Une voix dissonante dans la politique internationale menée par les États-Unis. Cinq mois après le début du conflit entre Israël et le Hamas, et le début de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, Kamala Harris a prôné ce dimanche 3 mars une trêve immédiate afin de laisser l’aide humanitaire venir au secours de la population civile.
« Trop de Palestiniens ont été tués »
En déplacement à Selma, dans l’Alabama, pour commémorer une marche pour les droits civiques, la vice-présidente américaine a déclaré :
« Étant donné l’ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat pour au moins les six prochaines semaines, ce qui est actuellement sur la table des négociations » entre Israël et le Hamas. « Cela permettra de libérer les otages et d’acheminer une quantité significative d’aide », a-t-elle ajouté, appelant le Hamas à se positionner favorablement. « Le Hamas affirme qu’il veut un cessez-le-feu. Eh bien, il y a un accord sur la table. Et comme nous l’avons dit, [il] doit accepter cet accord. »
Kamala Harris
« Trop de Palestiniens ont été tués », a ajouté Kamala Harris, en référence à la distribution d’aide humanitaire à Gaza la semaine dernière et qui a conduit à la mort de 118 personnes. Selon le ministre de la Santé du Hamas, l’armée israélienne aurait tiré dans la foule, tandis que Tsahal affirme que les victimes sont mortes dans une « bousculade ».
Une amorce d’aide humanitaire, encore très insuffisante
Par ce discours sans ambiguïté, Kamala Harris se démarque de Joe Biden, dont l’appui inconditionnel à l’offensive menée à Gaza par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou est de plus en plus critiqué parmi les électeurs démocrates et pourrait lui coûter cher lors de l’élection présidentielle américaine du mois de novembre.
Vendredi 1er mars, le président américain a amorcé une mise à distance avec Israël en déclarant qu’il « espérait » une trêve d’ici au ramadan, qui débutera le 10 ou le 11 mars prochains. « L’aide apportée à Gaza est loin d’être suffisante aujourd’hui », a ajouté Joe Biden.
Les États-Unis ont par ailleurs procédé samedi 2 mars à un premier largage d’aide humanitaire sur la côte, alors que la bande de Gaza est en proie à la famine. Trois avions militaires américains ont parachuté 66 colis contenant plus de 38 000 repas.
Une aide loin d’être suffisante pour nourrir la population gazaouite. Selon les ONG présentes sur le territoire, 500 camions d’aide humanitaire seraient nécessaires chaque jour pour répondre aux besoins élémentaires des 2,4 millions d’habitants. Si rien n’est fait dans les prochains jours, le bilan du conflit, déjà estimé à plus de 30 000 morts, pourrait encore s’alourdir.
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