Mise à jour du 18 novembre –
Julien Blanc s’est exprimé lors d’une interview diffusée sur CNN. On est loin, très loin du charisme de « l’expert en séduction », et plus proche du gamin qui s’est fait prendre la main dans le pot de confiture.
Depuis la mise en ligne de sa vidéo par une féministe japonaise (ci-dessous), la mobilisation des internautes a conduit plusieurs pays à prendre des mesures contre la venue du Pick Up Artist sur leur territoire. Après l’Australie, qui a procédé à son expulsion suite au retrait de son visa, on se mobilise également au Brésil, au Canada et en Angleterre pour lui refuser l’accès à leur territoire.
Le Groupe Accor a fait circuler aux directions de ses hôtels un email clarifiant la position ferme de la chaîne hôtelière vis-à-vis des conférences de Julien Blanc :
Depuis quelques jours, les réseaux sociaux puis la Toile, et désormais les médias français, se font l’écho d’une conférence à Melbourne de Julien Blanc, se présentant comme ressortissant suisse, Pick Up Artist (PUA), expert en séduction.
Sa vidéo de présentation, mise en ligne sur You Tube, montre que son discours prône le harcèlement sexuel avec des connotations racistes se basant sur des différences culturelles pouvant, notamment chez les ressortissant•e•s asiatiques, empêcher les femmes de se défendre.
La veille du groupe sur les réseaux sociaux a lancé l’alerte et les contacts entre le service Communication et l’Australie ont abouti à ce que le Combo et le Mercure Melbourne refusent la présence de ce personnage.
Il est nécessaire désormais que tous les hôtels du groupe soient informés et adoptent la même position de refus d’un tel évènement.
Merci de bien vouloir transmettre l’information aux hôtels relevant de votre périmètre.
En quelques semaines, Julien Blanc est passé de « coach expert en séduction » à « l’homme le plus détesté au monde ». Sur CNN, il s’explique pour la première fois publiquement depuis le début de la polémique.
L’humour a (trop) bon dos
« Vous avez l’air extrêmement nerveux », remarque le présentateur. Julien Blanc enchaîne en présentant « honnêtement » ses excuses, pour les vidéos et les photos qui ont choqué, arguant qu’il s’agissait « d’une horrible tentative d’humour » et que les propos et images ont été « sortis de leur contexte ».
La fameuse carte « humour » ne passe vraiment pas dans ce cas, ce que le journaliste ne manque pas de souligner :
— La clé de véritables excuses, c’est la sincérité, n’est-ce pas ? Comment pouvez-vous dire que votre intention n’a jamais été de blesser qui que ce soit, quand on regarde cette photo [Julien Blanc montrant son t-shirt « dégagez les grosses, baisez les bombes »], tout ceci était intentionnel !
— Mes intentions n’ont jamais été mauvaises. Je suis d’accord qu’elles étaient une horrible tentative d’humour, et malheureusement, beaucoup d’éléments ont été ressortis de leur contexte.
— Ce ne sont pas des mèmes, vous avez un cours, que vous prodiguez ; et soyons honnêtes : c’est un programme que vous avez mis en place pour apprendre aux hommes à « rencontrer » des femmes. Ce ne sont pas des actes isolés, c’est un système, et je ne vous entends pas prendre votre responsabilité.
Julien Blanc justifie son entreprise en expliquant qu’il apprend aux hommes à développer leur estime d’eux-mêmes, à gagner en confiance pour pouvoir parler aux femmes.
« Le but étant d’avoir des relations sexuelles, c’est le fond de l’affaire, n’est-ce pas ? », pointe le journaliste. Ce à quoi Julien Blanc répond en précisant que « de nombreux hommes rencontrent leurs futures épouses lors de ces séminaires ». Eh ben dites donc ! « L’homme le plus détesté au homme » serait en fait Cupidon ?! Les bras m’en tombent.
Il poursuit en assurant recevoir des messages de gratitude, et même des invitations aux mariages d’anciens clients. On est ravi•e•s.
Le présentateur le confronte ensuite au détournement d’un graphique permettant aux femmes d’évaluer si elles sont victimes d’un partenaire abusif, que Julien Blanc a posté sur les réseaux sociaux avec la légende « autant s’en faire une checklist [pour contrôler sa partenaire, NDLR] ». Ou comment démontrer encore plus explicitement que ses « techniques de séduction » sont en fait des techniques de manipulation abusives.
