Killers of the Flower Moon dénonce-t-il le racisme d’hier pour mieux mettre en lumière sa persistance aujourd’hui ?
La prise de parole de Robert De Niro au festival de Cannes semble indiquer que oui.
Ce dimanche 21 mai, quelques jours seulement après le dévoilement de la bande-annonce, l’acteur de 79 ans s’est exprimé à propos du film et n’a pas hésité à afficher ses convictions politiques.
Dans Killlers of the Flower Moon, qui se déroule dans l’Oklahoma des années 1920, De Niro interprète un personnage inspiré de faits réels. Répondant au surnom de « King », William Hale est un homme d’affaires prêt à tout dans sa quête pour amasser du pétrole… aux dépens des vies des Osage, une communauté autochtone vivant sur des terres où de l’or noir a été découvert.
Plus que des personnages méchants : un film sur le « racisme systémique »
Lors de la conférence de presse cannoise du film, Robert De Niro a analysé ce personnage mortifère au prisme de l’actualité politique contemporaine :
« Je ne comprends pas grand-chose à ce personnage, pourquoi il les trahit… Mais on a beaucoup mieux compris cela après la mort de George Floyd, avec ce racisme systémique, et c’est ce dont il s’agit ici. »
À travers cette prise de parole, Robert De Niro a fait une déclaration importante sur le film de Martin Scorses. Dans Killers of the Flower Moon, il s’agit moins de raconter le destin fictif de personnages particulièrement cruels que d’interroger la survivance d’un système raciste. Ces rapports de pouvoir violents fondés sur une hiérarchie raciale est à l’origine de l’histoire des États-Unis et demeure jusqu’à aujourd’hui. C’est notamment ce dont témoigne le meurtre en 2020 à Minneapolis de George Floyd, un Afro-Américain, tué par des policiers lors d’une interpellation.
Robert De Niro a poursuivi :
« C’est la banalité du mal, la chose à laquelle nous devons faire attention. Nous savons tous de qui je vais parler, je ne prononcerai pas son nom. »
Ne pouvant se retenir de citer le nom auquel il faisait référence, l’acteur américain a ensuite ajouté : « C’est comme avec Trump, je devais le dire. Il y a des gens qui pensent qu’il peut faire un bon boulot. Imaginez à quel point c’est fou. »
On se réjouit si le film ne se contente pas de rejouer la violence des crimes subis par les communautés autochtones simplement pour en faire un spectacle de 3h30, mais offre une vraie réflexion sur la persistance de dynamiques colonialistes et raciales.
Pour en avoir le coeur net, le rendez-vous est fixé au 18 octobre dans les salles obscures.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.