La dernière fois que c’est arrivé, c’était il y a dix ans : la faute à deux jeunes mélomanes surdoués dénichés par Pedro Winter. C’était joué dès leur premier album, "les Daft" avaient permis à la musique électronique d’entamer une course vers les étoiles avec eux, et surtout, de se payer une crédibilité de création artistique en tant que telle.
Sans pour autant avoir amorcé une telle révolution, Justice a réalisé jusqu’ici un sans faute et peut se targuer d’une jolie BA, puisqu’à la manière de New Order en 1984, ils ont rappelé amateurs de rock et d’électro au même dancefloor.
Il a suffi de quelques titres pour séduire la moitié du Monde connu : les guitares saturées de Waters Of Nazareth et la rage vengeresse de Simian sur le titre Never be Alone sont venues à bout de tous les a priori et toutes les indifférences.
Séparés à la naissance, réunis pour la vengeance ; Justice nous a habitué à une certaine sonorité, une prestance musicale particulièrement dense : leur marque de fabrique. La question que tout le monde se pose : est-il possible que l’album imminent soit autre chose qu’un enrobage des précédents tubes, une véritable bombe avec tout l’éclectisme et toute la régularité que cela demande à ses auteurs ?
Début de réponse mitigé avec D.A.N.C.E, le nouveau maxi dont le titre, pour une fois, n’est pas là pour évoquer une quelconque connotation biblique ou un ré-équilibrage de balance cosmique à grands coups de crucifix géant.
Fini l’évangélisme et les cours de morale : l’ambiance est fraîche, funky, façon fête d‘anniversaire chez McDonald’s. On a fait une croix sur le métal, on a dégagé la pédale de disto au placard, et on a rebranché la wah-wah. D.A.N.C.E est un titre pailletté, hybride de Motown et d’électro-disco groovie… façon très resucée de Discovery (encore eux).
En bout de course, c’est un morceau avec peu de présence et une identité "dancefloor" complètement flinguée que nous obtenons là : n’imagine même pas pouvoir te déboîter une épaule sur D.A.N.C.E comme il était possible de le faire sur un des énormes kicks "révolver" de la hurlante Let There Be Light.
D.A.N.C.E reste un disque agréable à l’écoute, mais il faut se rendre à l’évidence : tout est bel et bien perdu pour que Justice sorte le grand jeu en juin et fasse son Homework (d’autant que tout devoir rendu en retard sera sanctionné de quatre points en moins…)
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