Ceci est le quatrième article d’une série qui suit le parcours d’Amélie et Mathilde dans leur projet de PMA. C’est un cheminement qui peut être long, avec des moments de pause : la régularité de ce carnet de bord suit celle de leurs évolutions dans la vraie vie !
Les épisodes précédents sont ici :
Mars 2023 : Amélie et Mathilde se préparent pour le transfert
Vendredi 3 mars. Dans la journée, Amélie a ses règles. C’est donc le début d’une nouvelle étape, qui commence le lendemain avec une prise de sang, avec un premier transfert comme objectif !
Samedi 4 mars. Prise de sang faite et envoyée en Belgique dans les temps. C’est parti pour une semaine de comprimés d’œstrogènes 3 fois par jour. Prochain contrôle le 11 mars, avec une échographie et prise de sang.
Vendredi 10 mars. Petite frayeur, Amélie est en déplacement pro et a oublié son traitement. Elle appelle aussitôt la clinique pour savoir quoi faire, mais à l’heure de midi personne ne répond. Elle a peur que cet oubli annule le protocole…
Mathilde les rappelle en début d’après-midi et ils nous rassurent, ce n’est pas si grave même s’il ne faut pas que cela recommence. Amélie prend son cachet le soir comme prévu et la stimulation continue.
Samedi 11 mars. Au programme : prise de sang et écho endovaginale.
Rien à signaler pour la prise de sang. On arrive à l’hôpital, l’ambiance est un peu étrange dans le service gynéco car le samedi, les consultations sont fermées. Il n’y a personne à l’accueil ni dans la salle d’attente. Dans le service, il n’y a que le gynéco de garde qui gère aussi la maternité.
Après 10 minutes d’attente le gynéco nous reçoit. Il est très gentil et s’intéresse à notre parcours.
Comme les autres fois, l’examen est douloureux pour Amélie, mais le gynéco est à l’écoute, il essaie de pratiquer l’examen autrement et donne des conseils pour diminuer la douleur.
Cela devrait être la norme, mais malheureusement, on sait que ce n’est pas toujours le cas et on est contentes d’être tombées sur cette personne.
Il nous dit que selon lui, Amélie répond correctement au traitement et que tout va bien. En revanche, il découvre un petit fibrome qui n’avait pas été vu avant mais a priori rien de grave.
Une fois terminé, on envoie tous les résultats à la clinique et attendons leur appel dans l’après-midi.
Ils nous appellent et annoncent qu’il faut continuer la stimulation et programmer à nouveau une prise de sang et écho le vendredi 17 mars.
Cette fois il faudra donc qu’Amélie quitte le travail pour l’examen mais son responsable étant au courant, cela ne devrait pas poser de problème. Le rendez-vous est fixé à 10 heures, nous aurions souhaité que cela soit avec le même docteur mais malheureusement cela n’est pas possible.
Vendredi 17 mars. L’échographie s’est mal passée : arrivées dans le service gynéco, on apprend que Mathilde ne pourra pas attendre en salle d’attente avec Amélie. Avec le stress, les larmes arrivent. Amélie attend donc seule pendant plus d’une heure… Le stress a le temps de monter encore plus… Le docteur est un jeune interne manifestement peu habituée au service. Amélie est très stressée, elle prévient le médecin qu’elle appréhende l’examen et a eu mal les autres fois. Le médecin nous dit de prendre le temps de respirer un peu avant l’examen. Malgré cela le stress est là et ça ne se passe pas très bien, le médecin est assez froid.
2 phrases du médecin restent en tête d’Amélie après l’examen :
« Ah non en PMA il ne faut pas de stress. »
Alors là vraiment merci… Comme si le stress était sur commande et qu’il fallait simplement mettre le bouton sur off. En plus c’est hyper culpabilisant…
« Si la tête d’un bébé peut passer, la sonde ne devrait pas faire mal. »
C’est peut-être vrai sur un plan médical, mais ce n’est vraiment pas ce qui aide dans une situation comme celle-ci, où le stress et l’appréhension jouent énormément sur la douleur ressentie. C’est d’ailleurs ce qu’Amélie a répondu au médecin !
Enfin, avant de sortir du cabinet, il a demandé à Amélie de cacher ses larmes pour ne pas faire peur aux autres patientes. Pile ce qu’elle avait envie d’entendre !
Bref, ce ne fut pas un bon moment, on espère que c’était la dernière échographie pour ce cycle et à l’avenir, on demandera à ne pas être reçues par ce médecin.
On attend donc l’appel de la clinique avec impatience… Celui-ci arrive quelques heures plus tard. Amélie continue le traitement d’œstrogènes en cours, à partir de dimanche, elle prendra en plus des capsules de progestérone 2 fois par jour.
Le transfert est programmé le vendredi 24 mars. Nous sommes surprises, car nous pensions que le transfert aurait lieu plus tôt, en début de semaine par exemple ! Amélie prévient donc son employeur, pour organiser son absence et on réserve un hébergement.
Mathilde prévient son associé qu’on s’absente quelques jours, il devra assurer le travail seul à la ferme, mais ça ne pose pas de problème.
