Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec UFO Distribution. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Kiss & Cry, réalisé par Chloé Mahieu et Lila Pinell, est un film doux-amer sur l’adolescence. Je mets au défi quiconque a eu 15 ans de ne pas se reconnaître dans l’une des situations affrontées par Sarah, la jeune fille au cœur de l’intrigue.
Le film sort en salle ce 20 septembre et, en attendant, voici la bande-annonce !
Kiss & Cry, les ambiguïtés d’une adolescence de sportive de haut niveau
Ce film, c’est donc l’histoire de Sarah. Après avoir arrêté le patinage qu’elle pratiquait pourtant à haut niveau pendant un temps, elle fait son retour à Colmar, avec son entraîneur, Xavier, qui peut se montrer sévère, voire cruel.
Là-bas, elle est perçue comme l’espoir du club. Mais être cette étoile montante est à double tranchant : ça signifie devoir supporter la pression que lui met son entraîneur, les humeurs de sa mère qui tient à ce qu’elle réussisse et les jalousies que son talent peut parfois susciter chez ses coéquipières.
Tout ça en continuant à progresser, en allant au lycée et en supportant les aléas inhérents à l’adolescence, à savoir : les hormones qui bouillonnent, l’envie de liberté et de s’affirmer, le besoin d’une vie sociale épanouie…
Sarah est en quelque sorte tiraillée, comme ses amies du club de patinage, entre le cocon que leur entourage familial et sportif essaie de maintenir tant bien que mal autour d’elle, et son envie d’émancipation.
Kiss & Cry, l’adolescence au goût aigre-doux
Le film touche à de nombreux sujets sensibles lorsqu’on a 15 ans.
Les problématiques de harcèlement entre ados sont par exemple mises en avant dans le cadre du club où il suffit de peu pour devenir le bouc émissaire d’un groupe. Ce n’est pas évident non plus quand le coach lui-même peut se révéler relativement tyrannique.
Il brusque parfois ses patineuses, à coup de remarques désobligeantes voire carrément insultantes sur leur poids ou leur capacité à atteindre leurs objectifs.
Pour autant le film ne fait pas de Sarah une victime, mais plutôt une ado au tempérament rebelle
. L’héroïne et ses potes de patinage se tapent l’incruste en soirée, tentent de pécho des mecs et y arrivent parfois, utilisent Snapchat en permanence…
D’ailleurs, elles se retrouvent également confrontées au slut-shaming, en particulier de la part des adultes du club qui ne comprennent pas que celles qu’ils perçoivent comme leurs trésors à protéger aient aussi des envies de liberté qui correspondent pourtant à leur âge.
Pour moi, Kiss & Cry est comme une pépite de nostalgie qui rappelle ces sentiments ambivalents, le besoin de s’affirmer, la gêne parfois liée à ces premières fois variées — du premier baiser à la première cuite.
Kiss & Cry, un film plein de justesse
Si le film est si juste, c’est sans doute en partie grâce aux actrices et acteurs qui jouent leur propre rôle.
Sarah Bramms, qui tourne dans son premier long-métrage, interprète Sarah, une jeune ado qui lui ressemble beaucoup : elle est elle-même une jeune patineuse et s’entraîne à Colmar, avec… Xavier, son entraîneur à l’écran comme dans la vraie vie.
Lila Pinell et Chloé Mahieu expliquent leur avoir donné des directives — comme le fait pour l’entraîneur d’être cynique et méchant dans le contexte du film. Le scénario est bien fictif, c’est d’ailleurs une actrice professionnelle qui joue le rôle de la mère de Sarah.
Ce n’est donc pas un documentaire, même si les réalisatrices avaient déjà travaillé sur le patinage sous ce format là auparavant !
Mais le fait que le ton soit si juste doit sans doute beaucoup à la spontanéité des interprètes : c’est ça qui m’a vraiment plu dans ce long-métrage, le fait d’avoir l’impression de revivre des bouts de mon adolescence par bribe, grâce à leur justesse.
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