Enfant, vous avez sûrement déjà joué à la pâte à modeler ? Cette matière ludique qui permet de donner vie à notre créativité vient de se retrouver utilisée pour quelque chose de complètement inattendu : des vêtements sur le podium du défilé JW Anderson printemps-été 2024.
Jonathan Anderson joue à la pâte à modeler pour son défilé JW Anderson printemps-été 2024
Créateur intello, surréaliste et fan d’artisanat dont la céramique, Jonathan Anderson a présenté sa nouvelle collection le 16 septembre 2023 dans le cadre de la London Fashion Week (qui s’est tenue du 15 au 19, après celle de New York du 8 au 13, et avant celle de Milan du 19 au 25, puis ce sera au tour de Paris du 25 au 3 octobre). Toujours partant pour de nouvelles prouesses conceptuelles, voilà qu’il a voulu rendre hommage à la Plasticine, pâte à modeler britannique inventée en 1897 par William Harbutt (bien avant la fameuse Play-Doh, créée en 1956 par l’États-unien Noah McVicker). Et il s’avère que cette argile durcissante se fabrique toujours en Irlande du Nord, d’où vient Jonathan Anderson.
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Les vêtements (dé)gonflés et tissés de JW Anderson pour le printemps-été 2024
En résulte une collection pleine de ludisme, aux proportions particulièrement rondes, des contours flous qui accentuent la dimension enfantine des pièces, renforcées encore par la palette de couleurs digne d’un rayon jouets. Beaucoup de vêtements semblaient gonflés à bloc, dont des robes, des sacs à main (il proposait déjà des sacs inspirés de pneu), ou encore des sandales (dans la continuité des escarpins reposant sur un faux ballon de baudruche qui s’étaient aussi démarqués par le passé). Toujours dans cette idée de (dé)gonflement, des bombers feignaient de laisser s’échapper de leur rembourrage des plumes, avant que l’idée ne se décline aussi pour donner naissance à des pantalons tout aussi gonflés.
Au milieu de toutes ces propositions conceptuelles dont peu arriveront jusqu’en boutique, étaient également de la partie des pièces plus portables comme des robes en crochet, des blousons motard en cuir à capuche hoodie, et des gilets naïvement sexy grâce à leur fermeture à nœuds de liens. Outre le gonflement, une autre idée plus commercialisable parcourait les collections : celle du tressage (remis sur le devant de la scène par Bottega Veneta dont c’est la signature depuis toujours), pour créer tantôt des robes qui laissent entrevoir la peau, tantôt des jupes, et beaucoup de pantalons cargo paraissant carrelés.
Bref, c’est encore une grande collection qu’a servie Jonathan Anderson pour sa marque JW Anderson, qui n’a clairement pas besoin de tout miser sur une scénographie faramineuse, ou un premier rang de célébrités payées pour paraître intéressées afin de marquer les esprits. Clairement, pour lui, la mode est un jeu d’enfant.
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