La Ciivise est une instance indépendante créée sur le modèle de la commission Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église. Elle a reçu depuis sa création 11 400 témoignages. Et 150 personnes ont témoigné lors de six réunions publiques organisées à travers la France.
Quatre axes sont proposés pour mettre en place une véritable « culture de la protection », comme nous l’indique Le Monde qui reprend l’AFP : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire des violences sexuelles, la réparation notamment par le soin et la prévention.
Les préconisations : signaler, détecter et protéger
Il est préconisé que les professionnels en lien avec des enfants — médecins, enseignants, juges des enfants — leur posent la question de l’existence de violences sexuelles, sans attendre que les enfants eux-mêmes en parlent.
Le magistrat français spécialisé sur la protection de l’enfance Édouard Durand, coprésident de la Ciivise, explique dans le rapport :
« Il faut établir des normes claires pour les médecins : repérage systématique et, si soupçon, obligation de signalement. »
Si les violences sexuelles sont repérées, un protocole précis, neutre et bienveillant, doit être instauré et les auditions devraient être visionnées systématiquement par les magistrats.
On devrait aussi fournir aux victimes de violences sexuelles des soins spécialisés . Cela est indiqué dans le HuffPost : si les enfants sont reçus tôt, dans l’année qui suit le traumatisme, l’installation ou l’aggravation d’un psychotraumatisme peut être évitée.
Écouter les mères et suspendre l’autorité parentale
Il faut suspendre l’autorité parentale d’un parent poursuivi pour inceste. Cela paraît être la base, mais cela n’est pas systématiquement le cas. Cette préconisation était d’ailleurs déjà dans le premier rapport rendu en octobre :
« Prévoir la suspension de plein droit de l’exercice de l’autorité parentale et des droits de visite et d’hébergement du parent poursuivi pour viol ou agression sexuelle incestueuse contre son enfant. »
De plus, le rapport rendu en octobre pointait un problème d’ampleur : les mères ne sont pas assez écoutées et leur parole peut être détournée, utilisée contre elle, comme nous le détaillions dans un précédent article.
Selon la Ciivise, beaucoup de victimes n’osent pas parler. L’accusation fréquente de mensonges et de manipulation de la part des mères lorsqu’elles rencontrent des professionnels pour dénoncer ces faits est très dommageable à la prise en charge des enfants et au jugement des pères coupables de violences.
Chaque année, 160 000 enfants seraient victimes de violences sexuelles. Ce problème d’ampleur devrait être mieux pris en charge. La médiatisation de cas comme celui dénoncé dans le livre de Camille Kouchner, La Familia Grande, incite les politiques à agir mais beaucoup de choses sont encore à faire, et il est urgent d’agir !
À lire aussi : « Ceci est un appel au secours » : la Commission sur l’inceste appelle à écouter les mères
Image en une : © Annie Spratt/Unsplash
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