Article publié initialement en juin 2019
« Il fait chaud, hein ?!« . Jean-Mi de la compta est le dixième de la journée à balancer ce scoop dans l’open space (non climatisé) et vous avez envie de lui faire manger ses notes de frais (mais l’effort risquerait de vous donner encore plus chaud).
Jean-Mi a raison pourtant, avec la vague de chaud qui s’est abattue sur la France cette semaine, les températures au travail (en intérieur comme en extérieur) sont élevées. Et vous vous demandez peut-être si vous avez le droit, légalement, d’arrêter de travailler pour cause de canicule.
Peut-on arrêter de travailler à cause de la canicule ?
Cet article, qui fait le point sur les dispositions légales pour les fonctionnaires et salarié·es, devrait sans doute vous intéresser.
Si vous êtes indépendant·e, c’est à vous de décider en votre âme et conscience s’il est raisonnable de continuer à bosser par cette chaleur, ou s’il vaut mieux aller lire des Picsou Magazines dans la pénombre de votre grotte votre appartement en suçotant des Mister Freeze.
L’autre option consistant bien sûr à aller travailler dans un endroit climatisé : bar, bibliothèque, etc.
Garantir la santé des salariés en cas de canicule
Première mauvaise nouvelle : le Code du Travail ne prévoit aucune température au-delà de laquelle le travail doit être suspendu. La seule obligation légale (et plutôt floue) de l’employeur est de garantir la sécurité et la santé au travail de ses employés.
Concrètement, les deux seules obligations précisées sont :
- mettre à disposition de l’eau fraiche et potable,
- faire en sorte que l’air soit renouvelé dans les locaux fermés.
Cela ne signifie toutefois pas que l’entreprise doit installer un système de climatisation. Comme l’explique Marine Sonnerat, juriste aux Éditions Tissot : « une simple aération vers l’extérieur suffit« . Comprendre : une fenêtre.
Au-delà de 33°degrés, le travail présente des dangers importants
Toutefois, l’Institut National de Recherche et de Sécurité estime qu’au-delà de 33° degrés, le travail présente des dangers importants, notamment dans le cas où il nécessite l’usage de la force physique.
Et tous les travailleurs et travailleuses peuvent, en cas de danger grave et imminent pour leur santé, exercer leur droit de retrait. Dans les faits, il peut être compliqué d’estimer si les températures élevées représentent un danger grave et imminent… C’est beaucoup plus simple à estimer quand il s’agit de conduire un camion dont les freins seraient défectueux par exemple.
La canicule peut toutefois avoir des vraies conséquences sur l’organisme (malaise, déshydratation, coups de chaleur…), provoquant dans des cas extrêmes des accidents du travail ou des décès.
Soyez donc particulièrement attentives aux premiers symptômes (fatigue, sueurs abondantes, nausées, maux de tête, vertiges, crampes…) et hydratez-vous régulièrement avec de l’eau fraîche, mais pas glacée.
Les risques sont aggravés lorsque l’humidité relative de l’air est élevée (supérieure à 70%) et lorsque les températures nocturnes sont supérieures à 25°, puisque celles-ci empêchent la récupération complète de l’organisme et perturbent le sommeil.
Adapter le cadre pour continuer à travailler malgré la canicule
Vous pouvez aussi demander à votre employeur de mettre en place des mesures pour rendre le travail plus supportable :
- augmenter la fréquence des pauses (à l’ombre / au frais),
- décaler les horaires (arriver et repartir plus tôt du travail – la période avant 11h du matin est la plus agréable en termes de température),
- faire du télétravail (s’il fait plus frais chez vous ou si ça peut vous éviter de vous entasser dans un bus ou un métro non-climatisé), etc.
Enfin, je ne peux que vous encourager à veiller à la température chez vous et au bureau, en fermant les volets et les fenêtres lorsque la température extérieure est plus élevée, puis en les ouvrant la nuit ou au petit matin lorsqu’elle baisse.
Vous pouvez aussi bosser sur la circulation de l’air (ventilateur, courants d’air, éventail) et sur votre tenue vestimentaire (couleurs claires, vêtements larges en matière respirante, chapeau en plein soleil…).
Je te laisse, je vais aller prendre ma deuxième douche froide de la journée.
À lire aussi : Arrêtons de nous réjouir de la chaleur de cette semaine, ça n’a rien de cool
Crédit photo image de une : dimaberlinphotos
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Les Commentaires
Et d'ailleurs il me semblait que l'employeur avait aussi pour obligation de mettre à disposition une salle fraîche pour les pauses de ses employés, ce n'est pas le cas me concernant.