Là encore, ce sont des « détournements sortis de leur contexte », une « déplorable tentative d’humour »…
On va pouvoir tomber d’accord sur un point je pense, Julien Blanc : tu ne nous fais vraiment pas rire.
Le cas Julien Blanc n’est pas pour autant réglé : des centaines de commentaires postés sur YouTube soutiennent toujours cet homme et ses méthodes. Beaucoup trahissent une véritable et profonde incompréhension du problème, comme si critiquer les Pick Up Artists revenait à « empêcher les hommes de séduire les femmes ». Comme si tel était l’ordre des choses.
Pour tou•te•s celles et ceux qui ne voient toujours pas la différence entre séduire et agresser, nous vous recommandons la lecture de l’article ci-dessous.
À lire aussi : Culture du viol, consentement et « zone grise » : des concepts imaginaires ?
Mise à jour du 7 novembre
On apprend ce matin que Julien Blanc a été contraint de quitter l’Australie ! L’information a été confirmée sur Twitter par la police :
Nous confirmons que Julien Blanc a quitté l’Australie pendant la nuit. Il est prévu que son assistant en fasse de même rapidement.
Le cas de Julien Blanc est remonté jusqu’au ministre de l’immigration, interpellé par une pétition en ligne, qui s’est exprimé auprès du Guardian :
L’affaire a été portée à notre connaissance, nous avons donc mené une enquête.
Il s’avère que cet individu ne promeut pas des idées politiques, il propage des comportements humiliants à l’égard des femmes, ce qui est contraire à nos valeurs, ici en Australie.
Julien Blanc avait prévu de rester sur le continent jusqu’en décembre, mais les hôtels qui devaient l’accueillir ont successivement annulé ses réservations. Sa tournée américaine semble également compromise, puisque selon 20 Minutes, ses conférences prévues à Austin et Seattle ont également dû être annulées.
On attend de savoir si la mobilisation permettra également d’empêcher sa visite au Japon…
Dites donc, on dirait bien que dénoncer ce genre de pratiques, même si ce n’est « que » sur Internet, ça peut parfois être suivis d’effets très concrets. Peuple de l’Internet, we win !
Mise à jour du 6 novembre
Bonne nouvelle dans la lutte contre le prof de harcèlement sexuel, pardon, de « séduction », Julien Blanc.
Plusieurs campagnes lancées sur les réseaux sociaux ont porté leurs fruits, car elles ont amené les hôtels où Julien Blanc devait tenir conférence à annuler l’événement.
Décidé à maintenir sa conférence, le Pick Up Artist («PUA») a investi une péniche. Mais la mobilisation internationale sur les réseaux sociaux a escaladé en mobilisation physique en Australie, à Melbourne.
Une foule de manifestant•e•s s’est donc rassemblée devant la péniche où avait lieu la conférence de Julien Blanc, protégée par un cordon policier. Lui et ses « clients » ont finalement dû être évacués de la salle et dispersés, sous les cris des manifestants qui lançaient différents slogans
Sur ce Vine, on les entend crier «walk of shame !», marche de la honte. D’autres vidéos sont visibles sur le hashtag #takedownjulienblanc, qui ne faiblit pas.
Bien joué tout le monde, continuons de faire pression sur Real Social Dynamics et ses émissaires, pour qu’il ne soit plus normal ni acceptable de tenir conférence sur les méthodes de manipulation les plus efficaces pour passer outre le consentement des femmes.
En 2014, il était temps.
Mise à jour du 4 novembre à 10h :
Nous avons deux bonnes et une mauvaise nouvelles concernant l’évolution de ce qui est déjà « l’affaire Julien Blanc ».
La mauvaise, c’est que YouTube, Facebook et Twitter semblent fort peu préoccupés par les signalements massifs reportés sur les différents comptes du Suisse :
« Nous ne sommes pas en mesure d’identifier une violation du code de conduite de notre Communauté au sein du signalement que vous nous avez fait parvenir. »
Ah, mais s’il ne s’agit que « d’identifier » les violations du code de conduite, on peut vous aider, commencez par exemple par lire l’article ci-dessous, qui détaille amplement ce qui constitue ces violations. À moins que l’incitation au harcèlement sexuel ne soit tolérée sur les réseaux sociaux, ce dont je me permets de douter.
