Live now
Live now
Masquer
harcelement_scolaire_delit
Société

Jusqu’à 10 ans de prison pour harcèlement scolaire : l’Assemblée Nationale a voté oui. Et maintenant ?

L’Assemblée nationale a voté la loi qui fait du harcèlement scolaire un délit pénal, puni d’amendes lourdes et de prison. Un symbole fort… et après ?

C’est une majorité de 69 députés et députées LREM et MODEM qui ont voté hier, en première lecture, le texte de loi sur le harcèlement scolaire qui leur était proposé. Parmi ses mesures phares, celle de la création d’un délit de harcèlement scolaire, qui serait donc sanctionné par le droit pénal.

Des amendes, et des peines de prison

En plus de formations continues sur le harcèlement scolaire proposée aux adultes, la loi propose des sanctions pénales lourdes pour les personnes de plus de 13 ans qui se rendraient coupables de ces violences : de trois à dix ans d’emprisonnement, et des amendes de 45 à 150 000 euros les plus élevées correspondant au cas les plus grave, ceux dans lesquels la victime en arriverait aux tentatives de suicide.

Selon le créateur de la proposition de loi et ses soutiens, ce délit devrait faire office « d’électrochoc pour la société », et permettre de traiter la question du harcèlement scolaire avec plus de force et de pertinence.

Une loi qui se veut dissuasive

Dans les faits, beaucoup d’interrogations entourent ce texte qui sera examiné au Sénat en vue d’une adoption définitive en février prochain : peut-on (et veut-on) vraiment criminaliser des enfants et des adolescents, par des peines de prison ? Comment mesurer la gravité des faits et des sanctions qui en découlent ?

Dans un article pour Le Parisien, l’avocate Me Natalie Lerou précise que « La sanction change selon l’âge de la victime et les circonstances dans lesquelles s’exerce ce harcèlement ».

Du côté du corps politique, le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé que ce délit était créé avant tout pour « dissuader en amont ».

vote_AN_harcelement_scolaire
Vote de la loi visant à lutter contre le harcèlement scolaire à l’Assemblée nationale, 01.12.2021 / Capture d’écran (Youtube)

Des associations mitigées

Si l’association de lutte contre le harcèlement scolaire HUGO ! se félicite de ce changement et estime ce texte de loi nécessaire, d’autres acteurs sont plus sceptiques. Le Parisien cite ainsi Nora Fraisse, secrétaire générale de l’association Marion la main tendue, qui déplore que cette loi vise « à faire peur et non à éduquer ».

Jean-Pierre Bellon, directeur du Centre de Ressources et d’Études Systémiques contre les Intimidations Scolaires (ReSIS) — lui aussi cité par nos confrères du Parisien — renchérit :

« Le harcèlement à l’école est encore mal compris : ce n’est pas un simple conflit entre individus, mais une dynamique de groupe. À partir de là, qui va-t-on punir ? »

Jean-Pierre Bellon dans le Parisien

Qui va-t-on punir, en effet ? Une question d’importance, dans un contexte social où les parents des classes les plus populaires sont souvent accusés de ne pas savoir « éduquer leurs enfants », sont scrutés voire criminalisés. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont celles et ceux qui s’inquiètent déjà des adolescents qui seront la cibles de ces amendes et de ces peines d’emprisonnement.

À lire aussi : Le harcèlement scolaire… et ses conséquences


Les Commentaires

19
Avatar de Tu as raison.
9 décembre 2021 à 07h12
Tu as raison.
@Neverland90 @Nienke
3 ans de prison, ce n'est pas rien (simple ajout, j'ai bien explicité ma position qui rejoint la tienne sur certains points Nienke )
@Valentina-
Tu as raison 1000 fois.
0
Voir les 19 commentaires

Plus de contenus Société

Source : Source Pexel
Animaux

Mon chien est mort : une épreuve insurmontable !

3
Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-12-12T103045.066
Daronne

« Mon mari a donné un bout de son foie à notre fille de 9 mois »

8
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-12-10T145633.472
Société

« Crèche, messe de minuit : je ne suis pratiquante qu’à Noël »

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-25T111624.319
Santé

« Et si mon corps était en perpétuelle réaction inflammatoire ? » : Charlie, 29 ans, raconte ses années d’errance face aux effets secondaires des contraceptions féminines

20
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-28T150710.132
Beauté

Elle avait dévoilé son crâne pendant le concours Miss Grand, Safiétou Kabengele nous raconte les coulisses de son parcours de miss

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6

La société s'écrit au féminin