Cette année, le jour du dépassement a lieu en ce 1er août 2018. La date arrive de plus en plus tôt, l’occasion de se replonger dans l’article de Clémence qui tirait déjà la sonnette d’alarme en 2014, quand cette date était le 18 août.
Publié le 20 août 2014
Imagine que tu es à découvert quelques jours avant la fin du mois. Comme il faut bien que tu manges, tu vas faire des courses, et peut-être même maintenir ton train de vie.
Il y a fort à parier que le mois suivant, tu seras à découvert quelques jours plus tôt. Et ainsi de suite : si ta consommation est en augmentation, mais que tes ressources restent constantes, tu connaîtras des fins de mois difficiles de plus en plus tôt…
La même règle s’applique à l’humanité vis-à-vis des ressources naturelles. Nous aussi, nous vivons sur un quota de ressources finies, celles que la planète est capable de produire en une année.
Une empreinte écologique de plus en plus importante
Notre empreinte écologique, c’est-à-dire la quantité de ressources naturelles que nous consommons, est mesurée par l’ONG Global Footprint Network. Cette année, c’est le 18 août que notre consommation a atteint le volume de ressources disponibles sur la planète en un an.
Ressources naturelles – consommation humaine = empreinte écologique
Depuis lundi 18 août, nous vivons à crédit : nous empruntons les ressources que nous consommons aux générations futures, notre pression sur l’environnement se fait de plus en plus importante.
L’année dernière, le jour du dépassement était le 20 août, soit deux jours plus tard. Il y a quarante ans, il tombait à la mi-novembre.
Le constat est sans appel : nos modes de consommation ne sont pas durables, puisque nos besoins excèdent les ressources disponibles sur une même période. Il faudrait une planète et demi pour contenter notre utilisation des ressources naturelles, selon The Global Footprint Network :
« Aujourd’hui, 86% de la population mondiale vit dans des pays qui demandent plus à la nature que ce que leurs propres écosystèmes peuvent renouveler. »
Que faire ? Quelques pistes
Face à ce constat, nous avons plusieurs choix. Sans renoncer à tout le confort moderne ni porter la responsabilité des actions humaines des trois derniers siècles, chacun à son échelle peut faire une différence, en changeant certaines de ses habitudes.
Un premier pas consiste déjà à mesurer sa propre empreinte écologique, ce qui permet d’évaluer le niveau de consommation en ressources de son mode de vie. Il varie selon les régions du monde, et dépend de facteurs que l’on ne maîtrise pas nécessairement individuellement.
Selon le lieu dans lequel on vit, on ne choisit pas son mode de chauffage (surtout si on est un•e étudiant•e locataire fauché•e !). Ainsi, le but de ces tests n’est pas de se flageller sur son impuissance, mais bien de s’informer et prendre conscience de son empreinte écologique.
Plusieurs tests sont disponibles, mais le site de Global Footprint Network n’en propose pas encore pour la France. J’en trouve pour le Québec, la Belgique, la Suisse… Ce serait bien qu’en France, le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie développe un outil d’auto-diagnostic à destination des particuliers !
Selon le test de Terragir, je consomme le double des ressources auxquelles j’aurais « droit » pour avoir une empreinte neutre.
Dans un deuxième temps, on peut
agir sur les points qui dépendent directement de soi. Par exemple, je ne peux rien pour l’isolation déplorable de mon logement, ni sur l’origine de l’électricité que j’utilise pour me chauffer.
En revanche, je peux modifier mes habitudes de consommation. Sans nécessairement virer vegan du jour au lendemain, ni investir tout mon PEL dans l’achat systématique de fruits et légumes bio, on peut adopter des petits gestes, qui mis bout à bout, contribuent à faire la différence.
Et le tout sans culpabiliser, puisqu’on peut même se faire plaisir ! Quelques exemples pris dans nos colonnes :
À lire aussi : Comment se mettre au bio quand on est fauchée ?
Mais il est certain que ce n’est pas uniquement en agissant sur le plan individuel que nous inverserons rapidement cette tendance. Les problématiques écologiques tardent à s’imposer dans le débat public, reléguées derrière les crises économiques et sociales, jugées plus urgentes. Pourtant, les problèmes écologiques actuels sont le terreau des crises économiques et sociales de demain…
Et toi, es-tu attentive à ton empreinte écologique ? Quels sont les gestes du quotidien que tu as adopté/souhaite(rai)s adopter ?
Plus d’écologie sur madmoiZelle :
- « Quoi ma gueule ? », contre le gâchis des fruits et légumes moches
- 5 marques de mode éthiques à (re)découvrir
- J’ai testé pour vous… arrêter l’huile de palme
- Comment réduire ses déchets selon Zero Waste home
- Être vegan et manger équilibré : à bas les idées reçues ! et partie 2
- Améliorer ta conso mode, c’est possible !
- Qu’est-ce que la décroissance ? – Le Petit Reportage
- Alternatiba 2013, le forum pour la transition énergétique — Le Petit Reportage
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Bref une de ces premières recommandations, c'est de mettre un autocollant stop pub sur sa boite au lettre.
Si la pollution dû au publicité papier pose autant de problème, pourquoi ne pas lancer une pétition sur change.org afin de limiter la pollution papier à la source?
Si quelqu'un retrouve le site en question, je suis preneuse. Merci d'avance.