Malgré les chiffres et une exposition grandissante, le harcèlement scolaire est encore trop peu considéré par les adultes. Le 3 novembre dernier, les pays membres de l’UNESCO ont participé à la journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire. Le 10 novembre, la France organisera à son tour une Journée nationale qui sera dédiée à ces sujets.
Le harcèlement scolaire souvent minimisé
En France, entre 5 % et 6 % des élèves sont victimes de harcèlement scolaire. Ce type de harcèlement se caractérise par des violences verbales ou physiques répétées à l’égard d’un individu ou d’un groupe. Ces agressions soutenues ont un impact délétère sur la santé physique et mentale de ceux qui les subissent.
61 % des victimes admettent avoir déjà eu des idées suicidaires et l’année dernière, 18 % d’entre elles sont passées à l’acte. Si ces drames ont ébranlé la société, le harcèlement scolaire en tant que phénomène global peine à recevoir l’attention qu’il mérite. Beaucoup trop de personnes le considèrent encore comme relevant de « querelles d’enfants », ignorant les conséquences dramatiques qu’il peut avoir sur la vie future des enfants.
Impliquer les enfants, les enseignants et les pros
Chaque premier jeudi de novembre, les États membres de l’UNESCO organisent une journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire. Lors de la conférence annuelle dédiée, l’organisation s’est concentrée sur le rôle des enseignants dans la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement puisque ce sont les premiers à pouvoir repérer et prévenir les violences.
Le 10 novembre prochain, ce sera le tour de la France d’organiser sa Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Celle-ci sera portée par le programme pHARe, un dispositif éducatif visant à prévenir le harcèlement via la création d’équipes relais, composées de personnel encadrant, d’élèves ambassadeurs et de professionnels, et via un accès facilité aux ressources. Rappelons également que la loi du 2 mars 2022 prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison pour les harceleurs. Espérons que ces mesures permettront de mieux sensibiliser sur ces violences.
Numéro vert pour les victimes de harcèlement scolaire : 3820
Numéro vert pour les victimes de cyberharcèlement : 3818
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Visuel de Une : Unsplash / MChe Lee
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Les Commentaires
Ça dépend de ce qu'on entend par harcèlement scolaire :
- des moqueries répétées au moins 2 fois par semaine et de manière directe ? (Insulter quelqu'un)
- des moqueries répétées de manière indirecte? (Pouffer de rire en groupe dès que la personne essaye de parler en cours ou la dévisager en riant quand elle passe dans les couloirs)
- des mises à l'écart systématiques? (Personne ne veut jouer avec l'enfant ou s'associer à lui sauf si le prof l'y oblige)
- du racket avec menaces?
- du colportage de ragots (vrais ou faux)?
- des coups et autres intimidations physiques?
Le harcèlement est large et en prenant l'éventail de toutes les façons possibles d'être harcelé, effectivement tout le monde a dû plus ou moins en subir.
Malheureusement seul le harcèlement "violent" est pris en compte.
Difficile de punir des enfants qui ne veulent pas jouer avec un autre enfant. Et pourtant c'est une mise à l'écart qui peut être très destructrice, surtout en maternelle/primaire où l'on apprend la sociabilisation et où l'on construit son identité par rapport aux autres. Être rejeté des autres signifie qu'on construit son identité sur la base du "je suis rejeté, je suis une anomalie".
Je pense donc que des enfants mis à l'écart systématiquement ou aillant reçu des surnoms peu flatteurs il y en a beaucoup. Et ils pourraient être considérés comme victimes de harcèlement dans ce cas-là.
Mais comme par harcèlement (celui contre lequel on peut lutter) on entend surtout "harcèlement violent et visible", je pense que le chiffre de 5 à 6% est réaliste.