Mise à jour du 5 mai 2018 — À partir d’aujourd’hui, la France creuse sa dette écologique. Le jour du dépassement arrive ce samedi 5 mai 2018 pour notre pays. C’est-à-dire que nous avons déjà, à cette date, consommé toutes les ressources que la planète est capable de produire en un an :
« Si toute l’humanité vivait comme nous, il faudrait 2,9 Terres ».
C’est par ces mots que débute l’interview de Pascal Canfin, président de l’association WWF, au micro de BRUT.
La France se pose dans le top 10 des pays les plus polluants, et il n’y a vraiment pas de quoi être fier…
Des solutions pour réduire notre empreinte écologique collective
Consommer moins, mais consommer mieux, c’est en l’essence le principal conseil que propose Pascal Canfin dans cette brève interview.
Il cite notamment la consommation de viande, qui pose un triple problème :
- La production de viande est une industrie dont le coût écologique est particulièrement fort
- La qualité des viandes est très variable (ce qui pose un problème de santé)
- Les bons produits sont chers, ce qui empêche les ménages de consacrer davantage de budget à d’autres produits plus respectueux de l’environnement.
Ces trois constats amènent le directeur de la WWF à recommander une baisse de la consommation de viande. En manger moins, en la remplaçant par des légumineuses par exemple, aurait une triple vertu :
- Soulager la pression écologique exercée par cette industrie sur les ressources naturelles (notamment l’eau et les sols)
- Dépenser moins d’argent, les bons produits carnés restant chers
- Manger de la viande de meilleure qualité : en acheter moins souvent permet de privilégier une meilleure qualité
Datagueule avait réalisé une vidéo sur l’industrie de la viande, qui permet de mieux comprendre l’ampleur de la pollution générée.
As-tu d’autres conseils pour agir au quotidien, et nous permettre de repousser collectivement cette date ? Partage-les dans les commentaires !
Publié le 2 août 2017 — Le jour du dépassement, c’est ce mercredi 2 août 2017
Le jour du dépassement arrive chaque année de plus en plus tôt. En 2016, c’était le 8 août, cette année, c’est ce mercredi 2 août.
Le jour du dépassement, pour rappel, c’est le moment où l’humanité a utilisé toutes les ressources que la Terre était capable de renouveler dans l’année. Ça veut dire que tout ce qui est consommé entre cette date et le 31 décembre, l’est en quelque sorte « à crédit »
.
Ce sont les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère que notre planète et ses écosystèmes ne peuvent pas absorber, ce sont les forêts que l’on coupe sans leur laisser le temps de repousser, ce sont les poissons que l’on pêche sans les laisser se reproduire.
Quelle quantité de ressources consommons-nous ?
Selon le Global Footprint Network qui effectue ces estimations chaque année, si tout le monde consommait comme les Français, le jour du dépassement serait le 3 mai.
On utilise donc bien plus que ce que la Terre peut nous offrir en réalité et on contribue largement à avancer la date du jour du dépassement chaque année.
Le Global Footprint Network a réalisé cette infographie, qui permet de se situer sur l’échelle mondiale :
Ce qui est encore plus impressionnant, c’est lorsqu’on calcule son propre impact.
L’ONG a en effet mis au point un outil pour cela. Il est incomplet, dans la mesure où il n’est pas adapté à chaque pays, et personnellement je ne savais pas répondre à toutes les questions.
Mais en me basant sur les données de l’Italie, et alors même que je pensais avoir des habitudes raisonnables, j’ai découvert que si tout le monde vivait comme moi, il faudrait plus de trois planètes pour fournir suffisamment de ressources.
Avec les données suisses, dont la France est apparemment plus proche, il en faudrait 1,9.
Même en ayant largement réduit ma consommation de produits d’origine animale, en étant très vigilante vis à vis de la provenance locale de mes produits et à ma consommation d’énergie, en privilégiant les transports collectifs excepté lorsque je suis dans ma campagne natale où ils sont quasiment inexistants…
J’ai donc un impact non négligeable et une bonne raison de faire encore évoluer mes habitudes de consommation.
Quels leviers pour faire reculer la date du jour du dépassement ?
Bien sûr, le Global Footprint Network ne nous laisse pas comme ça, ahuri•e devant notre score. L’organisation donne plusieurs conseils pour contribuer à stopper la progression de ce jour du dépassement qui est toujours plus tôt dans le calendrier.
Plusieurs exemples sont donnés :
- ne plus ou moins consommer de produits d’origine animale,
- s’engager pour limiter le gaspillage alimentaire,
- choisir des moyens de locomotion les moins polluants possible en privilégiant les transports en commun ou l’énergie propre,
- challenger les autorité locales pour les convaincre de faire plus en matière de protection de l’environnement,
- réduire au maximum ses déchets.
On vous parlait aussi de la possibilité de limiter votre empreinte numérique, qui n’est pas négligeable, par exemple en nettoyant votre boîte mail ! Au point où on en est, chaque geste compte.
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Les Commentaires
En fait, à lire tout ça, ce que je me dis surtout c'est que plus encore qu'un engagement individuel (qui est utile aussi quand même hein) il faudrait encourager les actions collectives. On parle beaucoup de comment faire soi tout-e seul-e pour améliorer les choses (manger moins de viande, changer son fournisseur d'énergie, etc) on parle moins de comment faire pour changer les choses au niveau sociétal, quelles organisations font quoi, comment les soutenir si on le veut, etc. (Je vois notamment les US qui sont très tôt dans la liste (selon l'article leur jour du dépassement est en mars) et je ne peux m'empêcher de penser qu'un individu étazunien tout seul ne peut pas faire grand-chose car là-bas la société, les villes, sont entièrement construites autour de la voiture.)
Une autre chose que je me dis (vous en avez parlé un peu plus tôt dans les commentaires) c'est qu'au niveau des énergies, j'ai l'impression qu'on cherche toujours la solution unique, LE truc qui pourrait tout remplacer (et être recopié de façon automatique, copié-collé un peu partout) alors que peut-être qu'une solution se retrouverait dans la multiplicité de sources plus petites. Peut-être que plusieurs petites turbines comme ça plutôt qu'un énorme barrage qui coupe le cours d'une rivière et crée un énorme lac de rétention, plusieurs petites éoliennes, des panneaux solaires pour des maisons individuelles ou sur les toits plutôt que dans des grandes fermes à énergie? Ca va contre des courants de pensée bien établis dans notre société (celui qui privilégie la possession de l'énergie dans les mains d'un petit groupe de grands riches plutôt que dans les mains de tout le monde; celui qui privilégie ce qui coûte le moins et rapporte le plus d'argent) mais ça, c'est politique comme problèmes.
Il n'est pas forcément possible de sauver le monde du jour au lendemain, il est peut-être même illusoire de se dire qu'on va pouvoir atténuer les effets du problème, mais je persiste à penser que de toutes façons, s'intéresser à l'écologie, faire de son mieux, ce sont des pistes à suivre parce qu'elles sont bonnes en soi.