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Vis ma vie de scout, loin des idées reçues

Irène baigne dans le scoutisme depuis qu’elle a 8 ans. Elle nous en apprend plus sur l’état d’esprit qui y règne, en se passant des clichés.
Le 22 février, c’est la journée mondiale du scoutisme !

L’occasion de redécouvrir ce témoignage qui balaye les clichés autour des scouts.

Publié le 8 juillet 2011

Le scoutisme est un mouvement pour la jeunesse instauré par Baden Powell en 1907, un militaire anglais.

Aujourd’hui, on compte plus de 28 millions de scouts dans le monde, et en 2009 on trouvait 165600 scouts en France.

Les chiffres sont difficiles à estimer de manière exacte mais l’institution dénommée World Organisation of Scout Movements dénombre entre 25 et 40 millions de scouts dans le monde environ, mais The World Scout Bureau parle de 28 million de membres.

En France, Elsa Bouneau, présidente du scoutisme français estime à 170.000 le nombre de scouts, parmi les dix association reconnues par l’état, en 2017.

En France il existe plusieurs associations scoutes, différenciées par leur vision du scoutisme et leurs traditions (religieuses particulièrement).

Pour ma part, je fais partie de la plus grande organisation scoute en France, qui est les « Scouts et Guides de France ».

Être scout veut dire : apprendre à vivre les valeurs de la Bible et suivre les conseils de ce gentil Jésus. Plus globalement, c’est essayer d’être quelqu’un de bien.

Spirituellement, cela passe par des temps de réflexions adaptés à chaque âge, et concrètement par des actions.

Par exemple : ramasser les ordures, passer une après-midi à jouer au scrabble et à faire de la musique dans une maison de retraite, prendre un thé avec des sans domicile fixe…

Ainsi, on apprend à respecter la nature, respecter les autres, se respecter soi-même.

Comment suis-je devenue scoute ?

A l’âge de huit ans, j’ai dû arrêter la danse et la gym à cause de problèmes de genou. Je zonais donc avec ma mère aux forums des associations de ma petite ville pour trouver une autre activité.

Je me souviendrai toujours de cette drôle de femme, coincée derrière son comptoir, avec sa chemise bleue pleine d’insignes, son foulard étrange et son grand sourire…

Très timide, je me cachais dans les jupes de ma môman et laissais la gentille madame me montrer des photos de camps.

Pour moi, petite dernière de la famille, pouvoir jouer avec d’autres enfants de mon âge le samedi après-midi était exceptionnel. Ma maman accepta sans hésiter.

Sur le chemin du retour, elle m’avoua qu’elle avait été scoute de ses huit à vingt ans.

Pourquoi suis-je restée aux scouts ?

Enfant, j’étais plutôt renfermée sur moi-même. À l’école primaire, les grands se moquent des plus jeunes et la cour de récré leur appartient.

Aux scouts, c’est une « grande » de dix ans qui m’a prise par la main, alors qu’elle ne me connaissait pas, et qui m’a intégrée aux jeux.

Je ne suis pas un cliché merci

Je ne fais pas partie d’une secte, je ne porte pas de béret ni de grandes chaussettes blanches. Je ne remercie pas Jésus toutes les dix minutes, et on ne m’a jamais forcée à aller à la messe. 

Personnellement, je ne suis pas croyante. Mais la religion reste un élément clé du mouvement. On pousse les jeunes à croire et à respecter la religion.

Quand j’étais petite, un de mes chefs m’a donné une solution pour accepter qu’on parle souvent de Dieu.

Il m’a dit : « Si tu ne crois pas en Dieu, remplace-le dans ta tête par quelque chose auquel tu crois. La fonction principale de la religion dans le scoutisme est de nous aider à grandir. »

Depuis, j’essaye de croire en la paix quand je suis perdue, même si ce n’est pas en fonction de Dieu.

On ne me prépare pas à rentrer dans l’armée, on ne m’attache pas aux arbres toute une nuit pour tester ma force d’esprit. Je ne sais pas construire de cabane.

Et c’est pas Koh Lanta hein !

En revanche,

j’allume un feu en moins d’une minute et vingt-trois secondes, je sais construire une table avec des perches et un bout de ficelle, et la fabrication d’une plaque de cuisson avec de la boue et du papier d’aluminium n’a aucun secret pour moi.

Je ne me considère pas comme une enfant de Mère Nature, je ne donne pas à manger aux sangliers et je ne communique pas avec les arbres.

journee-mondiale-scoutisme-animauxNon plus.

Cependant, j’essaye de protéger mon environnement en triant mes déchets, en ne restant pas cinq heures sous la douche… Comme vous quoi.

