Kingsman est le nouveau film de Matthew Vaughn, et c’est une petite tuerie. Comment je le sais ? Parce que je l’ai vu, déjà, et ça aide pas mal. Mais surtout, parce qu’il dure un peu plus de deux heures et qu’elles sont passées super rapidement (ce qui ne m’arrive pour ainsi dire jamais).
Ce blockbuster se déroule au Kingsman (célnonduphilme), l’élite du renseignement britannique, où une flopée de gentlemen classes et raffinés se battent comme des chefs. Cette organisation de prestige dont l’existence est méconnue des citoyens est, au tout début du film, à la recherche de nouvelles recrues. Mais là où la plupart des boîtes font passer des entretiens, voire, à la limite, des tests de compétences, chez Kingsman, ils y vont pas avec le dos de la cuillère. Ils déconnent pas, quoi.
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Des personnages qui défoncent
On suit cette sélection en forme de loi du/de la plus fort-e (et du/de la plus rusé-e, et du/de la plus intelligent-e, et du/de la plus habile) par le biais d’Eggsy (Taron Egerton), un jeune délinquant de la banlieue londonienne qui aime bien glander, rigoler et faire le con. Il est repéré par des agents du Kingsman, Harry Hart en tête. Harry Hart, à première vue, c’est le cliché du mec qui a l’air de s’être assis sur un tabouret à l’envers mais qui est trop poli pour s’en plaindre ouvertement. Sauf qu’en réalité, sous ses airs bonhommes, il est complètement badass et dépourvu de limites.
Ce personnage zinzin est interprété par un Colin Firth à crever de rire, bien loin de ses rôles de « Agad j’ai une tête mignonne et je suis maladroit » dans Bridget Jones ou de potentiel papa d’Amanda Seyfried dans Mamma Mia. Il prend Eggsy sous son aile sans pour autant le ménager, et leur binôme tout en humour soit pince-sans-rire soit comique dans l’attitude fonctionne à merveille.
Et puis, surtout, il y a Samuel L. Jackson, dans le rôle de Richmond Valentine, un gros méchant swaggity soiin blindé d’oseille (pas le truc qui ressemble aux épinards, hein), qui porte sa casquette de travers façon année 90 et un jogging (je m’étonne d’ailleurs que celui-ci ne soit pas coincé dans des chaussettes Adidas). Dès la fin de sa première phrase, j’étais conquise : si j’avais pas été aussi bien élevée, et si j’étais du genre à pas me tenir dans une salle de cinéma, je me serais roulée par terre en bavant de rire (c’est toujours ce qui m’arrive quand on me fait une bonne vanne).
Tout, dans son attitude et dans ses sombres desseins (c’est comme des seins mais en pas pareil) de gros méchants est propice à la marrade. Clairement, Richmond Valentine est mon personnage préféré du film.
Je voudrais l’adopter, le nourrir de coquillettes au beurre et lui dire, de temps à autres, « Vas-y fais quelque chose de rigolo ».
Un film d’espionnage, mais en mieux
Matthew Vaughn, le réalisateur, a une bonne petite carrière garnie d’oeuvres de qualité, puisqu’il a entre autres réalisé Kick Ass, Kick Ass 2, X-Men : Le Commencement et Stardust : Le Mystère de l’Étoile. Je m’attendais à un film d’espionnage un peu barré, mais quand même un peu pénible et je me suis retrouvée à me marrer comme si on me faisait la blague du « Tire sur mon doigt » pour la première fois de ma vie.
Finalement, Kingsman reprend tous les codes des James Bond, non pas pour s’en moquer, mais pour les utiliser à des fins divertissantes (enfin du moins, je n’ai pas eu l’impression de rire contre les films d’espionnage : j’ai eu l’impression de rire avec eux).
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C’est un film drôle, au scénario prenant, qui en plus nous propose des cascades chorégraphiées à la perfection.
Le seul reproche que je pourrais faire au film, c’est le manque de personnages féminins : en terme de pourcentage, on est loin de la parité entre les genres. Il y a peu de représentation féminine, mais celle qu’il y a est plutôt pas mal (je n’en dirais pas plus, mais et je me contenterai d’un très simple SOFIA BOUTELLA OH MON DIEU ELLE EST BEAUCOUP TROP CLASSE JE PEUX PAS M’EMPÊCHER DE CRIER).
Est-ce qu’il faut aller le voir ?
Nom d’un petit bonhomme, oui, un grand oui ! En fait, Kingsman, c’est l’addition du plus bandant des films d’espionnage (les gadgets dingues, les personnages principaux qui n’ont peur de rien et sont plus malins qu’un renard, les cascades), et d’une bonne dose de dérision et de grosses vannes.
Tu sursautes, tu te marres, t’ouvres des yeux ronds, tu ris à nouveau… Mais à moins d’avoir dormi deux heures et d’avoir bu une camomille juste avant, y a peu de chances qu’à ce cocktail s’ajoute quelques bâillements.
Ce film est absolument nickel : il est parfait, et s’impose dans le style de la parodie subtile qui a su éviter les grosses ficelles comme un personnage de film d’espionnage réussit à éviter les balles.
Ce serait bien dommage de t’en priver.
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Les Commentaires
C'est du bon divertissement mais je suis quand même déçue.