- Prénom : Ketty
- Âge : 31 ans
- Lieu de vie : Angers (Maine-et-Loire)
- Orientation sexuelle et/ou romantique : hétérosexuelle
Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?
Je suis célibataire depuis 2 ans suite à une rupture après une relation de 8 mois.
Je me suis mise en ménage très jeune, à 17 ans, avec ce qui semblait être mon premier amour à l’époque. La vérité, c’est que cette relation m’a permis d’échapper au quotidien familial devenu beaucoup trop pesant. Avec cet homme, j’étais jalouse, possessive, sans arrêt sur la défensive et je ne lui faisais absolument pas confiance. Aujourd’hui, si je pouvais parler à la « moi » de l’époque, je lui dirais de fuir. Parce qu’au-delà de mon comportement, lui aussi avait sa part de responsabilités dans la façon dont notre couple fonctionnait. Résultat : ça s’est terminé après 2 ans de disputes et d’hystérie par une tromperie de sa part et une séparation très violente et rude pour moi.
J’étais super jeune, mais à l’époque, être seule était inenvisageable. Je me suis inscrite pour la première fois sur un site de rencontres alors que je vivais en pleine campagne sans moyen de transport. Au départ, ça a reboosté mon ego parce que je recevais des centaines de messages. Mais je me suis rapidement rendu compte que le contenu était plutôt vide et répétitif. C’est quand même sur un site que j’ai rencontré un homme un an après la rupture. Un homme cette fois-ci, doux, compréhensif, mais totalement planplan. On a très vite emménagé ensemble. Mais je m’ennuyais à mourir. Nous sommes restés 1 an et demi ensemble… Même si je m’ennuyais, ça m’a permis de comprendre qu’une autre forme de relation que la première était possible.
Ensuite, j’ai enchaîné les catastrophes sentimentales. Je m’attachais beaucoup trop vite aux hommes que je fréquentais et je vivais chaque départ comme une rupture douloureuse. Je me sentais abandonnée et c’était ingérable pour moi. J’ai alors décidé de n’avoir que des relations sans lendemain pour ne pas souffrir. J’ai vu des hommes s’attacher à moi mais je les repoussais à chaque fois pour me protéger. Jusqu’au jour où à 23 ans, un début d’été, sûre de moi, j’ai baissé ma garde, et je me suis encore faite avoir.
Ça a été la goutte d’eau. Comme j’avais de longues vacances l’été, j’ai décidé de partir chez ma grand-mère en Bretagne pour 5 semaines. Je me suis laissée totalement vivre, au fil des soirées avec les amis, je me suis laissée porter. C’est là que j’ai rencontré un charmant garçon, pour qui j’ai un coup de foudre. Ça n’a duré que 2 semaines, mais ça a été incroyable. À la fin de l’été dans ce même groupe d’amis, le dernier jour, j’ai rencontré un autre garçon qui me faisait beaucoup rire. C’est un artiste, il fait de la guitare, il est gentil et doux mais surtout attentionné et compréhensif. Cette relation a duré 4 ans et m’a enfin appris à faire confiance. Il a modifié à jamais l’image que j’ai des relations hommes/femmes, que ce soit en amour ou en amitié. C’est la relation dans laquelle j’ai le plus grandi. Je me suis détendue et j’ai aussi appris qu’une rupture n’a pas à être violente. Nous avons discuté, nous nous sommes embrassés un peu en pleurant et je suis partie. C’est comme ça qu’on s’est quittés. On se voit toujours aujourd’hui car je suis restée amie avec ses potes et nous faisons des soirées ensemble. J’apprécie de le revoir et je suis toujours fière de lui quand je le vois évoluer. Il a récemment présenté sa nouvelle copine avec qui ça se passe super bien.
J’ai depuis surtout eu des relations courtes, de passage, dont une un peu plus longue, de 8 mois, mais qui ne me convenait pas. Nous nous sommes séparés d’un commun accord.
Depuis, je travaille sur moi-même, sur la vision que j’ai de moi et des hommes, mais surtout la vision que j’ai des relations. Je fais les choses pour me faire plaisir et je m’écoute plus. Je ne veux plus être en couple coûte que coûte, ni être une deuxième mère pour l’homme qui partagera ma vie. Je vis tellement bien seule que la présence d’un homme dans ma vie doit être une réelle plus-value.
Comment décririez-vous votre célibat ?
C’est plutôt intéressant pour moi d’être célibataire. Cela me fait parfois sortir de ma zone de confort et ça me permet de travailler beaucoup de choses sur moi-même que je n’aurais pas forcément faites en couple, ou d’une autre manière peut-être. C’est pour ma part assez facile à vivre, car très assumé et choisi. En même temps, ça peut aussi être source de tension avec le monde extérieur.
Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?