Dimanche 19 mars. Amélie commence donc la progestérone, ce sont des ovules à prendre par voie vaginale. Ce n’est vraiment pas une manip facile à faire et la notice n’est pas précise !
Amélie a peur de mal les mettre, pas assez profondément et que cela ne fasse pas effet. Elle cherche donc des conseils sur Internet, mais ne trouve pas grand-chose si ce n’est que c’est apparemment plus facile allongée.
C’est ce qu’elle fait le soir et elle demande également des conseils sur un groupe d’entraide de PMA. Les réponses qu’elle reçoit sont rassurantes, les autres femmes aussi galèrent pour les mettre et ont des sensations désagréables… Qui plus est, en se décomposant, les ovules collent et coulent… Bref, il vaut mieux prévoir un protège-slip et une culotte de rechange !
Lundi 20 mars. En poursuivant ses recherches, Amélie remarque que la notice indique 200 mg par prise maximum, or, elle prend depuis dimanche 400 mg à chaque fois ! Amélie a donc peur d’avoir mal compris les consignes de la clinique et rappelle donc le service ! Encore une fois, ils sont très rassurants et à l’écoute. Il n’y a pas d’erreur, le dosage pris par Amélie est bien le bon.
Jeudi 23 mars. Nous partons le matin direction la Belgique en ayant en tête les manifestations et les potentiels blocages et pénuries de carburant. Heureusement, nous ne rencontrons aucune difficulté et arrivons en Belgique en fin d’après-midi sans encombre.
Vendredi 24 mars. C’est le grand jour ! Nous nous rendons à la clinique le matin. Le personnel est toujours très à l’écoute et nous sommes prises en charge dès notre arrivée. Après un point administratif, Amélie doit faire une prise de sang pour contrôler une dernière fois les taux avant le transfert.
Nous nous rendons ensuite dans le service du transfert en lui-même et Amélie se prépare.
Le transfert fut assez compliqué. En effet, Amélie a eu mal lors de l’insertion du spéculum, le médecin a donc changé pour un plus petit, mais Amélie avait encore mal, notamment à cause du stress.
De plus, sa vessie n’était pas remplie, ce qui rendait difficile pour le médecin de voir l’utérus avec l’échographie. On nous avait dit de ne pas aller aux toilettes une heure avant l’intervention, mais apparemment, il faut aussi boire beaucoup, ce qu’on n’avait pas compris !
La manip a donc été stoppée, Amélie a dû boire 1 litre d’eau et on lui a donné un décontractant pour faire retomber le stress et faciliter le transfert.
Après 40 minutes, nous sommes retournées en salle d’examen pour le transfert. Cela a encore été difficile et stressant pour Amélie, mais les médecins sont parvenus à faire le transfert. Dès que ça a été fini, nous pouvions passer à la pharmacie récupérer les traitements et partir.
Après une sieste, nous sommes allées nous balader en ville, acheter des livres et manger un traditionnel cornet de frites !!
Le lendemain, nous poursuivons notre week-end avec la visite de la ville d’Amiens. On nous a en effet conseillé de reprendre notre vie normale et de ne rien changer à nos habitudes. On s’accorde des moments de loisirs, de balade et de plaisir dans ce parcours médical. C’est important pour nous de se créer de jolis souvenirs pour ne pas garder en tête que l’aspect médical.
Lundi 27 mars. Amélie appelle son médecin traitant et le service gynécologie pour prendre des rendez-vous et avoir dans les temps les ordonnances pour les futures prises de sang et les traitements.
Avril 2023 : c’est positif !
Mercredi 5 avril. C’est avec une certaine appréhension qu’Amélie se rend au laboratoire pour la prise de sang. L’heureuse nouvelle arrive en fin de matinée : c’est positif ! Amélie est enceinte. Elle informe tout de suite Mathilde qui pleure de joie à cette nouvelle. On ne pensait pas que ça fonctionnerait du premier coup ! On est très heureuses !
La clinique belge nous demande de continuer les traitements et d’effectuer une autre prise de sang le 12 avril.
Amélie a enfin trouvé la bonne position pour réussir à insérer correctement les ovules de progestérone, ce qui facilite aussi les choses !
Mercredi 12 avril. C’est le jour de la deuxième prise de sang. Le but est de savoir si la grossesse est bien évolutive, c’est-à-dire vérifier que le taux de bêta-HCG a bien augmenté depuis la semaine dernière et s’il est dans les normes.
C’est bien le cas, nous voilà un peu rassurées et on envisage de l’annoncer prochainement à nos parents.
Nous devons désormais effectuer une prise de sang et une échographie le 24 avril. Un mois tout pile après le transfert, toujours pour vérifier que tout va bien.
Même si on est hyper contentes de ce résultat positif, on sait que rien n’est gagné et qu’il peut se passer plein de choses, notamment une fausse couche ou une grossesse qui n’évolue pas correctement.
Trois semaines après le transfert, on annonce à nos parents et à la sœur de Mathilde que c’est positif, et qu’on attend un bébé. Tout le monde est content pour nous, mais on reste prudentes, et on croise les doigts pour que tout se passe bien.
On attend désormais la prochaine échographie avec impatience, qui rendra sûrement cette grossesse plus concrète pour nous deux !
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On a hâte de vous lire !
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