce qu’elle vaut vraiment le coup ?
L’intrigue se déroule à Madrid, au début du XVIIIe siècle — en 1720 pour être précise. Après la mort brutale de sa femme, le duc de Castamar est inconsolable. Pendant près de deux ans, Don Diego fait le deuil de sa bien-aimée Alba qui lui avait annoncé qu’elle était enceinte quelques instants avant de mourir.
Ce n’est qu’à l’arrivée d’une nouvelle cuisinière, Clara Belmonte, que le duc commence à reprendre goût à la vie, grâce à sa divine cuisine… et ses beaux yeux. Autour d’eux, les manigances fusent entre la duchesse mère, le Marquis de Soto et les autres domestiques.
La Chronique de Bridgerton, bis repetita
Quelques petits mois après La Chronique de Bridgerton, La Cuisinière de Castamar a presque un goût de déjà-vu. Les costumes, les intrigues de la cour qui s’entremêlent, le mélange d’ambiances très prude et très sexy que l’on associe toujours à cette époque… Tous les éléments sont là.
Mais le problème, c’est que bon nombre d’ingrédients indésirables dont ce genre de fiction est spécialiste sont très présents dans La Cuisinière de Castamar, alors que Bridgerton avait réussi à s’en débarrasser ! En gros, si le personnage n’est pas un homme de haut rang, ça risque de ne pas très bien se passer… On retombe dans les clichés.
Violences sexuelles et schémas narratifs usés
Comme attendu, on ne compte pas les scènes de sexe. Elles sont plus courtes et moins détaillées que dans d’autres séries Netflix. Pourquoi pas ! Mais leur contenu est bien différent de ce à quoi on pourrait s’attendre…
Parmi ces scènes, la moitié montre des actes sexuels qui sont loin d’être consentis. Sans que ce ne soit forcément très graphique, la violence est là et ce n’est pas agréable à regarder.
Bien sûr, les violences sexuelles sont une réalité de l’époque. C’est indéniable. Mais venant d’une série disponible sur Netflix, on ne s’attendait pas forcément à en voir autant : pour certains de ses contenus, la plateforme a préféré moderniser son propos, quitte à sacrifier l’exactitude historique. Pas ici.
Certains avaient par exemple reproché à Bridgerton d’être artificiel en incluant des personnes noires à la noblesse presque sans adresser le propos. Au moins, c’était quelque chose de nouveau à voir !
Ici, en plus de ces scènes de violence, on peut déplorer des schémas narratifs qui ont largement vieilli. Par exemple, la principale intrigue amoureuse se déroule entre le duc, un monsieur d’une bonne cinquantaine d’années — très sympathique, certes, mais quand même — et une toute jeune femme qui ne doit pas avoir plus de 24 ans.
Et c’est censé nous faire rêver, ça ? Rendez-nous Regé-Jean Page !
La Cuisinière de Castamar, une série efficace malgré tout
Notez que le géant du streaming a racheté cette série à Antena 3, une chaîne de télévision espagnole. Ceci pourrait expliquer pourquoi on sent bien que ce n’est pas une « série Netflix » (sous-entendue produite par Netflix) à proprement parler, avec les valeurs que porte la plateforme.
Mais du coup… pourquoi avoir tout de même choisi de l’acheter ? La réponse est simple : ça se binge watch très facilement ! L’époque des rois et reines, des duels, les histoires d’amour, les dramas familiaux, les trahisons… ce ne sont que des valeurs sûres, comme le confirme le succès du programme.
La santé mentale au XVIIIe siècle, un vrai sujet dans La Cuisinière de Castamar
Il y a tout de même un point vraiment positif dans La Cuisinière de Castamar : la question de la santé mentale est particulièrement abordée, et cela à travers différents personnages. L’agoraphobie, la paranoïa, les crises d’angoisse… On trouve dans cette série plein de regards posés sur ces troubles.
C’est à la fois une façon de dire que des gens souffraient déjà de ces maux à l’époque, alors qu’ils étaient encore plus tabou et méconnus qu’en 2021, mais aussi que ça peut arriver à tout le monde, peu importe son rang dans la société.
En bref, si vous aimez les séries d’époque (La Chronique de Bridgerton, Downton Abbey, Outlander…) et les histoires qui prennent leur temps, c’est sûr que La Cuisinière de Castamar est faite pour vous ! Et ce sera un bon moyen de passer le temps entre grosses chaleurs et orages.
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Les Commentaires
Perso j'ai beaucoup aimé la série, et comparer ça à la série Bridgerton qui se veut moderne, je trouve que ça n'a pas lieu d'être.
Je ne vois pas non plus l'intérêt de critiquer qu'un homme titré d'une cinquantaine d'années puisse tomber amoureux d'une "jeunette" de 20-30 ans. Déjà ellen'est pas mineure, et elle le séduit par sa générosité, son esprit, et forcément sa cuisine aussi puisque c'est son poste. Je trouve ça beaucoup moins critiquable que Bridgerton où les personnages sont beaux, fringuants et dont l'histoire est complètement romancée.