Mise à jour du mardi 2 mars 2021
La Belgique est en train de revoir sa stratégie vaccinale contre le covid-19. Désormais, les personnes enceintes devraient faire partie des publics prioritaires pour recevoir un vaccin. C’est en tout cas ce qu’a recommandé la task force vaccination lors de son point presse hebdomadaire la semaine dernière, mais pour l’instant, le Conseil Supérieur de la Santé belge n’a pas publié de nouvel avis dans ce sens.
Pour motiver leur décision, les spécialistes expliquent que selon les études disponibles, les personnes enceintes sont plus susceptibles de développer des formes sévères du covid-19, et que celui-ci pourrait également provoquer une hausse des naissances prématurées. D’autre part, les foetus pourraient bénéficier d’anticorps suite à une vaccination pendant la grossesse qui les protègerait eux aussi après la naissance.
La task force note par ailleurs qu’il n’existe pour l’instant pas de risque connu lié au vaccin pour les personnes enceintes ou les fœtus.
En France, pour l’instant, la Haute Autorité de Santé ne recommande pas de vacciner les personnes enceintes, sauf en cas de comorbidité, arguant que le vaccin n’a pas été testé sur les femmes enceintes. Un point qui devrait bientôt changer, puisque Pfizer a annoncé le mois dernier le lancement d’un essai clinique pour son vaccin anti-covid dans cette population.
Article initialement publié le 22 février 2021
Parmi les personnes à risque de développer des formes graves du covid-19, on retrouve celles qui sont dans leur troisième trimestre de grossesse. Il faut dire que respirer avec un fœtus de presque trois kilos comprimant la cage thoracique, ce n’est déjà pas simple, mais si en plus on ajoute un virus qui attaque les poumons…
Ainsi, même s’il existe encore peu de données, le Haut Conseil de la Santé Publique considère, par analogie avec d’autres virus respiratoires, que les femmes enceintes au 3e trimestre de grossesse ou avec des comorbidités, doivent être protégées au maximum contre le covid-19, notamment dans la sphère professionnelle.
Logiquement, on pourrait donc se dire que les femmes enceintes sont prioritaires dans le cadre de la campagne de vaccination contre le covid-19,
mais il y a un petit hic : les vaccins de Pfizer et de Moderna n’ont pas du tout été testés chez les femmes enceintes, traditionnellement exclues des études cliniques.
4.000 femmes enceintes vont participer à un essai clinique pour le vaccin contre le Covid-19
Pour changer ça, Pfizer a annoncé jeudi dernier le lancement d’un essai clinique pour son vaccin auprès de 4.000 femmes enceintes. La moitié d’entre elles recevront le vaccin, et l’autre moitié un placebo.
William Gruber M.D., Vice-président senior chargé de la recherche clinique et du développement des vaccins chez Pfizer, s’est félicité de cette nouvelle dans un communiqué de presse diffusé par le laboratoire pharmaceutique :
“Les femmes enceintes ont un risque plus élevé de développer des formes graves du Covid-19, c’est pourquoi il est essentiel de développer un vaccin qui soit sain et efficace pour cette population. Nous sommes extrêmement reconnaissants envers les volontaires qui s’inscrivent pour participer à l’essai clinique. »
Les personnes participant à l’étude doivent être âgées de plus de 18 ans, en bonne santé et être enceintes de 24 à 34 semaines au moment où elles reçoivent le vaccin.
L’essai clinique suivra les mères pendant 7 à 10 mois, puis leurs nourrissons jusqu’à l’âge de six mois. Pfizer vérifiera la sécurité du vaccin chez les femmes enceintes et chez les bébés, mais aussi la transmission éventuelle d’anticorps contre le Covid-19 de la mère à l’enfant.
Après la naissance, les personnes qui ont reçu un placebo pourront être vaccinées contre le Covid-19 si elles le souhaitent.
Peut-on déjà se faire vacciner contre le Covid-19 quand on est enceinte ?
Étant donné la durée de suivi des personnes vaccinées et de leurs enfants, il faudra patienter un peu pour avoir les résultats de l’essai clinique. Ceux-ci sont attendus pour le tout début de 2023.
En attendant, l’Organisation mondiale de la santé a publié un avis prudent concernant la vaccination contre le Covid-19 pour les personnes en cours de grossesse.
« La grossesse expose les femmes à un risque plus élevé de forme grave de la covid-19, mais on dispose de très peu de données pour évaluer l’innocuité du vaccin pendant la grossesse.
Néanmoins, d’après ce que l’on sait sur ce type de vaccin, rien n’incite à penser qu’il présentera des risques particuliers excédant les avantages de la vaccination pour les femmes enceintes.
Pour cette raison, les femmes enceintes chez qui le risque d’exposition au SARS-CoV-2 est élevé (les agentes de santé, par exemple) ou qui ont des comorbidités augmentant le risque de maladie grave peuvent être vaccinées en concertation avec leur dispensateur de soins de santé. »
En France, vu le calendrier vaccinal adopté, la question ne se posera de toute façon pas avant cet été pour la plupart des femmes enceintes.
Seules les professionnelles de santé, les travailleuses du secteur médico-social, les aides à domiciles ou les femmes enceintes qui ont une maladie les plaçant dans la case des personnes à très hauts risques peuvent d’ores et déjà se faire vacciner si elles le souhaitent.
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