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Règlement de comptes

Julie, 1 550 € par mois : « Mon conjoint prend à sa charge de nombreuses dépenses communes »

Comment répartir les dépenses dans son couple quand on gagne deux fois moins que son partenaire ? Est-ce que les dépenses de santé peuvent influer sur le budget ? Voici quelques-unes des questions auxquelles nous nous attaquons cette semaine dans Règlement de comptes. 

Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant… et féministe, par certains aspects ! Dans Règlement de comptes, des personnes en tout genre épluchent leur budget, nous parlent de leur organisation financière en couple ou en solo, et de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, c’est Julie qui a accepté de décortiquer ses comptes pour nous.

  • Prénom : Julie
  • Âge : 32 ans
  • Profession : Gestionnaire / Animatrice d’un espace de coworking
  • Salaire net avant prélèvement à la source : 1 550,06 € 
  • Salaire net après prélèvement à la source :  1 550,06 € 
  • Personnes (ou animaux) vivant sous le même toit : son conjoint
  • Lieu de vie : Charnoz-sur-Ain (Ain)

La situation et les revenus de Julie

Julie, 32 ans, travaille en tant que gestionnaire d’un espace de coworking dans le centre de Lyon. En CDI depuis bientôt 3 ans, elle travaillait auparavant dans le monde du jeu vidéo en tant que cheffe de projet et game designer, avant de se reconvertir. 

« Quand je dis que ‘je m’occupe de l’espace’, c’est que je suis sur de nombreux fronts : administratif, rapprochement comptable et gestion achat/vente, accueil public, animations et évènements, communication interne et externe… C’est un métier qui prend beaucoup d’énergie, mais où l’on a un retour direct des coworkers et personnes de passage. »

Julie vit avec son compagnon, avec qui elle est pacsée sous le régime de la séparation de biens. Après avoir vécu au cœur de Lyon pour leurs études et au début de leur vie professionnelle, ils ont pris la décision de retourner vivre à la campagne il y a un an. 

Ils sont désormais propriétaires d’une maison de plain-pied de 108m² avec un terrain de 730m² environ.

« Notre village est petit (même pas de boulangerie mais école et activités présentes) mais proche d’une ‘ville’ située à 10 minutes en vélo (où l’on trouve un supermarché, un cinéma, une gare…) et aussi de l’entrée de l’autoroute. »

Pour son emploi de gestionnaire d’un espace de coworking, Julie touche un revenu net de 1 550 €. 

« Je ne pense pas toucher le salaire qui équivaut à mes activités et responsabilités, mais mes chefs en ont conscience et c’est mon salaire qui bénéficie en priorité des gains de notre structure. Quand je suis arrivée, je touchais quasiment le SMIC, que j’ai aujourd’hui un peu dépassé. Mes employeurs essayent néanmoins que mes augmentations salariales montent au moins autant que l’indice de l’inflation. Forcément, vu ces dernières années, mon entreprise n’a pas pu m’augmenter plus que cet indice pour que je gagne en niveau de vie, mais au moins je n’ai pas perdu. »

La jeune femme ne se considère néanmoins pas comme « pauvre » car elle a « la chance d’être propriétaire » et « ne compte pas ses sous en fin de mois ». De plus, elle est en couple avec un conjoint « qui gagne bien sa vie et lui en fait profiter » : environ 3 000 € net par mois

C’est d’ailleurs parce qu’il touche un revenu deux fois supérieur au sien qu’il a décidé de prendre en charge seul le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

« L’impôt sur le revenu est prélevé sur son salaire car, lors de notre Pacs, je n’en payais pas et cela lui a permis de faire baisser les siens. »

RDC (3)

Le rapport à l’argent de Julie et son organisation financière

Julie raconte avoir grandi auprès d’un « père fourmi et d’une mère cigale »

« Mon père a des ‘comptes cachés’, c’est-à-dire que ma mère ne sait pas combien il y a dessus, qui permettent de gérer les aléas de la vie.»

