Maintenant qu’on se connaît bien, toi et moi, on va pouvoir dialoguer de trucs un peu sérieux. Y a un truc qui me chiffonne et je n’en ai pris pleinement conscience qu’il y a quelques jours. Avant, je me contentais de ressentir un peu d’agacement, une pointe de malaise me sautait à la gorge, et je ne comprenais guère pourquoi. Jusqu’à ce que je lise un tweet sur la timeline de qualité de FibreTigre :
Ce tweet m’a ouvert les yeux : je déteste les termes désignant des positions sexuelles (mais j’aime bien les chiens). Bien souvent (on oublie par exemple la position des cuillères ou le 69*, relativement équivoques), ils sont trop poétiques, trop peu imagés, trop peu précis… Les positions mal nommées ne me semblent pas décrites dans des termes appropriées. Parce qu’on ne capte pas la référence, qu’on voit pas trop le rapport ou que c’est un peu trop pipou pour avoir envie d’y aller.
Du coup, motivée par l’équipe, j’ai décidé sans humilité aucune de faire une véritable refonte du vocabulaire charnel. Ça vaut ce que ça vaut, mais personnellement, je compte bien l’adopter sous peu. À commencer par l’adjectif « charnel » que je transforme in extenso en « viande chaude », que je trouve bien plus parlant.
*Note : j’ai quand même failli appeler le 69 « le souffle tropical », en référence à la mésaventure de notre Josée.
La douche dorée : le jet plus ou moins jaune
Alors certes, la douche dorée n’est pas une position. C’est une pratique autrement connue sous le nom d’urophilie qui consiste à délester sa vessie sur l’autre. Soit. Personnellement je pense que si on me proposait de m’uriner dessus en utilisant le terme « douche dorée », j’aurais du mal à visualiser, et ce pour deux raisons :
- Je ne suis même pas sûre qu’Edward Cullen ait l’urine pailletée, alors un être humain qui reste mat (ou un peu gras) au soleil, je n’imagine même pas.
- « Doré », c’est quand même très jaune : c’est peut-être l’occasion de s’inquiéter sur la consommation insuffisante d’eau et la santé rénale de ton ou de ta partenaire.
En ce sens, je propose de remplacer « douche dorée » par « jet chaud plus ou moins jaune ». C’est plus honnête.
L’andromaque : le bassin épileptique, ou « Eh agad mes boobies, t’as vu, agad »
Dans la mythologie grecque, Andromaque, c’est celle qui combat les hommes. Bon. C’est pas très très gentil. Et puis en plus, la mythologie grecque, dites, ça remonte à un moment, faudrait voir à s’adapter à la société contemporaine.
Compte tenu des tremblements du bassin plus ou moins maîtrisés de cette position qui consiste à être à califourchon sur l’autre comme si c’était un poney endurci et de l’offrande visuelle offerte, je me range plutôt vers mes deux propositions et plutôt deux fois qu’une.
L’amazone : la prise Jack
Qui monte encore à cheval en amazone, les jambes du même côté de la bête ? Pas grand monde ; une sorte d’élite. En revanche, tout le monde branche régulièrement son casque ou ses écouteurs dans une prise Jack, créant alors un angle entre son ordinateur ou portable et le fil.
Vendu.
Le poirier anal : le « Elvis n’est pas mort »
Le poirier anal est, comme son nom l’indique, une position qui nécessite de faire le poirier pour se faire prendre dans les fesses. Dis comme ça, ça fait festif. Mais je me dis que je ne suis pas la seule à être sceptique à l’idée de tenir longtemps cette pose ma foi assez acrobatique. « Et pourquoi pas se retirer en backflip, pendant qu’on y est ?
», me dis-je souvent, un sourcil levé jusqu’aux racines capillaires.
En ce sens, cette position a pour moi acquis le statut de légende. Un peu comme les suppositions de certains aficionados qui voudraient qu’Elvis ne soit pas mort. D’où cette proposition, « l’Elvis n’est pas mort », qui colle beaucoup plus à cette idée.
