Bonjour à toutes et à tous, votre week-end a été sympathique ?
Le mien aussi. Je suis rentrée en Lorraine où j’ai enfin changé de téléphone. Ça peut sembler anodin pour certain•es, mais pour moi c’est carrément le dénouement d’un nombre incalculable de combats acharnés avec la technologie.
Les péripéties que vivent mes portables mériteraient un journal à elles toutes seules.
Du coup, I’m back sur la mobile-sphère, incluant Snapchat avec qui je renoue des liens.
Je suis plutôt heureuse, je ne possédais plus ce réseau social depuis un moment. C’est pourtant une plateforme que j’utilise à bon escient.
Mes memories :
Moi quand je m’envoie en train de chanter Girl On Fire.
Existe aussi en format Chandelier
Bon à côté de ça, le SONY de substitution qu’on m’avait filé il y a un mois et demi ne m’empêchait pas de faire de très bonnes storys Instagram. (Non)
Sinon, rentrons un peu dans le vif du sujet : qu’est-ce qu’il s’est passé dans ma dernière semaine d’apprentie parisienne ?
Parce que mon week-end lorrain où il n’y a eu ni quiche ni mirabelle, tout le monde s’en tape. Bien que ce ne soit pas d’anecdotes dont je manquerais.
Je préférais quand Jonathan attendait.
PS : à tou•tes mes proches lorrain•es, je m’excuse. Je sais que notre belle région ne se résume pas qu’à une grosse quiche ou une grosse mirabelle.
On préfère aller se procurer de l’alcool pas cher aux pompes à essence du Luxembourg. (Private joke sur mon adolescence évidente.)
Du coup, pour les réfs’ qui vont suivre, je vous conseille d’aller lire le premier chapitre de ce journal.
Je suis le genre de série dont il faut avoir vu les épisodes précédents pour comprendre la suite.
Semaine 2
Lundi 14 août
8h50 : J’arrive au boulot. Il y a vraiment beaucoup de monde.
EH NON.
Demain c’est férié et les gens intelligents font le pont. Heureusement que je ne suis plus agoraphobe. Cette scène m’aurait été insupportable.
9h30 : Manon met du Patrick Sébastien pour démarrer la semaine. Je ne lui en serais jamais assez reconnaissante.
13h : Je rejoins ma pote qui s’était fait ghoster la semaine dernière car elle visite actuellement de nouveaux appartements.
Je souhaite de tout coeur qu’elle finisse par en trouver un bientôt, ça fait approximativement 3 semaines qu’on se vend mutuellement du rêve pour patienter de son arrivée.
Mon tact.
À lire aussi : Recherche de logement à louer : quelques conseils
13h15 : Je fais mine de ne pas l’observer intensément manger sa pizza pendant que je repense au tupperware de petits pois carottes que j’ai avalé trois quarts d’heure plus tôt.
13h40 : Ma journée n’est pas perdue. Elle m’offre un jus de tomate. J’aime le jus de tomate.
14h : Lorsque j’ai quitté la rédac’, un chien faisait son entrée avec sa maîtresse lectrice.
À mon retour, tous deux étaient partis mais le chien avait bien veillé à laisser son aura version liquide devant la porte des toilettes.
C’est ce que j’appelle la générosité canine. (Cette scène est d’ailleurs visible juste ici)
16h22 : Je reçois un SMS :
Des larmes couleraient presque sur mes joues. Je me dis qu’à présent, elles pourraient couler dans mon évier.
18h30 : J’embrigade Mamie Sophie (graphiste chez mad) que je nomme ainsi par référence. Saurez-vous deviner laquelle ? (Balancez les réponses, j’attribue des points)
19h : On va profiter de la Happy Hour puis manger un bò bún chez Asia Bò Bún. Je suis en train de beaucoup trop écrire le mot bò bún. Ça me court sur le haricot. J’aime pas taper ces accents.
Mais le bò bún (c’était un copié-collé) était bon.
Mardi 15 août
C’est férié.
8h : Je me réveille.
9h : Je m’ennuie.
10h : Je m’embête.
11h : Je me fais chier.
12h : Je me chauffe. Je vais faire un gros tour au Carrefour City sa mère. Il ferme à 13h mais j’ai décidé de vivre sauvagement.
