On ne parle que de ça. Kendji Girac, et sa tentative (simulation) de suicide dont on connaît enfin la cause. Au milieu de ce brouhaha médiatique, aucun mot de compassion pour sa compagne qu’on réduit à la « discrète» Soraya.
L’affaire Kendji Girac continue de faire la une de tous les médias et ce voyeurisme qui booste l’audimat provoque un malaise. Au lendemain de cette conférence de presse franchement lunaire, au cours de laquelle de très nombreux éléments de la vie privée du chanteur ont été dévoilés, chez Madmoizelle, on pense beaucoup à sa femme, victime de son conjoint et de ce déferlement médiatique, et à sa fille.
Soraya n’avait rien demandé, et se retrouve, malgré elle, au centre de l’attention. Dans un premier temps, la jeune femme a même été soupçonnée d’avoir porté le coup de pistolet. Désormais, on connaît la vraie version et elle égratigne fortement la belle image du chanteur populaire.
Si c’est pas de la maculinité toxique, c’est quoi ?
Kendji Girac aurait voulu « faire peur à sa femme », selon son témoignage, en « simulant un suicide », mais en « oubliant de vérifier si le chargeur comprenait ou pas des munitions », a dévoilé le procureur de la République pendant sa conférence de presse ce jeudi. Soraya menaçait de le quitter après une dispute. Le chantage au suicide est une violence psychologique, hélas très utilisée par les hommes toxiques. Cette manipulation permet de garder la personne sous emprise et il est, dès lors, difficile de se sortir de la relation.
L’alcool joue aussi un rôle clé dans cette affaire, le chanteur boit beaucoup, trop apparemment et prend de la cocaïne. Le soir du drame, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la vase, Soraya n’en peut plus de son comportement. Excédée, il empêche leur fille de dormir, elle va lui poser un ultimatum. « Il va falloir choisir, soit lui, soit elle »
Depuis cette conférence, sa vie est exposée aux yeux de tous et toutes, sans évoquer sa souffrance. On parle de la détresse psychologique du chanteur, de ses difficultés avec la célébrité, de sa carrière brisée (ça on en doute), on le déresponsabilise, sa santé mentale fragile l’exonère de ses fautes. Kendji Girac, une star ‘solaire’, qui n’allait pas si bien », titre Le Parisien. Comme le pointe la militante Rose Lamy, cet article est un condensé de tout ce qu’il ne faut pas faire dans le traitement des violences sexistes. « L’éternelle romantisation de la violence dans l’art et peut être particulièrement dans la musique. C’est toute le champ lexical du crime passionnel dont on était un peu débarrassé qui remonte : les ténèbres, broyer du noir, la passion, la désolation. ».
Et sa femme, et sa fille ? Quid de leur traumatisme ? Leur souffrance est invisibilisée au profit de la grande star. Kendji Girac n’est seulement une victime. Il est aussi responsable, d’un comportement abusif qui a fait souffrir sa compagne, et sa fille. C’est important de le rappeler.
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