La trentenaire a gardé de cette éducation une « hantise » du découvert, et fait désormais tout pour s’assurer un « un petit matelas » pour amortir « la tuile qui peut faire basculer ta vie »

« Ma priorité est toujours d’avoir ce petit matelas : je me fixe un niveau à atteindre sur mon livret A et essaye de faire des virements mensuels réguliers pour l’atteindre.

Après, je m’autorise des mois sans ce versement, justement pour profiter un peu ou pour amortir certaines dépenses (impôts, les abonnements aux activités de début d’année, les cadeaux de Noël…). »

Côté organisation financière, Julie et son copain ont opté depuis l’achat de leur maison pour un compte joint, en complément de leurs comptes personnels respectifs. 

« Chaque début de mois, nous faisons un virement sur le compte commun, en reprenant notre quotient de différence des salaires (1/3 et 2/3). Le compte commun sert donc à toutes les dépenses à deux et on garde nos comptes perso pour faire nos extra/plaisirs perso. »

Fait suffisamment rare pour être souligné : Julie a eu cette année des soucis de santé, qui ont engendré des frais de « médecine annexe » non remboursés par sa mutuelle, passés un certain seuil. Après discussion, le conjoint de Julie a décidé de lui rembourser les frais avancés, afin qu’elle puisse mettre cette somme sur son LDD qui leur sert à épargner pour effectuer des travaux dans leur maison. 

« Il prend aussi en charge certaines dépenses sans forcément me prévenir ou m’indiquer les montants versés. » C’est le cas pour tout ce qui concerne la voiture, et des courses communes payées avec ses tickets resto.

RDC

Les dépenses de Julie

Pour leur maison à la campagne dont ils sont propriétaires, Julie et son conjoint remboursent chaque mois 1 348,66 €. Il s’agit de leur premier poste de dépenses. 

Les factures courantes (électricité, eau, chauffage au bois) leur reviennent chaque mois à 149 €, tandis qu’ils payent 133 € pour les assurances (habitation, emprunt immobilier pour tous les deux et assurance voiture tout risque). 

Si le compagnon de Julie s’acquitte seul de l’impôt sur le revenu, ils payent à deux la taxe foncière (57,42 €). Ils payent aussi tous les deux les abonnements du ménage : internet, Netflix, deux mobiles et Spotify pour un total de 78 €, ainsi que des frais bancaires estimés à 25 € pour deux. 

Autre frais important pour le couple : celui concernant les transports. 

« Nous sommes à 30 minutes en voiture du travail de mon conjoint, qui est à côté de Lyon et devant le métro qui me permet d’aller à mon travail. Comme il peut télétravailler et que ce n’est pas vraiment envisageable pour moi, je prends aussi les transports en commun les jours où on ne covoiture pas. »

Ces déplacements quotidiens leur reviennent à 252 € pour deux chaque mois. Cela comprend l’abonnement aux transports en commun, l’abonnement autoroute, le coût du péage et de l’essence. 

« Tout sauf Temu et Amazon »

Concernant le budget alimentaire, Julie l’estime à environ 460 € par mois pour elle et son compagnon. Cela comprend des virées dans les grandes enseignes (Carrefour, Intermarché), ainsi que dans « une boutique de vrac dans la petite ville d’à côté »

« On essaye de trouver un compromis entre qualité et prix, mais nous n’avons pas encore identifié les producteurs locaux de notre nouveau chez nous (marché les mercredis matin…).

J’essaye d’acheter le moins possible en ligne (et surtout pas sur Temu ou Amazon) et de favoriser les enseignes locales et physiques, mais ce n’est pas toujours possible (prix, temps, choix des produits…). »

Le budget « dépenses féminines » de Julie est en grande partie compris dans celui des courses (en moyenne 60 € par mois). C’est notamment le cas des protections périodiques, du maquillage (environ 10 € par mois) et des savons et shampoings (30 € à deux). 

