L’article sera mis à jour à 9h30, 12h, 14h et 18h ! Alors tenez-vous prêt•es !
Bac Jour J-1
15h : J’ai perdu ma carte d’identité il y a quelques semaines et déjà, je me félicite de m’en être rendue compte à l’avance. J’ai fait toutes les démarches pour m’en refaire une mais toujours aucune nouvelle une dizaine de jours avant le début des épreuves. LOL. On est la veille, ça fait plusieurs fois que je vais à la mairie demander où ça en est, je ne suis que stress. J’y retourne encore une fois.
On me demande de repasser demain matin à la première heure, soit… le jour J. Tout est normal. Quelqu’un sera là pour m’accueillir à la mairie. Franchement, stresser c’est surfait (non).
18h : Une amie m’a dessiné un petit trèfle à 4 feuilles en couleur sur mon bras, c’est trop chou. Je repasse dessus avant l’épreuve et je décide de faire ça pour chaque examen, pour qu’il me porte chance tout au long du bac.
Le matin le plus long
7h : Mon épreuve de philo commence à 9h. Je retourne à la mairie dès l’ouverture du premier bureau pour demander ma carte d’identité que je n’ai toujours pas reçue. La personne qui me reçoit ne l’a pas, je meurs sur place. Finalement, je prends l’ancien passeport périmé de mon père sur lequel j’étais inscrite en tant qu’« utilisatrice secondaire », elle me dit que ça devrait marcher.
7h15 : Ok, en envoyant des SMS à mes ami•es, je me rends compte que mon épreuve est à 8h et non à 9h. Grosse panique, je suis à quarante-cinq minutes de route du lycée et il faut y être quinze minutes à l’avance. Étant très stressée de nature, je suis bien restée une minute à hésiter entre pleurer, abandonner et vite prendre la route. Finalement je réussis à me bouger. Eh, je suis trop fière de moi !
8h05 : Je cours le plus vite possible jusqu’au quatrième étage. J’imagine déjà les surveillant•es me dire que ça allait pas être possible que je rentre, les sujets étant distribués. Dans ma tête, c’est l’apocalypse.
8h10 : Je pousse la porte en sueur et hors d’haleine. J’imagine même pas ma tête, je devais être dé-gueu.
8h15 : Les surveillant•es me laissent entrer. On est sur une vraie bonne nouvelle. Le saviez-vous ? On a le droit à quinze minutes de retard, eh ouais. Par contre, en distribuant les copies, une prof dit « Bon, désolée je vais ouvrir les fenêtres ça pue un peu ». Je crois que « ça »… c’était moi.
L’épreuve de philo
8h15 : Je n’ai que le passeport périmé de mon père comme preuve de mon identité. Heureusement, ça passe tout seul.
8h20 : Dans la case « Nom », j’écris « Nom ». Dans la case « Prénom », j’écris « Prénom ». Je suis pas perturbée ni stressée, je vois pas de quoi vous parlez.
8h45 : Tiens, le ciel s’est assombri.
8h50 : Ah ok, en fait il pleut.
8h55 : De l’orage, cool.
9h00 : Bon ben on allume les lumières. Puis elles s’éteignent. Coupure d’électricité. Jpp de cette journée. Le générateur prend vite le relais, du coup ça passe.
9h10 : La fille devant moi mâche son chewing-gum en faisant un bruit pas possible. J’ai l’impression qu’elle rumine dans mon oreille, que quelqu’un la stoppe. Elle fait des bulles, elles éclatent régulièrement.
9h11 : Clac.
9h12 : Clac.
9h13 : Y a que moi qui deviens hystérique ? On dirait une goutte d’eau qui tombe dans un lavabo. Bon allez, ça peut faire un bruit relaxant. Non j’ai menti. Je vais réussir à m’y faire. Je me mens à moi-même.
9h30 : Je dois aller aux toilettes, je suis levée depuis six heures et j’ai pas eu le temps de faire pipi entre la mairie et compagnie, donc vous voyez le topo. J’essaye de me dépêcher mais on doit traverser tout le couloir de l’étage. Alors avec mes talons, bon… ça fait un peu (beaucoup) de bruit. Roh ça va hein, chacun son bruit.
9h40 : Quand je reviens dans la salle, on m’applaudit pour le bruit que j’ai fait dans le couloir. Merci, merci. Au moins ça fait une pause à tout le monde, un peu de légèreté va.