Ce que je suis maintenant…

Scoute toujours. Je prends l’engagement de bien me comporter, et j’essaye de le faire dans ma vie de tous les jours, même si c’est difficile. Le scoutisme m’a accompagnée durant toute ma croissance.

Adolescente, il m’a permis de me sentir mieux dans ma peau car personne n’a jamais jugé ce que j’étais, ou évalué mes capacités : j’avais juste à être moi-même.

Alors aujourd’hui, en encadrant des plus jeunes, j’essaye de rendre la pareille. Cependant, cela implique que ma boîte mail soit toujours envahie : jeux à préparer, coup de fil à passer, réunions multiples.

Mes samedis après-midi sont souvent occupés par des réunions, il faut faire des sacrifices : « Café en ville avec ma copine que je n’ai pas vue depuis six mois, ou après-midi scoute ? Bon… Après-midi scout. »

Une jeune fille avant tout. Je ne me sens pas en décalage par rapport à mes amis non-scouts. Je sors, je fais la fête, je suis amoureuse.

Avec mes copines scoutes, j’ai les mêmes sujets de conversation qu’avec n’importe quelle autre fille de mon âge.

Je vis des instants magiques. Vivre en communauté m’a appris à m’ouvrir aux autres. Les plus beaux instants de ma vie se sont trouvés au coin d’un feu, à partager des pensées intimes et des rires.

J’ai souvent eu l’impression de mieux connaître les personnes qui sont aux scouts, comme si elles enlevaient leur masque et qu’elles se laissaient vivre, pour un temps au moins.

Les expériences que j’ai vécues

Aux scouts, c’est toujours l’éclate. Rien n’est laborieux : même faire la vaisselle est un moment de plaisir, parce qu’on est ensemble.

On se lâche, les complexes n’existent plus, on ne se regarde pas le nombril toute la journée. On met la tête dans l’eau puis dans la farine, parce que c’est sale et qu’on s’en fout d’être sale.

Je compare parfois le scoutisme au sport, car on monte des projets entre amis avec un esprit d’équipe fort. C’est comme si on s’entraînait au match toute l’année pour réaliser la compétition à la fin.

C’est comme cela que mes années scoutes m’ont permis de faire un nombre incroyable de trucs :

Du vélo avec 200 personnes à deux heures du matin, construire des radeaux avec des vielles palettes et de descendre l’Aveyron dessus, passer quatre jours à vivre dans la nature avec 16000 autres scouts du monde entier, camper dans la Croatie profonde et de découvrir une nouvelle culture.

Un jour, pendant le séjour en Croatie, j’ai déjà entendu un guide dire dans un anglais à peine compréhensible :

« Si vous entendez des coups de fusils à minuit, c’est normal c’est pour faire fuir les sangliers. Et si une cinquantaine de moutons passe en courant dans votre champ à onze heures du soir c’est aussi normal. Au fait, il y a des taupes, donc si vous sentez des trucs qui vous tapotent le dos dans la nuit, ne vous inquiétez pas. Bienvenue et bonne nuit ! ».

En gros, j’en tire quoi ?

Je ne dis pas que le scoutisme est un mouvement adapté à toutes les personnes, ni que c’est la meilleure chose du monde et qu’on va venir sauver la société de sa déchéance.

Le scoutisme a aussi des défauts et je ne suis pas d’accord avec tous les éléments.

La pédagogie est en constante évolution, afin qu’elle soit adaptée à chaque génération, pour que les jeunes de notre société s’y reconnaissent.

Mais je suis convaincue que ce ne sont pas des lois ou des écrits qui régissent le scoutisme : je pense que chaque scout dans le monde est une pierre à l’édifice, et qu’il vit à travers eux. Le scoutisme est un engagement personnel.

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de le vivre, chacun le fait comme il peut.

Pour en savoir plus : le site des Scouts et Guides de France

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Les Commentaires

46
Avatar de Gabelote
23 février 2018 à 10h02
Gabelote
@skippy01 : c'est très difficile de te répondre de manière tranchée, parce qu'il y a une multitude de mouvements scouts, qui ont chacun leur hauts et leur bas. De même, à l'intérieur de chaque mouvement, il y a des groupes très différents : les groupes locaux sont le reflets de gens qui s'investissent dans ces groupe, ce qui peut donner une bonne ou une mauvaise ambiance selon le type de personnes qui s'impliquent dans la gestion du groupe.
Il faudrait savoir au moins de quel mouvement scout parle ton amie, pour que des mads appartenant ou proches de ce mouvement puissent apporter leur avis.
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