La première bonne nouvelle, c’est que la pétition et les nombreuses sollicitations visant l’hôtel censé héberger une conférence de Real Social Dynamics l’ont conduit à annuler l’événement :
« Après avoir objectivement examiné la question, nous sommes en train de notifier Real Social Dynamics de notre décision d’annuler la tenue de leur événement ».
Enfin, on ne peut que se réjouir de constater que d’autres médias se sont saisis du sujet, ce qui ne peut que contribuer à dénoncer plus largement le problème. L’Express et BuzzFeed, par exemple, ont relayé l’information.
Article initialement publié le 3 novembre à 10h :
Les « experts en séduction » se targuent d’enseigner aux hommes plus timides, plus réservés, comment « séduire des femmes » — c’est-à-dire comment réussir à avoir des relations sexuelles avec elles. Apparemment, il faut user de tout un tas de techniques, qui peuvent aller jusqu’au harcèlement sexuel.
Ils sont également appelés « Pick Up Artists », dont l’acronyme « PUA » peut se prononcer « Pouah ! » : une bienheureuse métaphore du dégoût que m’inspirent leurs activités…
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La martingale de la séduction est un mythe dangereux
Entendons-nous bien : aborder une fille, engager la conversation, mener la séduction ne va pas de soi pour tout le monde. On ne fustige pas ici les personnes qui, manquant de confiance en elles, n’osent pas séduire ou n’y arrivent pas. Cependant, ce n’est pas aux hommes d’être systématiquement « acteurs » de la séduction, et il n’existe certainement pas de « techniques » qui permettent d’obtenir le consentement d’une femme à tous les coups. Les femmes sont des individus divers et variés, et rien que pour cette raison évidente, il n’existe pas de martingale de la séduction !
Cette réalité n’empêche pas des « PUA » de se revendiquer « experts en séduction ». Ce faisant, ils exploitent le manque de confiance de jeunes hommes, en confirmant l’idée reçue selon laquelle c’est de leur faute s’ils n’arrivent pas à coucher avec des filles, c’est à eux d’initier et de mener la séduction.
Vous saisissez le cercle vicieux ? Messieurs qui nous lisez, sachez donc que les « PUA » utilisent des stéréotypes sexistes pour saper votre confiance et vous, et exploiter votre manque d’estime personnelle. Le tout est facturé à vil prix, n’est-ce pas, à l’image des conférences de Julien Blanc, dont les places se vendent jusqu’à 3 000 $. C’est cher payé pour apprendre que la technique de séduction la plus efficace, c’est le harcèlement ou l’agression sexuelle.
Car c’est bien là que le bât blesse. Si ce n’était qu’une histoire d’argent, après tout, chacun est libre de se ruiner comme il l’entend. Mais les « conseils » de Julien Blanc frisent avec l’incitation au harcèlement sexuel.
Quelque part, c’est logique : puisqu’on vient de vous expliquer que toutes les femmes sont différentes et qu’elles ne répondent pas à des « techniques » (nous ne sommes pas des robots, nous n’avons pas de logiciel « séduction féminine » installé en série, désolée), la seule technique qui marche à tous les coups est encore d’utiliser la contrainte pour obtenir ce que l’on veut.
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C’est évidemment rigoureusement interdit, et sévèrement puni par le Code pénal, puisqu’il s’agit alors non plus de « séduction », mais bien de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle ou de viol (selon le stade auquel vous vous arrêtez).
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Rappelons à toutes fins utiles que le viol est constitué dès lors que vous obtenez un rapport sexuel sans le consentement de(s) autre(s) partie(s). Tout ceci est amplement détaillé dans l’article ci-dessous.
À lire aussi : Culture du viol, consentement et « zone grise » : des concepts imaginaires ?
Julien Blanc (@RSDJulien), expert en harcèlement raciste
Venons-en à Julien Blanc, « expert en séduction » reconnu, puisqu’il est « executive coach » pour le groupe Real Social Dynamics, une entreprise spécialisée dans « la formation » à la séduction. Je n’invente rien :
Je comprends tout à fait qu’apprendre le « Game » [la séduction selon les Pick Up Artists] n’est pas facile du tout quand on n’a aucune indication.