Pas sur ma vie familiale, car j’ai mis les points sur les i et plus personne ne m’embête avec ça.
Entre amis, entre ceux qui ont des enfants et ceux qui se marient, je sens parfois un fossé se creuser, d’un côté comme de l’autre. J’ai à mon avantage d’être éducatrice et je suis moins mise de côté par des « Tu peux pas comprendre » (même si être parent et être éduc, ça n’est pas pareil).
Pour ce qui est du mariage, ou même des temps en groupe, tout le monde se donne la mission de me présenter quelqu’un pour me caser, comme si c’était une obligation et inenvisageable autrement. Le discours qui revient souvent, c’est que si je suis célibataire, ce n’est pas par choix, mais parce que je n’ai pas trouvé le bon, ou pire, parce que je suis trop compliquée ou difficile. Quand il y a des sorties et que je suis la seule célibataire, les gens sont gênés pour moi, alors que moi, je m’en fiche pas mal.
Est-ce que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ?
Il y a des jours où le moral n’est pas au top, je peux parfois me dire que j’aimerais que quelqu’un soit là pour en échanger avec moi et même me réconforter si besoin. Mais sinon, pas du tout, je le vis très bien.
Être célibataire vous permet-il des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ?
Non, je ne pense pas. Tout ce que je fais seule, je peux le faire accompagnée. Tout dépend de ce qui a été défini dans le couple et dans son fonctionnement.
À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ?
Au départ, j’aurais dit oui, parce que faire un resto, aller au cinéma, voyager, etc., ce sont des choses qu’on peine à faire seul.e la plupart du temps. Mais j’ai justement profité de ce célibat pour sortir de ma zone de confort. J’ai passé l’étape du voyage seule, j’ai commencé fort, maintenant, tout le reste me paraît simple !
Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ?
Oui et non. Je ne cherche pas vraiment, mais je suis quand même sur une appli de rencontres. J’espère tomber sur une personne avec qui je pourrais au moins discuter, mais je ne tombe que sur des profils qui ne me plaisent pas. Alors, je me désinscris, puis un jour, ça va me reprendre donc je me réinscris… Mais au quotidien, je vis très bien sans.
Je swipe plutôt le soir, quand je suis posée et que j’ai le temps d’envoyer ou recevoir des messages si ça matche. Il m’arrive d’avoir des dates, mais cela demande des discussions sur une durée plus ou moins longue et qui attirent mon attention. C’est souvent une question de ressenti entre la photo, le profil et l’échange qui se déroule. Si je ne le sens pas, pour une raison ou pour une autre, je n’y vais pas. Tout comme je peux y aller et passer un date interminable à me demander ce que je fais là.
C’est un moment toujours stressant pour moi, je suis obligée de mettre en place des stratégies pour y aller, sinon je suis capable de changer d’avis à la dernière minute. Ce n’est pas ce que je préfère et à la fois c’est assez excitant d’aller à la découverte de quelqu’un.
Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ?
Dans la société en règle générale, oui. Il faut être en couple pour avoir des enfants. L’un va souvent avec l’autre. « Mais comment tu vas faire pour avoir des enfants si tu es seule ? Vu ton âge, il va bientôt être trop tard. » Je ne veux pas d’enfants non plus en plus, alors, je vous laisse imaginer… Faire du bricolage, de la mécanique, changer une ampoule (oui oui), des réparations… : tout ça, et bien d’autres choses, est souvent inenvisageable quand on est une femme seule.
Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ?
Non, cela n’a pas d’impact sur ma vie sexuelle. Un partenaire sexuel est souvent plus facile à trouver. Je ne cherche pas activement, mais j’en trouve des ponctuels, des réguliers, parfois plusieurs, parfois pas. Ça dépend des opportunités et des envies de chacun.
Le célibat a-t-il un impact sur vos finances ?
Sûrement un peu. J’imagine que je n’accède pas aux mêmes types de logement que quand le budget est au moins doublé. Les achats dans les supermarchés se font moins facilement en portion « célibataire », ou alors c’est plus cher. J’ai certainement un rythme et un niveau de vie différents en étant seule.
Quels sont vos projets pour le futur ?
Je mise beaucoup sur ma carrière et sur mes loisirs – les arts plastiques. Je compte bien grimper dans un domaine comme dans l’autre, je suis assez ambitieuse et carriériste. Pas au détriment du reste, mais c’est certain qu’il faudra un partenaire qui suit et qui me soutient, sinon ça ne sera pas possible. Le célibat n’a comme impact que le fait de ne penser qu’à soi pour tous les projets en cours ou à venir. Cela fluidifie peut-être ? Disons qu’aller vivre dans un autre pays lorsqu’on est seule est plus aisé car cela n’engage que soi-même, par exemple.
Merci à Ketty d’avoir répondu à nos questions !
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