Pour bien comprendre La Chambre d’Albert Camus, il convient, avant de parler du livre, de causer de l’auteur et du contexte du bouquin. Ron L’infirmier est, comme son nom l’indique, infirmier. (Sisi, c’est pas son nom, L’infirmier. Haha.) Et ce cher Ron a découvert un jour de 2004 les blogs et a décidé d’en ouvrir un… Au début, il y raconte ses sorties ciné, ses coups de coeur culturels… jusqu’au jour où il décide de parler de son quotidien d’infirmier et des histoires qu’il vit. Et là, c’est l’explosion.
Ron va très vite connaître une petite notoriété blogosphérique, accueillir 5000 visiteurs quotidiennement jusqu’au jour où un éditeur (Les Editions Privé) va lui proposer d’adapter ses "histoires d’hôpital" en livre. C’est le début de l’aventure La Chambre d’Albert Camus.
Le livre est un recueil d’une quarantaine de petites histoires, relatant le quotidien de Ron. Le gaillard a bourlingué et contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord, un infirmier ne bosse pas qu’en hôpital classique : visites à domicile, hôpitaux psychiatriques, entreprises, instituts spécialisés… ces différents décors donnent des situations variées, si bien qu’on tourne les pages frénétiquement sans s’ennuyer une seconde.
Le style Ron L’infirmier
Tout ça, c’est à cause de ce style. Le style Ron. Celui qui fait qu’on passe de la grimace ("aïe ça fait mal") à l’éclat de rire dans la seconde qui suit. Ou qui t’oblige à sortir le mouchoir pour t’essuyer les yeux, comme un couillon, dans le métro parisien.
A cause de ce point de vue, aussi. Le regard de Ron ne montre jamais de complaisance pour les
gens pas gentils qu’il raconte tout en gardant une profonde humanité pour les personnes qui le méritent.
A cause de cette simplicité dans les mots. Ron ne passe pas par mille détours pour dire les choses. Que ce soit moche ou magnifique, il le dit. Point barre. Surtout si c’est lui qui merde.
Attention, cette lucidité peut s’avérer désarmante si tu vis dans le monde des Bisounours. Sur le monde qui nous entoure, sur le 11 Septembre, sur le milieu hospitalier, Ron disperse, ventile. Ron dézingue, sans se revendiquer une seule seconde tonton flingueur. Juste en racontant. Et ça s’avère bien plus puissant que de dire "mais c’est de la merdeeee cette société !".
Attention également : si tu es douillette ou hypocondriaque, ce bouquin peut te faire du mal. Mais, paradoxalement, il peut aussi te faire beaucoup de bien. Parce que même si sa carrière est encore courte et qu’il n’a certainement pas tout vu, le métier d’infirmier incite fortement à adopter un point de vue très… simple sur la maladie et la mort.
Qui que tu sois, quoi que tu fasses dans ta p’tite vie, La Chambre d’Albert Camus est un incontournable. A lire absolument.
Ron, l’interview, par Vinvin
(Monte le son, l’est pas top)
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Les Commentaires
Ptite info sur Ron : il a été interviewé par Thomas Clément dans l'un de ses fameux "Tomcasts" > http://clement.blogs.com/thomas_clment/2007/01/ron_linfirmier.html