13h : Quand je reviens, mon flair infaillible ne m’a encore pas trompée :
Ce tweet a été posté à 15h car je n’ai pas encore assimilé le concept de réactivité immédiate.
Un mois que chaque semaine, 4 jours sur 7, mon estomac se fait brusquer par des odeurs de margherita.
Et j’ai beaucoup trop de respect pour mon ventre affamé pour laisser passer ça comme une lettre à la poste.
Personne ne le sait, mais dans l’ombre je prépare une opération « Cékikad’lapizza ».Ou comme je la nomme plus officiellement : Le Plan Vigipizza.
15h : L’ennui est à son apogée. Je tombe sur un restant de farine et d’huile d’olive. Challenge accepted.
Je vais réaliser le masque pour la peau le plus pété de la terre. En général, j’ajoute toujours un peu de lait et/ou de miel, sauf que je n’ai ni lait ni miel.
Par contre j’ai du citron. Là on est bien.
La YouTube money bientôt en ma possession.
Dans cette situation, je :
A) Me prépare des galettes à l’huile d’olive
B) Tente une recette de crêpes dont il manquerait vraiment beaucoup d’ingrédients
C) Prépare une mixture afin de m’enduir le faciès
19h02 : La journée a été productive.
Je sors d’un battle dans les toilettes avec un papillon de nuit. Je l’ai trouvé déloyal. Comme unique arme, je possédais mon courage, tandis que sa simple existence constituait une menace pour moi.
(Peut-être devrais-je préciser ma phobie éternelle des insectes.)
19h05 : Je suis tétanisée. Il se réfugie sous une feuille de journal.
Je fais genre je suis une femme forte mais je le regarde faire sa vie sans bouger le petit doigt.
Je suis à sa merci. « Écrasage d’insectes » n’a jamais fait partie de mes options au lycée.
23h59 : (Le papillon a trouvé la sortie)
Il va être 00h et ma mouvance de la journée a été telle que je n’arrive pas à dormir. Heureusement que <3 RuPaul’s Drag Race <3 est là pour sauver mes soirées.
D’ailleurs, je me demande si je ne suis pas en train de développer un crush étrange pour Alaska Thunderfuck. Les voix graves, lentes et lascives : une corde sensible chez moi.
Team Bianca Del Rio for ever, quoi qu’il en soit.
02h00 : C’est l’insomnie. Je suis désespérée. Je décide de m’adonner à des activités nocturnes culturelles.
À défaut de pouvoir en commander comme me le suggère Deliveroo, je fabrique des sushis sur jeuxjeuxjeux.fr. Ma déco est Espagnole, parce que fuck le système.
Mercredi 16 août
Ce matin, je regarde mon évier débouché avec beaucoup d’émotion. Jusqu’à ce que mon regard se déporte sur la gauche, au sol.
Une fourmi. Deux fourmis. Trois fourmis. L’invasion.
JE N’AI MÊME PAS DE BOUFFE À VOUS PROPOSER, QUE VOULEZ-VOUS ?
J’essaye de me ré-approprier mon studio comme je le peux et je file.
10h : Je découvre la pizza-sushi. Je me dis que je dois absolument faire un article là-dessus.
Je me demande également si une fourmi n’a pas survécu et qu’elle ne jure désormais plus que par soif de vengeance.
12h35 : Les meufs sont parties chercher un repas indien. Je décède intérieurement.
Un jour je serai riche et je n’aurai plus besoin de toi.
Je méprise d’autant plus ce quadrilatère qu’il conserve toutes les odeurs même après être repassée dix fois dessus. Il fera moins le malin quand je le nettoierai avec de l’acide.
(PS : vous trouvez pas mon doigt marrant ?)
Bonjour, c’est le doigt.
18h25 : J’ai une migraine. Mais j’ai quand même envie d’aller boire un coup.
Sur le trottoir, un homme accroupi est en train d’uriner entre deux voitures. Je passe vraiment très proche de lui. Il me sourit. Il lui manque deux dents.
« C’était une femme », me dit Mamie Sophie.
Je comprends mieux sa position. Mais je ne comprends pas pourquoi j’ai dû échanger un regard intense avec une femme qui se soulageait dans les égouts de Grands Boulevards à 18h24 de la journée.
