Hier soir, devant le ciné, dans le ciné, il n’y en avait que pour Astérix. Moi j’avais décidé de relayer la rumeur pour un autre film, épatant, mais qui passait inaperçu dans toute cette agitation. C’est avec une petite brune de 16 ans que j’ai passé la soirée, j’ai nommé Juno.
Première scène : Juno Mac Guff marche vers le supermarché en sifflant une bouteille de 2 litres de Sunny D, opération nécessaire pour pouvoir effectuer son 3ème test de grossesse de la journée. Quand c’est comme ça, c’est plutôt mal barré.
« Enceinte à 16 ans » : en lisant ce bout de pitch j’ai fourré dans mon sac des Kleenex Ratatouille, me disant que l’histoire ne pouvait que tourner au trifouillage de méninges engagé. Eh ben pas du tout.
Juno m’a bluffé. Complètement.
Elle apprend qu’elle est enceinte et ne fond pas en larmes. Elle appelle juste sa meilleure copine, une grande godiche à l’esprit bon comme du bon pain. Elles ne commenceront à envisager la situation que lorsque Juno ressort du planning familial (qui malheureusement n’a même pas besoin d’être caricaturé). Elle est alors décidée à « dépoter le machin » pour le donner à un couple choisi dans le journal : beau même en noir et blanc, riche et amoureux.
Juno a 16 ans, et elle pense à tout ça. Pas une fois on ne la voit se tenir le ventre l’air grave ou paniqué, pas une scène n’apparaît en forme de message subliminal pro ou contre l’avortement, la responsabilité des parents. Le seul clin d’oeil moqueur concerne les autres et leur jugement. Mais Juno a une famille d’enfer, et même sa belle-mère s’occupe de claquer le beignet à ceux qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas.
Et puis il y a l’amour, le plus inattendu puisque c’est le premier, qui avance jusqu’au premier plan au fur et à mesure qu’avance le film.
Et puis, c’est à nouveau l’été, Juno chante avec son amoureux et moi j’applaudis le charisme et la personnalité de cette petite pépette.
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