Aux éditions Flammarion
Florian Zeller, 26 ans, si jeune et déjà plusieurs romans (ici et là) publiés à son actif. Cette fois, avec Julien Parme, il nous offre un éloge de la maturité, en nous plongeant dans une période difficile de l’enfance. Après son prix Interralié, reçu en 2004, nous l’attendions au tournant pour son dernier roman. Et c’est avec la description d’une fugue que l’auteur marque son retour.
Julien Parme ou la réinterprétation du mystère de l’adolescence
A la manière d’un John Fante ou d’un J.D. Salinger, il empile, désosse, réfute et rétablit ces détails justes de l’adolescence pour nous offrir un délicieux portrait de Julien Parme : un héros à la hauteur de ses préférences, entre l’imposteur et le génie. Méchant et cocasse. Tendre et canaille. Une joie de vivre féroce et un doux abandon à la mélancolie. Une crainte de la médiocrité et « une fausse négligence, c’était [sa] technique ». Pas grand-chose à dire, mais beaucoup à vivre. En peu de mots, un amoureux de la littérature.
Julien ou le nouveau Don Quichotte de 14 ans qui rêve d’être écrivain. Pour la prospérité. Pour épater sa Mathilde. Pour accéder à la liberté en quittant sa mère « pas allumée […] juste éteinte. Comme une bougie en plein courant d’air ». Il quadrillera Paris pour finalement atterrir à Saint-Dié. L’adolescence, la voie royale de l’imaginaire…
Bien plus qu’un simple roman d’apprentissage, Florian Zeller nous livre sa version de la naissance d’un écrivain. Florian Zeller, alias Julien Parme ? Grâce à un jeune adolescent qui pense que « un grand roman avec un petit titre, ça fait étriqué et faussement humble », il nous livre ses secrets pour devenir écrivain. Patience. Acharnement. Rêves. Cherchant toujours l’extrême dans ses envies, l’écriture et sa dulcinée, il excelle dans l’art d’échapper à la banalité. Menteur-joueur, Julien Parme ne cesse de travestir la réalité pour lui donner plus de substance, de puissance et de goût. Il se perd dans une féerie pétillante comme dans une coupe de champagne, un bonheur indéfinissable, » c’était fragile comme une bulle de savon, la moindre petite phrase pouvait la faire éclater« . Equilibriste somnambule, il jongle avec les mots savants et populaires pour prophétiser le monde dont il serait le héros : « La vie est un roman quand on a du courage. Putain. Un aphorisme ». Une poésie instinctive et facétieuse. Des images intérieures, immédiates et bouleversées, qui sont rendues de manière incisive et directe. Un carnet de croquis en mots. Si loin de ses habitudes rédactionnelles. Une oralité écrite qui surprend et qui désarme, tant elle est réelle et légère.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
J'avais lu une interview de lui, et il m'avait l'air intéressant son bouquin, mais là j'ai trouvé ça superficiel.