Pendant que Camaïeu entre en liquidation judiciaire et que Pimkie souffre de difficultés financières, Kiabi continue d’innover pour tenter de survivre sur le marché de la fast-fashion à la française. Comme le relève le média spécialisé Fashion Network, l’entreprise teste dans trois de ses boutiques la possibilité de louer des vêtements par abonnement.
Kiabi teste son service de location de vêtements dans 3 boutiques françaises
À partir de 19 € par mois, Kiabi permet ainsi de louer 5 articles. On passe à 29 € pour 10 articles, 39 € pour 15 et 49 € pour 20 pièces. D’ores et déjà disponible à Noyelles-Godault (une commune du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France) depuis août 2022, ce service de location de vêtements par Kiabi commence en ce début d’octobre à Pontet (dans le Vaucluse, région Provence-Alpes-Côte d’Azur), puis à Bègles (une commune en banlieue sud de Bordeaux, dans le département de la Gironde en Nouvelle-Aquitaine) d’ici la moitié du mois.
Il s’agit d’une phase de tests et d’apprentissage pour les clients comme pour l’enseigne française créée en 1978 et qui appartient aujourd’hui à la famille Mulliez (également propriétaire d’Auchan, Boulanger, Flunch, ou encore Jules). Kiabi va ainsi pouvoir mieux comprendre les besoins et attentes du public afin de calibrer et perfectionner ce service, avant une éventuelle mise sur le marché national (où elle compte 553 magasins qui ont rapporté 2 milliards d’euros de vente en 2021).
Par exemple, pour l’heure, aucune sanction n’est prévue en cas de produit taché ou usé. On peut aussi faire autant d’échanges que l’on veut, et l’on peut garder une pièce sans date limite de rendu. Il suffit de rendre tous ses articles loués pour cesser l’abonnement.
Pas de limite de durée, ni de nombre d’échanges : de quoi habiller facilement ses enfants
C’est donc un service Kiabi qui peut particulièrement intéresser les familles dont les enfants grandissent si vite, puisque la marque habillent aussi bien homme, femme, enfant, et même les bébés. Côté adultes, en revanche, il n’est pas (encore ?) possible d’acheter un vêtement qu’on aurait commencé par louer. Mais cela va-t-il désinhiber, voire inciter des fans de mode à consommer à un rythme effréné des vêtements ? Pas selon Adélaïde Vallée, directrice projet « nouveaux services » chez Kiabi, interrogée par Fashion Network :
« C’est une croyance de penser que si les gens peuvent échanger sans limite, ils vont réellement le faire. Si pour certains, cela les pousse à la consommation, eh bien ces vêtements auront une seconde vie puisqu’ils vont nous revenir. C’est mieux que s’ils dorment dans leurs placards. »
En effet, en fonction de leur état, les vêtements loués qui seraient rendus à Kiabi devraient soit être reloués, soit rejoindre le circuit de la seconde main, soit être vendus à des magasins solidaires, soit donnés à des associations ou des filières de recyclage.
Mais si le projet s’étend à l’échelle nationale, on peut d’ores et déjà s’interroger sur la logistique (souvent polluante) mise en place pour centraliser tous ces vêtements afin de les reconditionner (par des processus eux-mêmes souvent polluants également) pour les relouer, les revendre ou les donner, et se questionner également sur l’empreinte carbone de tels processus.
À titre de comparaison, si d’autres géants de la fast-fashion comme Zara ou H&M ont rendu leurs retours d’achats en ligne payants, c’est aussi pour rentrer dans leurs frais de reconditionnement des pièces (parfois à si petits prix qu’il reviendrait moins cher de s’en débarrasser) et pour responsabiliser leur clientèle. Mais pour l’heure, Kiabi annonce ne pas (encore) chercher de rentabilité à travers ce service.
À lire aussi : En difficulté financière, Asos va-t-elle rendre ses retours payants comme le font déjà Zara et H&M ?
Crédit photo de Une : Kiabi.
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Les Commentaires
Ça me permettrait de maitriser mon budget vêtements et d'avoir des pièces neuves régulièrement.