Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. Pour notre tout nouveau format intitulé sobrement « Dans le frigo de… », des lectrices et des lecteurs de tous âges, et avec des revenus différents, nous ouvrent la porte de leur cuisine, et de leur réfrigérateur.
Organisation, budget, course, partage des tâches en couple, inflation et écologie : vous saurez tout ce qui se passe dans un foyer différent, chaque semaine.
Aujourd’hui, c’est Kelly* qui a accepté de nous montrer son frigo et de partager avec nous son organisation.
- Prénom ou pseudo : Kelly
- Âge : 22 ans
- Lieu de résidence : Martinique
- Personnes vivant sous le même toit et leur âge : personne
- Revenus du foyer : 990 €, chèques déjeuner compris
- Budget courses mensuel : 110 €
- Spécificités alimentaires (régime alimentaire, restrictions religieuses, allergies…) : aucune
Un budget plombé par l’inflation
Kelly a 22 ans et est étudiante en alternance en Master RH. Elle vit seule dans un appartement situé en Martinique.
Petit salaire oblige, Kelly essaye de restreindre au maximum son budget alimentaire. Elle l’estime à 110 € par mois environ, et le dépense surtout en grandes surfaces.
« Je fais mes courses majoritairement à Carrefour car les articles non alimentaires peuvent être payés avec les chèques déjeuner. Je me rends parfois à E.Leclerc et Pli Bel Price. Je m’y rend au moins deux fois par semaine car le plafond des chèques déjeuner est de 25 € par jour et je n’utilise quasiment que ce mode de paiement. »
Parce qu’elle vit dans un département ultramarin, Kelly doit composer au supermarché avec des produits alimentaires en moyenne 40 % plus chers qu’en métropole. Elle explique :
« Avec les tarifs de l’octroi de mer répercutés sur la T.V.A, les produits sont vendus plus cher qu’à l’échelle nationale. L’inflation et l’Ukraine sont passées par là et devinez quoi, les prix fluctuent chaque semaine. Un même article peut augmenter de 20 à 50 centimes en une semaine. C’est hallucinant ! Paradoxalement, nos produits locaux sont vendus plus cher que les produits importés. »
Le choix de manger local
Pour pouvoir manger sainement avec son petit budget et malgré l’inflation, Kelly privilégie les fruits (melon, pastèque, ananas, orange) et les légumes (banane jaune, patate douce, chou) locaux. Elle se rend aussi en rayon bio, notamment pour s’approvisionner en fruits secs et en graines.
« J’achète aussi régulièrement des flocons d’avoine, des lentilles, du lait, du riz, des pâtes, des brocolis, des carottes… C’est le type d’aliments à prix abordable qui rentrent dans mon budget d’étudiante en alternance. »
De manière générale, pour ne pas dilapider tout son salaire d’alternante pour manger, Kelly dit choisir « les produits les moins chers ». « Je calcule le prix au fur et à mesure que j’ajoute les produits dans mon panier. »
« Mais dans tous les cas, l’inflation impacte vraiment ma consommation de viande et de poisson. Je fais vraiment l’impasse dessus car les prix sont élevés.
Je consomme du poisson uniquement si on le cuisine pour moi ! Ce n’est pas un aliment que j’aime prendre le temps de préparer au quotidien. La situation est similaire pour la viande ! Mais parfois j’essaie d’en acheter et d’en cuisiner une à deux fois par mois. Il faut dire également que je n’apprécie pas particulièrement la viande.
J’achète également moins de sucreries que d’habitude. C’est un point positif pour le coup. »
Peu de plaisirs pour respecter son budget
Lorsqu’elle est chez elle, Kelly se prépare elle-même sa nourriture. Cela lui permet aussi d’économiser sur les repas lorsqu’elle est en entreprise, même si elle conçoit que cela n’est pas toujours facile.
« Je cuisine deux à trois fois par semaine en essayant de faire plusieurs plats à emporter au travail pour chaque jour. Je m’organise comme cela car je trouve cela très fatiguant de cuisiner le soir après une longue journée de cours ou de travail. De plus, cuisiner de bons plats, ça prend du temps. Lorsqu’on est étudiante et qu’on a peu de temps, ça reste compliqué de bien manger. »
Kelly ne commande jamais à emporter, ni ne se fait livrer car son budget ne lui permet pas.
« C’est arrivé une seule fois depuis le début de mes études car je n’avais pas pu cuisiner et j’étais trop malade pour sortir acheter de quoi manger. Ce jour-là, ça m’a coûté 16 € juste pour un repas. »
Mais elle s’octroie de temps en temps quelques petits plaisirs. Son dernier « craquage » ? « Un paquet de bonbons qui piquent ! »
« Sincèrement, mon budget ne me permet pas de craquer très souvent, malheureusement. Je reste raisonnable sur mes achats. Mon aliment plaisir, c’est clairement les Cranberries , ces petits fruits rouges séchés très sucrés ! »
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