1er août 2018 : c’est le jour du dépassement.
On a consommé toutes les ressources que la Terre est capable de produire en un an, sauf qu’il reste 5 mois avant la fin de l’année.
Comme si on était le 18 du mois, et que le solde de notre compte courant était à zéro. À partir de là et jusqu’à la prochaine paye, on creuse notre découvert. On s’endette. Sauf que notre créancier c’est la Terre, et j’aime pas l’idée qu’on force d’être de plus en plus mauvais payeurs, le bailleur risque de nous expulser…
J’ai l’impression de taper ces lignes chaque année depuis que j’ai commencé à écrire sur Internet. La seule différence, c’est que chaque année je le fais un peu plus tôt.
Lorsque Clémence abordait le sujet en 2014, il y a seulement quatre ans, cette date était le 18 août.
J’ai même parlé du jour du dépassement de la France cette année qui s’est produit le 5 mai 2018, car nous faisons partie de 10 pays les plus pollueurs.
Et donc au niveau mondial, en ce 1er août, nous avons consommé toutes les ressources que la Terre est capable de régénérer en un an selon l’ONG Global Footprint Network.
Les données de l’organisation indiquent qu’il faudrait actuellement 1,7 planètes Terre pour subvenir à nos besoins sans creuser la dette écologique, c’est-à-dire pour manger autant de poissons, produire autant de CO2, couper autant d’arbres, etc.
Le calcul du jour du dépassement n’est pas exact mais il est indispensable
C’est manifestement le même sentiment de redondance doublée d’impuissance chez Slate cette année. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, leur article plonge dans les données qui permettent de construire un tel chiffre.
La conclusion : le calcul n’est évidemment pas parfait, mais il n’est pas sur-évalué (ce qui signifie que si on améliorait sa précision, la date serait encore plus tôt…).
« Faire bouger la date » : oui, mais comment ?
Mais surtout : le jour du dépassement est utile pour sensibiliser, et c’est ce qui est le plus important actuellement pour « faire bouger la date » comme nous y encourage Global Footprint Network !
Sur le site de l’organisation, tu peux trouver des tas de solutions, de petits pas, pour contribuer à ton échelle à consommer en étant plus en accord avec ce que notre Terre peut produire.
Je fais ma propre remise en question : je sais pertinemment que cette année, malgré mes efforts en termes d’habillement et d’alimentation, le fait d’avoir régulièrement pris l’avion pour mes reportages alourdit largement mon empreinte carbone, ce qui me conduit à m’interroger sur mes pratiques et à chercher des solutions.
Sur madmoiZelle on a quelques ressources pour agir si tu le souhaites :
- Réduire ses déchets avec les conseils d’Aline
- Apprendre à vider et remplir son placard de manière responsable avec Elise et Sortez Tout Vert ainsi qu’en s’inspirant du look de Nina
- Réduire sa consommation de viande, voire devenir végétarienne ou encore vegan
- Consommer local
- Voyager en vélo, en stop, en train…
- Trier sa boîte mail
- et bien d’autres encore
Il y a des tas de manière d’être davantage responsable, n’hésite pas à partager les tiennes dans les commentaires, je suis avide de conseils !
À lire aussi : Militer pour le climat, c’est danser sur le fil entre espoir et désespoir
Les Commentaires
Les technocrates qui nous gouvernent balayent le problème d'un revers de la main et nous promettent que ça ne sera pas si grave que ça, continuez donc à acheter pour faire tourner l'économie, une hypothétique avancée scientifique parviendra bien à régler tout ca. Mais certains problèmes n'ont pas de solution en fin de compte. Ce n'est pas parce qu'on l'espère très fort qu'il existe une formule magique qui expulsera tous les polluants de l'atmosphere et reformera les glaciers. Parfois, quand le mal est fait, il est fait.
Même si une solution existait, pourquoi est-ce qu'elle serait mise en place? Les décideurs n'ont rien à y gagner, ils sauront bien tirer leur épingle du jeu même si les prédictions les plus apocalyptiques se réalisaient. Ils auront toujours de quoi se payer clim, eau et essence pendant que des gens s'évanouissent dans des transports en commun où la temperature atteint les 40°C. Pourquoi ils feraient quelque chose contre ca?
Alors c'est bien de devenir vegan, de renoncer à la voiture et aux voyages en avions, de casquer pour isoler sa maison, de ne plus prendre de bain, de ne plus s'offrir de fringues neuves et de n'acheter que du biodegradable. Sauf que quasiment tout ce que ça fait, c'est rendre toutes ces ressources plus disponibles, et à plus bas prix, pour les industriels et les consommateurs inconscients qui viennent s'en gaver derriere. Ca durera tant que les efforts ne seront pas coordonnés, mais les coordinateurs s'en tapent. Alors il n'y a pas de raison pour que quoi que ce soit change. J'y crois encore parce que l'espoir fait vivre, mais rationnellement il n'y a aucune raison d'y croire.