9h45 : Ok, je vous résume : on a la fille qui mâche du chewing-gum devant moi, et à côté mon ancien voisin de classe de quand j’étais au collège. On s’était pas revus depuis et il fallait qu’on passe notre bac côte à côte, sympa le karma. C’était déjà un bon boulet à l’époque, et là il me demande mon effaceur.
9h50 : Maintenant du blanco.
9h52 : Ma règle. TU VEUX MON BROUILLON MON STYLO ET MA COPIE TANT QU’ON Y EST ? Je me suis pas emportée. C’est faux.
10h : J’ai mis deux heures à faire mon brouillon, et il est temps de tout mettre au propre. Je regarde l’orage par la fenêtre. C’est sympa l’orage, ça fait un petit bruit de fond.
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10h05 : Dingue comme le ciel peut se déchaîner, wouah, les éléments de la nature, cette force, c’est beau, c’est incroy….
10h06 :
Qu’est-ce que. Mais. Y avait un petit trou dans la fenêtre. Tous mes brouillons sont mouillés et illisibles. C’EST UNE BLAGUE ? Je refais tout, de mémoire. Ben écoutez, on appellera ça du talent quand ça sera fini hein.
11h10 : L’épreuve est finie depuis dix minutes, YES. Prends ça la philo, je veux plus jamais entendre parler de toi ni de rien. BOBYE. TCHAO.
11h15 : Je discute tranquillement avec mes potes du sujet, je leur raconte mes mésaventures, j’essaye d’en rire et de leur montrer l’état de mon brouillon. Dans mon sac, je retrouve la dernière page de ma copie que j’ai embarquée malencontreusement avec mes brouillons. Je remonte les quatre étages en courant mais je ne peux plus convaincre les surveillant•es. Bon ben les correcteur•trices auront pas la fin de ma formidable thèse, ils/elles auront qu’à deviner. Emmenez-moi dans une forêt, donnez-moi une pelle que je m’enfonce dans mon trou.
Pause dej’
12h : Je rentre chez moi pour manger. Mon oral est à 14h. Je suis pas si stressée que ça, en plus à l’oral blanc j’avais tout déchiré. Ma mère me fait un burger maison, je suis au : top du top.
13h30 : Je suis devant le centre d’examen, prête à en découdre. Mon amie que j’ai retrouvée là-bas me demande dans quelle salle je passe. Je n’ai pas ma convocation. Forcément.
13h32 : Ma mère ne répond pas au téléphone. Ma pote veut me prêter son vélo, je l’essaye mais j’arrive même pas à monter dessus, il est trop haut pour moi.
13h35 : Je cours à l’accueil du bâtiment pour qu’un•e prof sympa m’emmène en vitesse en voiture chez moi. J’étais prête à filer des petits gâteaux en échange.
13h40 : Je tombe sur un ami qui a une voiture. Il passe bien plus tard mais il voulait réviser en avance ici. Je lui demande juste une fois (je le supplie), et il m’emmène. C’est un succès !
Et c’est reparti pour un tour
14h : Je suis à l’heure pour mon oral de latin, avec ma convocation. Ils ne me la demandent pas. Tout ça pour ça, ça valait le coup tiens !
14h10 : Mon examinateur ressemble à Rusard.
14h12 : Il a vraiment un air de Rusard.
14h15 : J’ai pas pu réviser tous mes textes et là, dans ses petits papiers, il y en a un que je ne connais quasiment pas. Je pioche à l’aveugle et tombe sur celui-ci. Et là, MIRACLE, il me dit « Oh encore ? Les deux personnes avant vous ont déjà eu ce texte, je n’en peux plus, prenez plutôt celui-là ». C’est mon préféré, enfin un peu de joie dans cette journée.
14h30 : Je vais en salle de préparation, je boucle mon brouillon et j’attends qu’il vienne me chercher.
15h30 : Ok ça devient long mon gars là. J’avais une demi-heure de préparation normalement, mais là ça fait une heure qu’il m’a laissée ici. Ah, enfin, il est là.
15h32 : Il vient de dire à la surveillante de la salle « En tout cas, 20/20 pour le physique ». J’hallucine.
16h : Ça s’est super bien passé, c’était mon texte préféré, on a pu débattre et en parler longtemps ! Le mec est clairement un con mais j’aurai une bonne note.
Enfin se termine cette journée de bac ! J’espère que vous avez tous et toutes survécu, et merci à tous les témoignages qui m’ont aidée à réaliser ce Journal infernal d’une bachelière ! N’hésitez pas à raconter dans les commentaires vos petites anecdotes et allez voir toutes les infos dans la barre de description.
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