Vous l’avez forcément entendu, à la radio, au supermarché, à la télé – ou chez nous. Sorti l’été dernier, le titre indie pop Somebody That I Used To Know est resté numéro 1 pendant 8 semaines en Australie (un record que seul Savage Garden avait atteint avec Truly Madly Deeply en 1996).
Qui est cette jolie brune qui accompagne Gotye sur cette histoire d’amour déchu ? Pendant quelques mois, les fans du chanteur australo-belge ont pu découvrir en première partie de sa tournée les vocalises acidulées et la dégaine d’icône pop faussement vintage de Kimbra. Depuis, la chanteuse néo-zélandaise a sorti son premier album, Vows, déjà disponible en Océanie et prévu dans les bacs français le 22 mai prochain.
Kimbra est née en 1990. Quand ses parents lui offrent une guitare pour ses 12 ans, ils sont loin de s’imaginer que quelques leçons de musique plus tard, leur petite se retrouvera déjà sur scène. Mais Kimbra est ferme : « Je ne sais pas ce que j’aurais pu faire d’autre dans la vie. Peut-être apprendre le français, ou travailler dans une infrastructure sociale. Mais la musique est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour vivre d’une interaction avec les gens ». Après le succès de Simply on my lips, une chanson qui lui fait gagner un show télévisé australien en 2007, Kimbra est repérée par un agent et quitte son pays pour l’Australie. « Simply on my lips est une chanson très pop traditionnelle dans son format. Il y a une intro, une montée, un refrain, une 3ème partie. Depuis, j’ai évolué. J’essaye de faire des choses moins classiques
», soupire Kimbra, déjà lassée du morceau qui l’a consacrée, comme un enfant peut détester un dessin qu’il a gribouillé 1h plus tôt. À 22 ans, la jeune fille semble un brin obsédée par la maturité de son art : « Petite, je ne faisais que copier ce que j’aimais écouter. Aujourd’hui, j’ai l’ambition de faire ce qui me ressemble vraiment. », lance t-elle, minaudeuse.
Et par quoi passe ce processus créatif ? « Tout m’inspire. Écrire une chanson, ce n’est pas un travail de bureau. Il faut être prêt à réceptionner les bonnes ondes à tout moment. » Mi-farouche, mi-déterminée, Kimbra a des airs de gazelle qui se veut lionne. Elle oscille entre zèle du débutant, peur du faux pas et touchante ténacité. Quand on lui dit que son album entier pourrait être la bande-originale de Grey’s Anatomy (le morceau Good Intent a déjà fait son apparition dans un récent épisode), elle glousse et lance 3 merci d’affilée. Kimbra aime l’idée qu’une histoire puisse être associée à ses morceaux : « Je vois la musique comme une aventure, une trame, un roman. Mon album est composé comme un film aurait pu l’être ». Lequel par exemple ? « Midnight in Paris », lance t-elle gaiement, les épaules menues coincées dans un chemisier liberty. « C’est un film intense, passéiste, romantique, esthétique, sublimé. Exactement ce que je cherche quand je compose ».
Quand soudainement la porte s’ouvre et qu’on entend parler français au fond du couloir, Kimbra ose un sourire de joie : « J’adore cette langue. Un jour, je prendrai le temps de l’apprendre ». Et la jeune fille de chuchoter alors qu’elle rêverait de travailler avec Sébastien Tellier (« Il est complètement barré ») ou SebastiAn (« C’est déjà un ami ! »)…
Ta chanson préférée ? « En général, la dernière que je viens de composer ». On s’en serait douté. Kimbra, encore jeune dans sa tête, peut déjà se targuer d’avoir un timbre pop flirtant sans concession avec la soul. Une naïveté apprêtée que l’on vous conseille de suivre de près.
— Vows, l’album de Kimbra, sort le 22 mai prochain.
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