21h : Je rentre chez moi, ma migraine persiste. Dans l’escalier, je croise mon voisin :
« C’est vous qui avez sonné à 1H du mat’ la dernière fois ? » (ndlr : Lire le premier journal)
Je ne suis pas lâche, donc je réponds :
« Non pas du tout. »
OK, je suis lâche.
Je passe 5 minutes à acquiescer lorsqu’il me raconte que :
« La pauvre, elle était dans une sale situation, elle aurait dormi à la rue, vous imaginez… »
« Oh oui, la pauvre, ça aurait vraiment été fâcheux. »
Ma vie n’a aucun sens.
Jeudi 17 août
07h : Je me réveille avec YouTube et Élodie Gossuin qui me demande si j’ose encore monter sur ma balance. La journée commence bien.
C’est quand même une belle panthère.
07h20 : Ma machine à café habituellement si fidèle décide de se la jouer chutes du niagara. Elle a quasiment 10 ans, j’imagine que c’est la pré-adolescence.
Je nettoie l’énorme flaque sur le sol. Elle aurait au moins pu se rebeller la veille, ça aurait inondé les fourmis.
Je rigole, j’ai vu Ant-Man. Fourmis lives matter.
12h : RIEN À FOUTRE, MOI AUSSI JE VAIS MANGER INDIEN.
Que mes vieux démons me rattrapent. J’assume mon statut de pire dépensière. Je veux du naan.
Matez-moi un peu le sex-appeal de ce naan. Déso pas déso.
12h40 : J’ai encore re-salé mes plats aujourd’hui. Mon addiction au sel est un problème. Je dois faire quelque chose.
La semaine prochaine, je mets au point mon programme : « No-artèresbouchées ».
13h : Je pars acheter des chewing-gums à la fraise pour la 109827ème fois. Cette addiction aussi est un problème.
13h02 : Je me sens trahie : les chewing-gums ne sont pas acidulés comme ils le sont d’habitude.
J’observe Aki faire des petits commentaires devant son Mac. Ça arrive parfois entre midi et deux. J’essaye d’imaginer ce qu’elle regarde ou ce qu’elle écoute. Je suis hilarante.
15h30 : Mon frère m’envoie un message sur Twitter :
Ce n’est pas parce que le même sang coule dans nos veines que je ne te traiterai pas de petit bâtard.
À l’inverse de moi, mon frère a toujours eu une chatte monstrueuse. (Je ne parle pas de Soquette.)
Il ne rate jamais une occasion de me rappeler qu’il a le cul bordé de nouilles, alors que moi, je les mange chez le traiteur après m’être cassé la gueule dans les escaliers. Pour me consoler.
20h : Je rejoins mon dernier coup de coeur amical dans un bar de Bastille désormais devenu notre QG.
En début d’après-midi, elle m’avait annoncé qu’elle s’était fait voler son portable. À ce moment-là, je ne mesurais pas encore l’ampleur des dégâts.
Quand j’arrive, tout semble normal. Je commande une pinte et un cocktail et je la rejoins à table. Je remarque quelques blessures sur ses avant-bras.
Elle me raconte que l’altercation fut plus violente que prévue. L’homme (pour ne pas l’appeler sombre merde) ne s’était pas juste contenté de lui subtiliser le portable.
À lire aussi : Baisse les yeux. Tais-toi. Ravale ta colère et déglutis tes larmes.
Alors qu’elle rentrait tranquillement chez elle, il a d’abord tenté une approche. Sans retour, « il m’a pris le portable et m’a poussée à terre violemment. Je me suis débattue, mais il a fini par s’enfuir ».
La voir si confuse et désolée car « je n’aurais peut-être pas dû rentrer seule à pied la nuit… » m’a bouleversée.
Ça m’a rappelé que préférer la marche au métro le soir lorsqu’on a des seins et un vagin peut rapidement s’avérer une pente dangereuse.
Autant dire que cette phrase me fait saigner les yeux autant que les phalanges tant elle est absurde.
23h : Ceci n’empêche pas la soirée de se dérouler. Comme elle le souligne : « Je vais bien ».
En allant aux toilettes, des demoiselles ivres chantent Drop It Like It’s Hot alors que c’est Tata Yoyo qui passe en fond sonore. Je me demande comment elles en sont arrivées là.
Sinon, mon tabasco au Bloody Mary se porte bien. Car oui, en plus de manger trop salé (et d’avoir toujours un sachet sur moi), je mange aussi trop épicé. Mon futur ulcère approuve.
