Alors que la jeunesse a repris les grèves mondiales pour le climat ce vendredi 24 septembre, la COP26 — Conférence des Nations unies sur les changements climatiques — se prépare.
Prévu dès début Novembre à Glasgow, l’évènement réunira plus de 200 nations pour penser ensemble les moyens de faire face aux grands enjeux écologiques et environnementaux présents et à venir : la protection des écosystèmes, la baise des émissions de gaz à effet de serre… Et puis, le maintien du réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés, cheval de bataille de la COP précédente.
Des actions loin d’être à la hauteur
Mais c’est ici que le bât blesse. Malgré les engagements des 196 parties de la COP il y a 5 ans lors de l’accord de Paris, depuis 2016, peu de décisions ambitieuses ont été mises en place.
D’après un rapport de l’ONG Climate Action Tracker, de toutes les nations signataires du traité, une seule a pris des mesures concrètes suffisantes pour rester à 1,5 degrés de réchauffement planétaire maximum : la Gambie.
Côté français, en 2019, les émissions avaient diminué de 1% — loin des 7,6% de baisse préconisés par l’ONU pour atteindre les objectifs fixés par la COP21. En 2020, le Haut Conseil pour le Climat soulignait par ailleurs dans son rapport annuel que les actions climatiques du gouvernement n’étaient pas à la hauteur des enjeux et des objectifs climatiques — notamment de la promesse d’atteindre la neutralité carbonne en 2050.
Les ambitions à la baisse de la COP26
Un constat qui s’étend à l’échelle de l’Union Européenne, mais aussi celle du monde.
Climate Action Tracker réparti ainsi la grande majorité des signataires au sein de trois catégories :
- « insuffisance critique » (où l’on compte la Russie, l’Arabie Saoudite ou encore la Thaïlande)
- « très insuffisant » (qui compte entre autre le Canada, la Chine, le Brésil, l’Australie, l’Inde, la Nouvelle-Zélande)
- « insuffisant », où se placent aux côtés de l’Union européenne les États-Unis, sortis des accords de Paris sous la présidence de Trump, le Chili ou encore le Japon.
Le Royaume-Uni, quant à lui, se place dans la catégorie « presque suffisant » tout comme le Costa Rica, le Maroc ou le Kenya.
D’après un article du Guardian paru ce lundi 27 septembre, la COP26 ne devrait augurer aucun changement drastique.
En pleine crise économique suite à la pandémie, il semblerait que certains États revoient leurs ambitions à la baisse. Le média anglophone rapporte ainsi que plusieurs figures clé du sommet, notamment des représentants des Nations unies, auraient déjà admis en privé que le but originel de la COP26 ne pourrait pas être atteint.
En effet, des États qu’ils nomment « économies majeures » auraient prévu des engagements de réduction de gaz à effet de serre en-deçà des besoins pour ne pas dépasser 1,5 degrés de réchauffement planétaire, réduisant ainsi les ambitions des objectifs mondiaux.
Quelques espoirs à souligner
Mais les sources de l’article soulignent qu’il ne faut pas perdre espoir pour autant. Si les objectifs de la baisse des émissions de gaz à effet de serre ne seront pas atteints, on peut encore espérer que d’autres décisions capitales soient prises — sur la question du charbon, de la protection des forêts, ou de l’aide financière des pays qui en auraient besoin pour la transition écologique.
Dans les colonnes du Guardian, l’économiste spécialisé dans le climat Lord Nicholas Stern explique :
« Je suis en accord avec les Nations Unies et la plupart des observateurs : nous n’atteindront pas complètement les objectifs de baisses d’émission de gaz à effet de serre [préconisées par les scientifiques].
Mais nous espérons des progrès pour les atteindre, et des nouveaux mécanismes et moyens d’avancer qui nous en rapprocheront encore plus d’ici 2025. C’est comme ça que nous devons penser un bon ou un mauvais résultat [de la COP26]. Parler d’échec ou de succès ne me semble pas très utile. »
Lord Nicholas Stern, économe du climat, The Guardian
Autant d’informations qui ne pourront être confirmées qu’après la prise d’engagements des gouvernements à Glasgow au mois de novembre. Vous pouvez suivre cette COP26 de près chez nos confrères de Numerama.
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