PIMP est mon chef-d’oeuvre, j’ai mis du coeur à l’ouvrage pour produire le meilleur des Pick Up Guides, qui permettra à N’IMPORTE QUI, PEU IMPORTE SON NIVEAU, de se mettre bien avec des femmes RAPIDEMENT.
Cette capture est authentique, extraite du site personnel de Julien Blanc, intitulé « Pimping my Game ». Je ne commente pas.
Lors d’une des ses interventions, on peut écouter Julien Blanc donner conférence à une assemblée de jeunes hommes majoritairement caucasiens, sur la méthode à suivre pour serrer de la Japonaise.
https://youtu.be/grV1iDns87s
Dans les grandes lignes, Julien Blanc donne « une méthode » qui permet de profiter du fossé culturel avec le Japon :
Mais si vous allez à Tokyo, c’est la folie. On vous dit qu’il faut être super patient, très empathique avec les Japonaises, parce que si vous les approchez en disant « Hello ! », elles se barrent direct. Mais à Tokyo, si vous êtes un homme blanc, vous pouvez faire ce-que-vous-voulez. La première fois que j’y suis allé, mon pote me disait :
– Mec, juste, chope-la ! – Comment ça, la choper ? Mais… elle est Japonaise ! – Attrape-la ! »
Alors je la prends par le bras, et elle se met à rire et à glousser. Et tout ce que vous avez à faire, c’est de faire retomber la pression en criant « Pikachu » ou « Pokémon » ou « Tamagochi » ou n’importe quoi.
Au début, je ne savais pas jusqu’où je pouvais aller, mais deux jours plus tard, je me baladais dans la rue, je pouvais les attraper par la tête, et les pousser devant ma bite, à crier « Pikachu » en portant un t-shirt Pikachu, c’était ridicule !
Même en abordant un groupe, je les attrapais une par une, je n’ai jamais été aussi heureux.
Il poursuit en se moquant de « l’accent japonais ».
La vidéo se conclut par un montage d’extraits où on le voit mettre ses conseils à exécution :
- Dans une boîte de nuit, il attrape une jeune femme, lui prend la tête et l’abaisse sur ses parties génitales. Il continue de tenir la fille entre son ami et lui, et tous deux se frottent à elle.
- Dans la rue, il tient fermement deux Japonaises, et on l’entend répéter « Pikachu » alors qu’il reprend sa manoeuvre de fellation mimée.
- Le troisième extrait est peut-être le plus dérangeant : on ne sait pas s’il est en train de parler dans l’oreille de la caissière ou de l’embrasser dans le cou/sur la joue, mais on la voit essayer de le repousser, et visiblement tendue/gênée.
« Un homme blanc plein de suffisance »
C’est une féministe japonaise qui a mis en ligne cette vidéo, msdoom99. Plusieurs commentaires dénoncent :
Un homme blanc plein de suffisance. C’est vraiment désagréable. Je déprime un peu.
L’indignation suscitée s’est répandue sur les réseaux sociaux, du Japon aux États-Unis, jusqu’à porter le hasthag #TakeDownJulienBlanc en tête des Trending Topics français.
Outre la misogynie évidente de son discours (on l’a expliquée en début d’article), c’est la dimension raciste de sa « technique » qui choque. Il exploite allègrement des marqueurs culturels pour se passer du consentement des Japonaises.
En effet, certains éléments de la culture japonaise permettent de comprendre pourquoi les jeunes filles que l’on peut voir dans cette vidéo réagissent aussi peu aux assauts de notre « expert en séduction ».
D’une part, l’évitement du conflit explique en partie l’hésitation du refus de ces Japonais. L’« enryo » désigne la façon dont un•e Japonais•e évitera la plupart du temps de refuser frontalement, verbalement, jusqu’à éviter les tournures de phrases négatives. C’est dire si « non, lâchez-moi monsieur » ne fait pas partie du vocabulaire courant…
La persévérance, un certain stoïcisme lorsqu’il s’agit d’endurer une situation inconfortable, est un autre marqueur culturel décelable dans certains comportements sociaux au Japon. Le « gaman » décrit par exemple cette retenue stoïque dont font preuve les Japonaises abordées par Julien Blanc dans cette vidéo. Il ne s’agit pas ici de faire des généralités, chacun•e se reconnaîtra ou non, sera plus ou moins influencé•e par ce concept, mais il permet néanmoins d’expliquer pourquoi de nombreuses personnes japonaises font preuve de retenue dans certaines situations. Ce fut, par exemple, le cas lors de la catastrophe de Fukushima, où plusieurs commentateurs étrangers se sont extasiés devant l’incroyable « retenue » de ce peuple… Le fait de ne rien montrer à la caméra ne signifie pas qu’on ne ressent pas les choses.