00h : Ma poto me fait découvrir la galette Halloumi de chez Zaatar. Attention : AVEC basilic.
C’est très sérieux. Une conversation de 20 minutes sur comment nous trouvions que le basilic apportait une touche de fraîcheur à la galette a suivi notre commande.
Appelez-moi Philippe Etchebest, elle, Gordon Ramsay.
00h28 : Un mec me fonce dessus et aboie : « Tu me files ta galette ? ».
Moi :
MA galette, AVEC basilic ?!
D’ailleurs, il ajoute : « T’as un mec ? » « Oui. » « Pas grave, je suis pas jaloux. »
Ce que je pense : « Cette blague ne me fait plus rire depuis 2009. » Ce que je lui dis : « Cette blague ne me fait plus rire depuis 2009. » Il est parti.
C’était pourtant l’année où Helmut Fritz et Jena Lee ont cartonné.
Vendredi 18 août
07h00 : Je me lève. La vue est ensoleillée.
JPP.
Cette semaine aura été noire comme mon âme.
Aux grands mots les grands remèdes : je lance Rock The Casbah de The Clash. À présent tout va mieux. Je suis prête à aller niquer des mères.
8h40 : La matinée s’enchaîne sur une dose de compétition pleine d’adrénaline. Un mec marche devant moi. Il ne veut pas me laisser le doubler.
J’ai compris ce qu’il veut. Il veut faire la course.
Au début je lui mets la misère. Presque je voudrais foncer dans un gros cube et lui balancer une peau de banane.
Mais tout ne se déroule pas comme prévu.
Pas grave. J’accepte la défaite. Le combat aura tout de même été serré.
10h : Lise m’annonce qu’elle a ramené Animal Crossing à la rédac. Tout comme moi. Je vous laisse deviner la suite des évènements.
12h : Je débarque dans sa ville. Elle est dix fois plus belle que la mienne.
Je m’aperçois qu’on a toutes les deux les cheveux roses, mais comme elle a une perruque stylée et moi pas (j’ai la coupe des persos qui n’ont pas joué depuis des mois), je trouve que j’ai l’air d’une version cheap d’elle-même.
Mais désormais j’ai du bambou et des oranges.
14h : Je commence doucement à entamer l’article des tendances automne/hiver 2017/2018, dont je suis en charge ce mois-ci.
Je fais mine d’être sereine, mais comme je propose un nouveau format un peu perso alternatif aux dessins habituels, je me cague dessus vite fait.
Une femme existe derrière cette masse capillaire.
Ben oui, c’est que je prends ça plutôt à coeur, j’ai envie que le format plaise aux lecteurs et aux lectrices, VOUS COMPTEZ OKAY ?
Obligée d’ouvrir mon coeur putain.
(PS : Big up à ma marraine saucisse : Élise.)
19h : La journée s’achève. Je dois rentrer faire ma valise. Ça ne sera pas sans compter le dernier mojito le plus rapide du monde avec mes autres partnairs stagiaires.
21h40 : Je suis dans le train qui me ramène en Lorraine. Un peu plus tôt, j’ajoutais Aki sur Facebook. Sa réponse ne s’est pas trop faite attendre.
Damn.
Et voilà pour cette deuxième semaine ! Inutile de dire qu’à l’arrivée, j’ai été accueillie par une bonne grosse drache, comme on dirait chez moi.
Et je n’avais pas de parapluie.
Sinon, je voudrais juste répondre rapidement à quelques commentaires que j’ai vu passer (je les ai tous vu passer lol) avant de vous dire à la semaine prochaine :
Sache que tu m’as impressionnée. Ça m’a donné envie d’enfiler une salopette et de me lancer dans le biz’ de la plomberie.
Malheureusement, c’était toute la tuyauterie qui devait être refaite, et je vais pas te mentir : avec mes dons naturels, j’aurais réussi à boucher la douche plus celle du voisin en voulant déboucher l’évier.
BIEN SÛR QUE J’Y SERAI MA GUEULE ! Et pour venir toi aussi, prends ta place ici !
Allez, sur ce, la bise.
Le troisième :
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
"La mère d'Haoru est extraordinairement jeune !"... Et ouais, je connais presque par coeur les répliques ! Le chateau ambulant, best Miazaki et film ever !