Résumé des épisodes précédents : lundi 9 mai, plusieurs femmes politiques, élues, militantes, collaboratrices, ont témoigné publiquement de faits de harcèlement et d’agressions sexuelles, imputés à Denis Baupin, député ex-membre du parti Europe Écologie Les Verts. C’est France Inter et Mediapart qui révélaient l’information, dans une enquête menée conjointement par les deux rédactions.
On vous résume « l’affaire Baupin », et ce que ça dit sur la place du féminisme en politique de nos jours…
Cette affaire a libéré la parole de nombreuses femmes, et les premières à témoigner, parmi lesquelles Sandrine Rousseau et Elen Debost, ont enchaîné les plateaux télé-radio durant toute la semaine, rejointes par d’autres personnalités politiques et militantes, comme l’ancienne tête du parti EELV Cécile Duflot.
Un collectif nommé « Levons L’omerta » exhorte les victimes et les témoins à prendre la parole, afin de dénoncer plus largement le harcèlement sexuel dans la société, pas uniquement en politique (où l’on apprend non sans horreur que ces faits seraient « courants ».)
On revient sur les principaux témoignages publiés au cours de cette semaine, et l’ampleur constatée du harcèlement sexuel au sein de notre société
Des réactions affligeantes
Ce déballage médiatique salutaire a également donné lieu à des réactions dont on se serait franchement passé. Celles qui témoignent sont accusées de n’être pas assez séduisantes pour provoquer un harcèlement sexuel (on apprécie…) et dans les couloirs de l’Assemblée, certains semblent tourner toute l’affaire à la rigolade grivoise, à en juger par les témoignages, nombreux là aussi, rapportés par Slate.
Et l’on attend toujours d’ailleurs des réactions fortes de la part du personnel politique MASCULIN. Lui qui était récemment encore si prompt à défendre la cause des femmes, même s’il a fallu parfois insister très fort (coucou le Sénat).
On revient sur les pires réactions aux témoignages dans l’affaire Baupin, et la fantastique réponse de Sophia Aram qui remet les « blagueurs » à leur place…
Christine Boutin a encore tweeté
Parmi les réactions remarquablement à côté de la plaque, celle de Christine Boutin n’est pas passée inaperçue. L’ancienne ministre du Logement sous la présidence de Nicolas Sarkozy s’est fendue de ce tweet, regrettant que les anciennes ministres fassent passer « les hommes » en général pour des obsédés.
Klaire fait Grr à la rescousse
J’expliquais en « bonus » de mon dernier article sur ce sujet comment répondre (ou plutôt comment et pourquoi s’abstenir de répondre) à de telles inepties, mais Klaire fait Grr s’est dévouée pour expliquer très simplement à Christine Boutin en quoi elle fait complètement fausse route avec ce tweet.
Un shot de pédagogie en à peine une minute, car il n’en fallait guère plus pour clarifier ce qui n’est qu’un regrettable malentendu.
On répète pour celles et ceux qui n’auraient pas compris le propos : dénoncer le harcèlement sexuel, c’est justement tout le contraire d’assimiler « tous les hommes » à des obsédés.
Justifier le harcèlement sexuel par « c’est normal, les hommes ont des pulsions, c’est dans la tradition française », et autres excuses philosophico-socio-biologico-culturelles, voilà exactement un raisonnement qui considère qu’il est dans la nature et/ou dans l’éducation des hommes d’être des obsédés.
Voilà, merci beaucoup Klaire, de rien Christine Boutin. C’est pour aider.
Klaire a un blog qu’il est chouette, un compte Twitter qu’il est sympa, une page Facebook qu’elle est cool. Et donc une chaîne YouTube épicée !
Les Commentaires
Hormis les commentaires déplacés sur le physique de la dame, c'est assez marrant... Surtout le moment "mais non je ne crois pas que ça concerne particulièrement les femmes!"