Mais en tout état de cause, la réaction stoïque est à considérer dans son contexte : les jeunes filles de la vidéo réagissent peu, certes, mais rien ne permet d’indiquer qu’elles ne sont pas profondément heurtées par leur « rencontre » avec Julien Blanc. Même si elles sont fort peu démonstratives sur le coup.
Dites donc, c’est génial tout ça ! Puisque les gens ne disent pas « non » et qu’ils se laissent faire, on peut donc abuser d’eux sans souci ! Ils n’ont qu’à manifester leur désaccord, hein. On n’est pas censés connaître leur culture absconse, là.
Ai-je besoin de développer en quoi cette approche est profondément raciste ?
Soulignons que « le cours » de Julien Blanc omet une donnée cruciale : le fait, pour une personne, de pratiquer un acte indécent sur un homme ou une femme âgé de plus de treize ans est punissable d’un emprisonnement avec travaux forcés allant de six mois à dix ans, selon le Code pénal japonais.
À moins que vous n’ayez prévu d’étendre votre séjour, messieurs, évitez donc de forcer une Japonaise à mimer une fellation.
Que faire ?
Julien Blanc est suisse : il y a donc fort peu de chances que le gouvernement français puisse agir directement. Il faut donc se retourner contre Twitter, Facebook et YouTube, les trois plateformes qui fournissent une tribune et un auditoire à ce dangereux personnage.
Je vous propose donc de signaler massivement les comptes de cet individu, qui se vante allègrement de son prochain voyage à Tokyo, dans moins de deux semaines :
Signalons donc avec enthousiasme son compte Twitter, sa page Facebook et sa chaîne YouTube. On peut aussi signer cette pétition, qui vise à interpeller l’hôtel qui accueille son séminaire à Melbourne.
On peut également interpeller Mme Pascale Boistard, Secrétaire d’État chargée des Droits des femmes, afin qu’elle intervienne auprès des autorités suisses pour que cet individu soit rapidement mis hors d’état d’enseigner aux touristes occidentaux comment harceler et agresser sexuellement des jeunes femmes, en mettant à profit des différences culturelles.
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Mme Boistard, si vous nous lisez, nous avons vraiment, vraiment besoin que vous interveniez globalement contre les Pick Up Artists, pour que plus aucun garçon ne se sente le devoir de « réussir à séduire », qu’aucune fille ne devienne la victime d’un agresseur qui s’ignore, persuadé d’être « un bon séducteur ». La « philosophie » des Pick Up Artists est dangereuse pour les filles, et nocives pour les garçons. Pourquoi sont-ils encore autorisés à répandre et promouvoir leur propagande à la limite de la légalité ? Ces auto-proclamés « experts en séduction » exploitent et perpétuent la culture du viol. Quand les arrêterons-nous ?
– Merci à Aymeric Tanguy et Mircéa Austen pour leur aide !
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Les Commentaires
"Julien Blanc justifie son entreprise en expliquant qu’il apprend aux hommes à développer leur estime d’eux-mêmes, à gagner en confiance pour pouvoir parler aux femmes."
Euh c'est une blague n'est-ce pas? Rassurez-moi, là...
Sans compter que sa "technique de séduction" consiste à directement attraper une femme sans aucune préoccupation pour ce qu'elle peut ressentir.
Déjà qu'au Japon, la notion de distance est extrêmement importante et le non-respect de cette distance, même juste pour serrer la main de quelqu'un, est une véritable insulte...
J'espère juste que certaines personnes japonaises (ou asiatiques) se retiendront de tomber dans le piège de la contre-réaction xénophobe après avoir lu ça...
Bref : racisme, sexisme et violences sexuelles, le tout en faisant passer ça pour de "l'humour" et de la ''séduction"? Peut-on difficilement faire pire? C'est juste inadmissible.
Je trouve d'ailleurs cette féministe japonaise très gentille dans ses propos...