« J’utilisais une cup avant mon changement de contraception et j’ai essayé les serviettes en tissu et les culottes menstruelles, mais l’une est assez compliquée à gérer en extérieur et l’autre ne me convient pas. »

Pour l’épilation, « il y a clairement deux saisons » reconnaît Julie. « Je vais chez l’esthéticienne qui doit me prendre 50-60 € par passage et je complète avec rasoir/bande à domicile, ce qui doit amener une dépense mensuelle de 15-30 €. » La jeune femme a un stérilet, et donc pas de frais de contraception. 

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Les dépenses loisirs de Julie

Chaque mois, Julie estime dépenser environ 66 € pour ses loisirs. Cette dépense comprend une inscription au théâtre (45 € l’année) et une au tennis (342 € par an). 

« À côté de ça, j’ai quelques loisirs créatifs, mais j’attends de m’y remettre pour acheter du nouveau matériel. Je peux me débloquer 100 € sur le mois si besoin pour ces activités, mais je ne peux pas faire ça à chaque fois. Ce sont donc des dépenses très ponctuelles, et c’est d’abord un manque de temps qui joue plutôt qu’un manque de finance. »

Julie aime aussi jouer aux jeux vidéo, mais attend Noël ou son anniversaire pour avoir de nouveaux jeux. 

« J’aimerais surtout avoir un budget défini et plus important pour les vacances, pour pouvoir partir et faire des activités mémorables sur place. Ce sont des moments importants car ils permettent de couper, d’être dans sa bulle et d’avoir du temps à soi pour ne pas partir en sucette dans son quotidien. »

Côté dépenses vestimentaires, Julie dit « acheter peu » et ne s’autoriser que quelques achats plaisirs deux fois par an, ce qui équivaut à 50 € de dépenses par mois environ. La jeune femme n’a d’ailleurs pas de frais qu’elle aimerait limiter. Au contraire, elle aimerait « se lâcher la bride et consommer de façon plus légère, sans faire des études de marché pour être sûre de bien choisir »

Son dernier craquage remonte au mois de juillet, quand elle s’est achetée une robe pour une cérémonie de mariage. 

« J’ai fini aux Galeries Lafayette, chez Bash, où j’ai dépensé une somme qui est absolument indécente pour une robe qui correspondait à ce que je voulais mais qui sera de facto peu utilisée. »

L’épargne et les projets d’avenir de Julie

À la fin du mois, une fois tous ses frais honorés, il reste à Julie environ 200 € d’épargne, qu’elle place pour moitié sur son livret A, tandis que l’autre est déposée sur son LDD pour les travaux qu’elle et son compagnon veulent faire dans leur maison. 

« Ce qui reste se noie sur le commun en fonction des fluctuations mensuelles. Je n’ai pas encore totalement compris ‘comment’ je dépense depuis l’arrivée du crédit immobilier et du compte commun, donc difficile de jauger pour les dépenses ‘loisirs/plaisirs’, d’autant plus avec les problèmes de santé qui ont aussi pompé pas mal ces derniers mois et qui devraient se calmer milieu de l’année prochaine. »

À l’avenir, Julie espère surtout en finir avec ses problèmes de santé. Elle souhaiterait aussi réussir à « avoir une visibilité sur les devis des travaux » qu’ils souhaitent réaliser, histoire de savoir s’il leur faudra contracter un emprunt. 

« Étant dans la trentaine, la question familiale est d’actualité, mais c’est aussi un gros coût à prévoir, ainsi qu’un bouleversement du quotidien qui n’est pas encore stabilisé… »

Merci à Julie de nous avoir ouvert ses comptes. 

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Les Commentaires

15
Avatar de Marre des
23 novembre 2023 à 19h11
Marre des
@KrissdeValnor je compare par rapport au reste à vivre et en n'oubliant pas que les charges seront plus lourdes (taxe diverses, eau, réparation...) sans oublier l'inflation...
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