– Article initialement publié le 16 janvier 2017
Prenez garde aux idées noires ! Le troisième lundi du mois de janvier, ce 15 janvier 2018 donc, serait le jour le plus déprimant de l’année (rien que ça). C’est en tout cas ce que l’on peut lire sur Internet. On dit même que c’est scientifiquement prouvé.
Le truc c’est que si on lit sur le Web que les cochons volent, il faut aller vérifier l’information. C’est pareil pour le Blue Monday (le petit nom que l’on donne à cette « pire journée » qu’est aujourd’hui).
Parce que parfois, il s’avère que ça n’est en fait pas tout à fait vrai, voire que c’est même carrément faux.
Pourquoi le Blue Monday serait le jour le plus déprimant de l’année ?
À l’origine de ce jour le plus déprimant de l’année, Libération nous informe que l’on retrouve un certain Dr Cliff Arnall, psychologue affilié à l’université de Cardiff (Pays de Galles).
En 2005, c’est par le biais d’une formule mathématique qu’il pointe du doigt cette date.
On comprend tout.
Chaque lettre correspond en fait à un facteur qui devrait nous plomber le moral : le W pour la météo évidemment pourrie, D-d pour l’argent qui manque ou encore M pour le manque de motivation ici dû aux résolutions abandonnées.
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Alors bien entendu, ça semble plausible. D’autant plus que cela fait plus de douze ans que ça tourne.
Le jour le plus déprimant de l’année n’est qu’une opération marketing
Sauf qu’en 2010, Dr Cliff Arnall admet au Telegraph un détail omis jusque-là : cette fameuse formule a été initialement commandée par une agence de communication, pour le compte d’une agence de voyage. On lui demandait alors de trouver le meilleur moment pour programmer des vacances.
Il explique dans ce même article :
« Je suis content de ce succès si cela permet à des personnes de parler de dépression et de comment elles se sentent. J’encourage cependant les gens à réfuter cette notion d’un jour le plus déprimant de l’année.
Il faut l’utiliser comme une excuse pour voir ce qui compte vraiment dans votre vie. »
Le souci est bien là : à force de répéter qu’un jour va mal se passer, on risque effectivement de faire en sorte que tout se déroule de travers. C’est ce que l’on appelle une prophétie autoréalisatrice.
Comment faire face aux prophéties autoréalisatrices
Une prophétie autoréalisatrice, c’est une prévision qui se réalise parce que tout le monde était persuadé qu’elle allait avoir lieu. Un peu comme quand vous êtes sûr•e qu’un entretien va mal se passer et qu’il se déroule effectivement mal.
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Le problème, c’est qu’en promouvant le fait que cette journée est statistiquement la pire de l’année, on encourage les gens à voir si c’est bien vrai. La solution est alors toute simple : prendre conscience de cela.
Alors si vous souhaitez aller plus loin, je vous conseille de lire ce bel article de Clémence Bodoc expliquant comment passer une bonne journée.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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