Depuis ma plus tendre enfance, je porte un amour inconditionnel aux dessins animés. Dès l’âge de 5 ans, ma bibliothèque était remplie de cassettes VHS et de DVD que je pouvais regarder en boucle sans jamais m’en lasser. À l’époque, mon cœur vibrait pour l’univers des princes et princesses, pour la simple et bonne raison que j’aspirais à un grand mariage dans un château, entourée de licornes.
En grandissant, j’ai revu mes ambitions à la baisse et j’ai par la suite développé un véritable attachement pour les films d’animation japonais. Au travers d’histoires et de créatures fantasmagoriques ces films offrent de vraies réflexions sur le monde et la société dans laquelle nous évoluons.
Récemment, en essayant d’agrandir ma bibliothèque de films, j’ai découvert l’animé qui a permis de faire cohabiter mon amour pour les princesses de mon enfance dans cet univers japonais que j’aime tant.
La Belle et la Bête version 2022
Mamoru Hosoda, fondateur du fameux studio Chizu, fait partie des grands génies de l’animation japonaise. Après sa participation à plusieurs séries d’animés très célèbres, Hosoda se lance dans la réalisation de films. En 2009, il réalise Summer Wars qui a reçu le prix Mainichi du meilleur film d’animation. En 2012 il sort Les Enfants Loups, Ame et Yuki, puis Le Garcon et la Bête en 2015, son objectif est d’offrir à son public un film tous les 3 ans.
En décembre dernier, Mamoru Hosoda a dévoilé son nouveau film : Belle. Dans ce long-métrage, le réalisateur de 54 ans offre sa relecture du célèbre conte La Belle et La Bête en l’inscrivant dans notre époque et la numérisation qu’elle a engendré.
Dans un univers appelé U, qui s’apparente à un réseau social, une jeune fille timide et anxieuse du nom de Suzu décide de se créer un avatar et deviendra alors : Belle. Dans ce monde virtuel, chacun se cache derrière un avatar qui reflète sa personnalité.
Passionnée de musique, Suzu a un véritable talent mais suite au traumatisme lié à la mort de sa mère, l’adolescente n’arrive plus à chanter. À travers son avatar Belle, elle réussit très vite à s’affirmer et devient une icône musicale qui suscite beaucoup d’engouement.
Au cours de l’un de ses concerts, elle fait la rencontre d’un sombre personnage. Une créature appelée la Bête, vivant seule dans un grand château insalubre et considérée comme un paria. Suzu se lance alors dans une quête afin de découvrir qui se cache derrière la Bête.
Comme dans le conte d’origine imaginé par Jeanne Marie Le Prince de Beaumont au 18ème siècle, Belle apprend petit à petit à apprécier et apprivoiser la Bête que tout le monde cherche à chasser. En plus d’être rythmée par une bande originale interprétée par la chanteuse Louane, j’ai pu retrouver tout au long du film bien d’autres références à ce conte qui a bercé mon enfance.
Entre Monde Réel et Monde Virtuel
La Belle et la Bête a traversé les siècles et son succès lui a valu plusieurs adaptations, dont des films d’animation ou encore des pièces de théâtre. Hosoda Mamoru a décidé de véritablement réécrire le conte pour lui offrir un nouveau souffle à la sauce métavers, un univers virtuel dans lequel les internautes incarnent des avatars.
En 2022, le quotidien est rythmé par les réseaux sociaux et dans son œuvre, le réalisateur de 54 ans décide de complètement les dédiaboliser. Hosoda Mamoru présente l’univers U comme un refuge pour la jeune Suzu. Un monde dans lequel elle peut surmonter ses peurs et s’affirmer au travers de sa passion, le chant… Les réseaux sociaux et la technologie, ne sont pas présentés comme un danger mais plutôt comme une autre forme de réalité.
Au-delà du conte, Belle aborde des thématiques très actuelles, qui font écho au monde d’aujourd’hui. Mamoru Hosoda évoque l’anxiété, la mort ou les violences domestiques sans tomber dans le pathos.
L’œuvre est accessible à partir de huit ans et permet même aux plus petits d’avoir des éléments de réflexion sur ces sujets. Pour vous faire votre propre avis sur La Belle et La Bête version Mamoru Hosoda, Belle est disponible en DVD dès le 8 juillet 2022.
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