Mensonges, tromperies, manipulation, lâcheté… la liste est encore longue, le portrait de Julien Bayou est refait. Il n’a en tout cas plus rien de celui que l’ancien coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée s’était efforcé de présenter jusqu’à présent. Dans une interview au Monde, publiée le 4 octobre, l’écologiste se défendait encore des accusations de l’une de ses ex-compagnes en affirmant : « Je n’ai jamais commis de violence psychologique à l’égard de mon ex-compagne et je compte bien le démontrer. » Si la démonstration se fait encore attendre, le témoignage de son ex-compagne a depuis été rejoint par beaucoup d’autres.
Les « faux oublis »
Le témoignage le plus marquant est celui d’Agathe. Il s’agit de la femme dont Sandrine Rousseau avait évoqué la tentative de suicide sur la plateau de C à Vous, le 19 septembre dernier. Dans l’article de Reporterre, elle prend la parole et ajoute d’autres épisodes choquants. Comme cette fois où Julien Bayou lui a demandé son avis sur son site de campagne, et où elle a découvert, parmi les noms des soutiens à l’homme politique, le nom de son violeur. « Un oubli » selon lui, une piètre excuse selon la psychologue d’Agathe. Elle corrige : « Avoir son conjoint qui “oublie” le nom de notre violeur, comment est-ce possible de faire une bourde pareille ? Ces comportements ne peuvent être balayés sous cette excuse de l’oubli. Ce sont des violences psychologiques. »
Emprise et pouvoir politique
Il y a aussi le témoignage de cette femme qui, croyant entretenir une relation exclusive avec Julien Bayou, avait arrêté de se protéger, contractant peu après le papillomavirus, une infection sexuellement transmissible (IST) qui peut entraîner un cancer du col de l’utérus. Par prévention, au vu de ses antécédents familiaux, elle a depuis subi deux opérations. Si elle condamne l’attitude de l’écologiste, elle modère toutefois ses accusations : « Il est clair que cet homme ne fait pas attention à la santé sexuelle de ses partenaires. Pourtant, je ne considère pas cela comme une violence au sens strict », a-t-elle confié. De son côté, Jeanne témoigne d’une emprise ou le personnel se mêle au professionnel. « En le quittant, j’avais peur de devenir une paria chez les Verts, d’être blacklistée », dit-elle dans l’article. Jeanne, Agathe, Claire, ont toutes quitté le parti depuis. Mais nul doute que cette déferlante de témoignages aura de quoi alimenter le portrait de victime de la « croisade » féministe dont Julien Bayou se dit l’objet.
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Les Commentaires
Depuis, j'ai lu l'article de Reporterre cité dans l'article : il est très détaillé et bon nombre d'arguments, qui me semblent moins bancales, peuvent être exploités pour dénoncer ses comportements (dénigrement de ses partenaires voire irrespect total, logique de manipulation dans ses relations privées, emprise, exploitation du travail de ses collaboratrices/relations à des fins politiques personnelles...). Sans parler des conséquences psychiques et physiques bien réelles sur les femmes qu'il côtoie...