L’union du lotus : le manque de recul
L’union du lotus, c’est quand un-e des partenaires est assis en tailleur avec les voûtes plantaires qui se touchent et que l’autre est à califourchon. Ils ou elles se tiennent fort, se caressent, se font du touche-pipi et éventuellement, il y a insertion d’objet ou d’appendice de type pénien dans l’appareil génital de la personne au-dessus.
C’est joli les lotus, mais ça m’évoque un peu trop du papier toilette. Je préfère donc appeler ça la position du Manque de recul, parce que c’est vrai. Physiquement, on pourrait difficilement être plus près du visage de l’autre. Mentalement, y a de ça aussi : c’est pour moi la position des premiers mois, de la passion dévorante qui fait qu’on ne voit aucun problème à l’idée de passer autant de temps à respirer l’haleine de l’autre. On ne voit pas encore tous ces défauts. Parce qu’on manque de recul.
Bon sang je suis un génie de l’appellation.
La levrette : le bourrage de SIF*
*Sillon inter-fessier, autrement dit, la raie.
Non mais je suis d’accord avec FibreTigre : la levrette, c’est tout vilain, comme mot. Pour désigner un truc aussi sympa (bien qu’extrêmement propice aux appels d’air, autrement dit, « pets vaginaux »), c’est quand même triste.
Je propose alors cette alternative, beaucoup plus sensuelle et imagée.
L’union de l’éléphant : l’As Fixie
L’union de l’éléphant est une sorte de variante allongée de la levrette, sauf qu’au lieu de le faire comme deux chiens fous, l’action se passe avec le/la pénétrant-e couché-e sur le/la pénétré-e, allongé-e sur le ventre. Des fois, ce genre de positions est une conséquence directe d’un coup de rein un peu trop fort ou d’un coup de fatigue de la personne pénétrée pendant une levrette traditionnelle (un peu comme quand tu promènes un chien, qu’il en a marre et qu’il s’écrase sur le sol. Bim).
Pour cette posture, il faut bien penser à mettre sa tête en l’air ou sur le côté. Sinon, on meurt. On meurt étouffée. D’où l’As Fixie.
Le missionnaire : le Steak Frite
Le missionnaire est une valeur sûre. Quand on ne sait pas trop quoi faire, quand on a peur d’être déçu-e par l’inconnu, c’est peut-être bien là-dessus que de nombreux couples se rabattent.
Un peu comme quand on mange au restaurant et qu’on n’est pas vraiment alléché-e-s par la totalité de la carte, en quelque sorte. Moi, dans ces cas-là, je me range toujours derrière le steak-frites. Mais tu peux bien évidemment l’adapter à ton plat-refuge.
(En revanche, quand le missionnaire est pratiqué avec la personne au-dessus largement couchée sur vous, j’appelle ça un Écrase Boobs.)
La culbute : la position du col de l’utérus borgne
La culbute désigne la variante du missionnaire avec les jambes sur les épaules du partenaire. Ce qui assure une pénétration, bien évidemment, profonde. J’ai bien failli laisser la culbute telle quelle, parce que ce terme me fait hurler de rire, mais ça me fait trop penser à M. Culbuto dans Oui oui, ce qui casse un peu le groove.
Ce qui marque, quand on pratique, c’est qu’un coup trop fort et le plaisir se transforme en douleur plus ou moins légère au niveau du conduit de la joie. Si tu entends quelqu’un crier dans ces moments-là, ne t’étonne pas : il s’agit de ton col de l’utérus qui vient de se prendre un uppercut. Il est borgne. Il est toujours aussi mignon, mais il est borgne.
Et toi, comment aimerais-tu renommer tes positions préférées (et les autres) ?Vas-y : laisse parler ton imagination, on est là pour ça.
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Le nom latin du lapin étant " Oryctolagus cunniculus " la cuniculture est donc l'élevage de lapin. :chaton:
Je trouve ça mignon de penser à la cuniculture quand on entend ou pense au cunnilingus ^^
D'ailleurs, il n'est pas rare que lors d'examens certains élèves qui, comme moi, étudient les animaux disent " cunnilingus " au lieu de " cunniculus ", aha.
En tout cas, merci pour cet article! Fou-rire absolu