La Coupe du Monde de football bat son plein en ce moment en Russie. À la veille des huitièmes de finale, les journalistes sportifs du monde entier ont du pain sur la planche.
Depuis le coup d’envoi, les correspondantes envoyées, entre autres, pour décrire l’ambiance sur place sont régulièrement la cible de supporters franchement relous.
Elles subissent des agressions sexuelles et des gestes sexistes à répétition alors qu’elles sont en plein travail, face caméra.
Pour la journaliste de France 24, Kethevane Gorjestani, la fois où un supporter a tenté de l’embrasser est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
« Lundi à St. Pétersbourg. Malheureusement ce genre de choses (et parfois bien pire) nous arrive régulièrement, nous femmes journalistes de sport, surtout quand nous couvrons le football. Allez-y, chantez, dansez et célébrez votre équipe mais ne m’embrassez pas, ne me pelotez pas et laissez-moi faire mon travail. »
Après avoir tweeté à ce sujet, elle pousse un coup de gueule en vidéo interrogée par France Info.
Des actes et des gestes sexistes à répétition
Kethevane Gorjestani n’est pas la seule à avoir dénoncé les agressions et actes sexistes envers les femmes journalistes pendant la Coupe du Monde de Football.
Des vidéos et des messages de journalistes circulent sur les réseaux depuis plusieurs semaines.
Parmi elles, la journaliste colombienne Julieth Gonzaleztheran qui demande le respect sur Instagram
après qu’un homme l’a saisie pour lui embrasser la joue, le 14 juin dernier.
Micro en main, elle reste impassible sous l’effet de la surprise et continue son travail.
Julia Guimaraes, reporter brésilienne actuellement en Russie pour couvrir le Mondial 2018, a évité un baiser non-consenti alors qu’elle était en direct.
Elle a fait comprendre à l’agresseur qu’il n’avait pas le droit d’agir ainsi, qu’elle n’a pas consenti à ce geste et qu’il ne devra plus jamais faire de ce genre de choses dorénavant.
Julia Guimaraes a confié qu’il s’agissait de la deuxième tentative en Russie à laquelle elle se confrontait depuis le début du Mondial.
Faire la fête, oui, saoûler les journalistes, non
La journaliste Kethevane Gorjestani rappelle qu’il n’est pas interdit de s’amuser, bien au contraire. Elle déclare simplement : « Laissez-moi faire mon travail et ne me touchez pas ».
C’est quand même la moindre des choses et il serait d’intérêt public que les supporters de football et de tous les sports ainsi que certains sportifs impriment ceci dans leur cerveau.
Rappelez-vous la fois où le jeune tennisman français Maxime Hamou a serré dans ses bras et de force la journaliste Maly Thomas qui l’interviewait avant d’essayer de l’embrasser.
Alors vraiment, les supporters, arrêtez de casser les ovaires et d’agripper des meufs, qui plus est en train de travailler, sous prétexte que c’est la Coupe du Monde. Merci.
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