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Féminisme

Pourquoi le #8mars n’est toujours pas la fête des gonzesses

Le 8 mars, c’est la Journée internationale des droits des femmes. Et pas la « journée de la femme » bien contente d’avoir une rose gratuite, oh non.

Cet article, publié initialement le 8 mars 2016, ne prend pas une ride avec le temps. En ce 8 mars 2019, rappelons-le : la journée internationale des droits des femmes, ce n’est pas LAJOURNÉDELÂFÂMEUH ni la fête des gonzesses.

Pourquoi le 8 mars n’est pas la journée de la femme

-20% pour les rouges à lèvres et les fers à repasser ?! WOUAHOU C’EST LA FÊTE DES GONZESSES !

Pas si vite. Le 8 mars, ce n’est pas « la journée de la femme », et quand bien même, ce n’est pas la journée des stéréotypes sexistes féminins, donc merci de laisser bien loin de moi vos offres de réduction pour l’électroménager, vos ateliers manucures et vos conseils diététique-minceur.

À lire aussi : #ThroughGlass rappelle à quoi sert la journée internationale des droits des femmes

Mais tout ceci, Klaire fait Grr l’explique très bien dans le #ChallengePoésie n°4, consacré à « la journée de la Fâme ».

À lire aussi : Ce monde sexiste m’épuise

Je n’ai rien à ajouter à ce poème, qui sert d’éditorial impeccable pour introduire cette journée de lutte pour l’égalité.

La journée internationale des droits des femmes sur madmoiZelle

La journée internationale des droits des femmes, on vous en parle sur madmoiZelle : cliquez sur la bannière pour retrouver tous nos articles !

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Les droits des femmes, un combat toujours d’actualité

On n’aurait pas besoin d’une journée internationale de lutte pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes si nous jouissions effectivement des mêmes droits partout dans le monde.

Et si le raccourci populaire est devenu « journée (des droits !) des femmes », c’est bien parce que ce sont elles qui sont encore et toujours discriminées, violées, tuées dans ce monde. Parce qu’elles sont nées femmes. Un petit tour sur #BeingBornAGirl vous en donnera un triste aperçu.

Oui, naître femme suffit à devenir victime de tout un système qui place les hommes en position de domination sociale. Même si vous n’avez rien demandé, même si vous, personnellement, vous êtes un·e fervent·e croyant·e en l’égalité. Les convictions ne suffisent plus à ce stade. C’est d’action dont nous avons tou·tes besoin.

Et cela vous concerne aussi vous, messieurs, car vous devez savoir une chose : l’égalité entre les femmes et les hommes ne se fera pas sans vous !

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À travail égal, salaires inégaux

On est en France, en 2016, et le Pariteur démontrait toujours des écarts de salaires de plus de 25% entre les femmes et les hommes, selon les secteurs. C’est une moyenne, et dans certains métiers, réputés « féminins », ce sont alors les hommes qui gagnent moins que leurs consoeurs !

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À lire aussi : Le Pariteur calcule l’écart entre les salaires des hommes et ceux des femmes

Le 7 novembre 2016, des Français·es ont protesté contre ces inégalités, en arrêtant de travailler à 16h34, suite à l’initiative lancée par Les Glorieuses, inspirées de l’exemple donnée par les Islandaises, quelques jours plus tôt. 

À lire aussi : La pire des inégalités hommes-femmes se cristallise le 7 novembre, à 16h34

France Télévisions le rappelle, à travers une série de spots bien pensée contre le sexisme dans le monde professionnel : 20% seulement des métiers sont mixtes en France ! Les 80% sont soit essentiellement masculins, soit essentiellement féminins.

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Pourquoi une telle inégalité de répartition ? Puisque, comme la Fondation Face le rappelait dès 2014, dans un clip vidéo très pertinent, Au travail, c’est le talent qui compte ?

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Le poids permanent des stéréotypes

Il faut remonter dès la petite enfance pour comprendre pourquoi les petites filles et les petits garçons sont élevé•es différemment, pourquoi on cultive chez les uns un esprit d’initiative et d’audace qu’on réprime chez les autres ? Pourquoi les uns seraient « vaillants et courageux », quand les autres seraient « orgueilleuses et effrontées » ?

