Ouais, ouais, je sais : je suis à la bourre. Journey est sorti en 2012 sur PlayStation 3 et en 2015 sur PlayStation 4. Mais voilà : j’ai ni l’une ni l’autre. Ça fait donc trois ans que je louche sur ce jeu, en tous points magnifique, sans pouvoir m’y frotter. Jusqu’au dimanche dernier, où un gentil jeune homme m’a confié les rênes de sa console pendant qu’il faisait le ménage (c’est beau 2015 non ?).
Résultat : j’ai passé 2h absorbée dans Journey, à pousser de petits cris d’émerveillements en plus de grandes exclamations du type :
— ROMAIN Y A UN TRUC LÀ JE FAIS QUOI — Ben je sais pas Mymy, va voir — WOW ROMAIN T’AS VU CE QUE ÇA A FAIT — J’ai vu Mymy mais tu sais je l’ai fini plein de fois et la vaisselle va pas se faire toute seule — Oui ok désolée pas de souci mais ATTENDS REGARDE J’AI FAIT UNE ROULADE TU L’AS VUE ? T’AS VU MA ROULADE ROMAIN ? — Oui j’ai vu Mymy mais il faut me laisser tranquille maintenant.
J’étais un poil enthousiaste.
Journey, le plus fantastique des voyages
Dans Journey, on incarne ce petit être vêtu de rouge et perdu au cœur d’un désert. On ne sait pas d’où on vient, mais on sait très bien où on va : tranchant sur l’horizon, une immense montagne au sommet couronné de lumière représente l’unique but à atteindre. De crête en glissade, de dune en dune, il est temps de se mettre en chemin.
Notre héros (ou héroïne ? On ne sait pas trop) se sert de sa tenue pour voler, ou plutôt planer d’immeuble ensablé en pont délicat. Pour ça, il est muni d’une écharpe de plus en plus longue, qui lui permet de rester en suspens plus longtemps et d’accéder à des objectifs de plus en plus lointains. Alors on navigue dans le ciel entre les dunes et les restes d’une civilisation qu’on imagine fantastique, vers la montagne lointaine.
Pas besoin d’être particulièrement doué•e de ses mains ou de travailler ses réflexes : Journey
est simple comme chou à prendre en main, et on passe autant de temps à s’émerveiller qu’à manier le joystick.
Seul•e dans Journey ? Pas tout à fait
On joue seul•e à Journey… mais ça ne veut pas dire que la solitude est totale. Chaque voyageur à écharpe est doté•e d’un genre de cri, représenté par un symbole, qui lui permet notamment d’engranger de la puissance pour quitter le sol. Et parfois, au détour d’une dune ou d’un immeuble ensablé, on tombe sur une autre silhouette vêtue de rouge.
C’est un autre joueur, ou une autre joueuse, qui peut se trouver à deux rues ou à l’autre bout de la planète : impossible de le savoir. Le seul moyen de communiquer, c’est par le jeu : on peut pousser ce « cri », tourner autour de l’autre, l’attendre, le suivre… et c’est plutôt émouvant, cette impression de « ne plus être seul•e ».
À deux, le monde est plus heureux, alors on virevolte, on slalome, on joue comme deux oiseaux qui font connaissance avec un•e inconnu•e, on s’attend ou on se sème, on s’entraide ou on s’éclipse. Ce n’est qu’à la fin de Journey qu’on pourra découvrir le pseudonyme de notre (ou nos) compagnon(s) de route, et décider de le(s) contacter ou non via le PlayStation Network.
Journey, de l’argent bien dépensé
Journey se boucle en deux heures mais a un goût de reviens-y. Je me surprends à avoir envie de saisir une manette pour glisser à nouveau de dune en dune et illuminer un monde assoupi de mes tourbillons aériens. Au contraire de Gone Home qui n’a pas vraiment d’intérêt une fois qu’on l’a fini, ce jeu-là s’explore et apaise en continu.
Journey coûte 24,99€ sur le PlayStation Network, et pour le coup je trouve que ça les vaut. Montez le son, éteignez les lumières et laissez-vous porter par la magie !
Les Commentaires