Pourquoi « comme une fille » résonne aux oreilles des premières concernées elles-mêmes comme une caricature négative de leur propre image ? Pourquoi « sois un homme » est aussi malsain pour eux, que dangereux pour les femmes, qui finissent victimes des coups de leur conjoint, victimes d’agressions sexuelles, trop souvent commises par quelqu’un de leur entourage ?

À lire aussi : « Je connais un violeur », le Tumblr qui noue la gorge

On ne le répètera jamais assez : les stéréotypes de genre sont dangereux pour la santé. Ils enferment les jeunes filles et les jeunes garçons dans des carcans, qui limitent leurs horizons, leurs opportunités.

Plus gravement, ils les amènent à ignorer leurs propres désirs, pour se conformer aux attentes sociales, y compris dans les sphères les plus intimes de la vie.

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Être un·e allié·e et devenir féministe

La bonne nouvelle, au milieu de ces constats dramatiques et démoralisants, c’est que c’est nous qui avons la solution. À ce stade de la lecture, vous aurez compris que ce n’est pas avec une réduction sur les sèche-linge ou une rose offerte pour tout achat de couches qu’on va retrouver un peu d’espoir dans cette société sexiste.

À lire aussi : Déclic féministe : les madmoiZelles racontent

Nous pouvons tou·tes ensemble agir, pour lutter contre le sexisme, pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Ça commence par refuser de véhiculer soi-même des clichés nocifs, dans son langage, entre ami·es, en soirée.

Ça continue en refusant d’adopter des comportements irrespectueux et violents envers les femmes :

  • Refuser la culture du viol, qui enferme les femmes dans une situation constante de prédation subie, niant leur consentement
  • Refuser le slut shaming, qui enferme les femmes dans un jugement de leur sexualité basée sur l’apparence, niant leur libre arbitre

À lire aussi : « Tu seras une salope, ma fille », un billet sur le slut-shaming qui frappe fort

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  • Refuser la misogynie sur Internet, et dans tous les espaces publics, qui enferment les femmes dans leur « condition de femme », leur niant le droit de jouir de ces espaces publics, comme n’importe quel individu

Devenir un·e allié·e du féminisme, c’est refuser d’être un·e témoin passif ou passive de l’ordre établi, c’est prendre la parole et élever la voix, agir et intervenir pour faire cesser une situation de discrimination ou de violence.

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Devenir féministe, c’est adhérer à cette idée révolutionnaire que les hommes et les femmes méritent d’avoir les mêmes droits et les mêmes opportunités dans la société, qu’ils et elles méritent le même respect de ce qu’ils et elles sont, et de leur choix.

Ça demande beaucoup d’énergie, énormément de patience et de pédagogie parfois, ce n’est pas tous les jours évident, on n’est pas toujours d’accord sur les moyens à mettre en oeuvre et les objectifs à poursuivre en priorité, mais une chose est sûre : on n’aura jamais trop d’allié·es dans les rangs du féminisme. Rejoignez-nous !

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« Mais c’est de l’humour ! »

Alors j’en vois venir certains, persuadés de tenir un bon mot sur le sujet.

  • D’une part : vous avez intérêt à avoir beaucoup de talent pour réussir à me faire rire sur les discriminations sexistes aujourd’hui.
  • Ensuite : quand bien même vous seriez le nouveau Desproges (c’est vraiment pas donné à tout le monde, faites une réelle introspection en amont), si c’était possible de retenir votre excellente vanne jusqu’à demain, je vous en saurais gré.
  • D’autre part : il est tout à fait possible de faire des bonnes vannes en rapport avec le 8 mars sans rire des discriminations sexistes. Regardez, Virginie y arrive très bien !

On peut faire de l’humour, on peut rire de tout, mais ça n’empêche pas d’être pertinent•e.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

60
Avatar de Querencia
9 mars 2020 à 22h03
Querencia
Mais je me demande, ce ne serait pas plutôt celles qui tombent dans le piège et qui achètent tout ça qui sont à blâmer ? Si les marketeux refont le coup chaque année, c'est bien que ça fonctionne, et une pub qui ne marche pas ne survit pas bien longtemps.

Alors, en théorie, oui. Mais c'est pas aussi simple que ça en vérité (après, je pense que tu t'en doutes, je crois t'en avoir déjà vu parler ) notamment avec les influences marketing, le peu de sensibilisation finalement (enfin, j'en vois que depuis deux ans, perso, dans la société ) puis finalement... L'appât des petites économies dans une société où le pouvoir d'achat est faible
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