— Article publié le 17 mars 2018
J’ai l’impression d’avoir toujours entendu que l’orgasme féminin est une sorte de mystère.
L’orgasme féminin, un mystère qui n’en est pas un
Il serait très technique, dépendrait d’un tas de facteurs…
Cette explication me donne toujours l’image de mon cerveau comme un tableau de bord d’avion bien compliqué, avec une checklist de malade pour pouvoir être juste en condition de décoller.
Il paraît que certaines femmes jouissent facilement et d’autres non. Et pis c’est comme ça, que voulez-vous !
Beaucoup tentent donc de décortiquer les secrets de la jouissance féminine, mais le discours officiel semble conclure que ses voies sont paradoxalement impénétrables.
Voilà désolé les meufs, vous êtes trop compliquées. Merci bonsoirrr !
Pourquoi est-ce difficile de jouir pendant un rapport ?
Ce débat autour de la complexité de l’orgasme féminin s’entend dans le cadre d’un rapport à deux, avec pénétration s’il vous plaît.
Du côté des mecs, jouir est présenté comme quelque chose de quasi automatique (ce sera l’objet d’un futur démontage de mythe !).
On en revient malheureusement souvent à une conclusion culpabilisante : les femmes ne savent pas lâcher prise ou ne connaissent pas assez bien leur corps…
Mais qu’en est-il lorsque les femmes se masturbent ou lorsque deux femmes couchent ensemble ?
Ce parallèle avec la masturbation est rarement fait (car tabou) mais démystifie pourtant l’aura énigmatique de l’orgasme féminin.
Lorsqu’on apprend à se toucher et qu’on connaît bien son corps (même si on s’y met tardivement), et qu’on n’est pas sujette à l’anorgasmie, la jouissance semble à portée de doigts.
Easy
Dans les rapports homosexuels entre femmes, l’orgasme est également plus fréquent.
Une étude américaine de février 2017 a montré que 65% des femmes hétéro jouissent pendant les rapports, contre 95% des hommes hétéro et 86% des femmes lesbiennes.
Rappelons au passage que l’orgasme n’est pas la garantie d’une vie sexuelle épanouie. Certaines personnes ne jouissent pas et le vivent très bien.
Mais cette étude montre un gros manque (de plaisir) à gagner pour celles qui souhaiteraient atteindre le climax en couple hétéro.
ALORS QUE FAIRE ? Bien sûr, les chiffres invitent à conclure à la hâte à une certaine incompétence masculine (des circonstances atténuantes existent), mais ne dit-on pas : aide-toi, et le Ciel t’aidera ?
Je n’ai pas de recette miracle pour vous faire jouir à tous les coups mes chérichous (et tant mieux). Mais se détendre et vivre le moment présent me paraissent déjà être une excellente base. Here we go !
Arrêter de penser pendant le sexe… ou pas
Aussi connue sous le nom de la technique « Coucou j’ai déconnecté mon cerveau ». Sauf qu’en voulant débrancher le câble, on s’emmêle parfois un peu plus dans ses pensées.
Au moment de l’orgasme, c’est un peu la mire de la télé dans ma tête. Car si je pense juste « je vais jouir ou pas ? », c’est mal parti pour la détente.
Merci de rappeler plus tard
D’autres font leur liste de courses, se demandent si on voit le fameux pli qui les complexe, et d’autres encore se disent «
Mais que fait-il ???? » (tmtc).
Arrêter de penser est un truc plus facile à dire qu’à faire, tous les grands maîtres de la méditation vous le diront.
Dans les moments où arrêter de cogiter semble impossible, la question peut se poser : l’envie de sexe est-elle réelle ?
Des préliminaires un peu expéditifs, le corps qui n’est pas à fond dedans… Ça arrive et il vous appartient de reconnaître votre absence d’excitation et d’agir en conséquence.
Mais si la réponse à cette question s’avère être : « Si si, moi j’ai toutafé bien envie de faire du sexe là maintenant ! », comment apaiser ce mental sautillant ?
D’abord, communiquer avec son partenaire peut permettre de libérer cette pensée sur laquelle on bloque — parce que l’expérience n’est pas terrible par exemple.
Une autre possibilité est de rediriger consciemment son attention vers sa respiration. Apprendre à respirer consciemment, de manière calme et profonde, est un moyen simple de hacker son corps pour se détendre.
Éventuellement, faire des bruits, laisser sortir les râles de chamois, les cris voire les pleurs que vos sensations vous inspirent, ça libère.
D’ailleurs, rediriger son attention vers les sensations procurées, c’est un bon moyen de faire le focus sur ce qui est en train de se passer et d’être bien dans le présent.
Toutefois, on dit « les pensées, les pensées… », mais se faire des films dans sa tête peut aussi permettre de faire monter l’excitation.
Imaginer des scénarios, visualiser ses fantasmes, c’est un moyen de rediriger son attention vers le sujet qui nous intéresse : le kif.
Être à l’aise pour jouir
Être total relax est un pré-quis essentiel pour atteindre l’orgasme.
Cela concerne par exemple la température de la pièce. On peut difficilement se détendre (et donc jouir) si on se pèle la miche.
Une étude hollandaise a même montré il y a quelques années que garder ses chaussettes favorise l’orgasme, rapport que quand on est bien au chaud, on se relaxe, les vaisseaux sanguins se dilatent, c’est cool.
Les positions sont aussi plus ou moins confortables, donc plus ou moins propices. Certaines maintiennent le corps en tension ou provoquent une pénétration douloureuse.
À vous de voir comment vous vous sentez bien pour relâcher tous les muscles et vous perdre dans le flow de l’action.
Toucher le clitoris pour atteindre l’orgasme
La pénétration n’est pas toujours idéale pour la stimulation clitoridienne, tu l’as peut-être remarqué !
Il y a débat entre les différents types d’orgasmes féminins et l’opposition « vaginales VS clitoridiennes ».
Mais je crois qu’on peut s’accorder à dire qu’un frottage de clito est rarement de trop quand il s’agit d’atteindre l’orgasme à deux.
Ça peut être lors de préliminaires ou pendant le rapport, toute seule comme une grande, avec un sextoy ou de la part de votre partenaire.
Ce n’est pas forcément cette stimulation qui déclenchera la jouissance mais quand on aime ça, ça met dans le mood.
Développer sa sensibilité vaginale
Sauf qu’à force de se toucher le clicli tout le temps… Attendez, je m’explique !
Le cerveau et le corps fonctionnent ensemble pour s’entraîner à avoir certains types d’orgasmes. Il est donc possible de s’entraîner pour renforcer la capacité du cerveau à jouir lors de la pénétration.
Quand on a l’habitude de se masturber seulement sur le clitoris, ça peut faire que :
- Le vagin est relativement insensible car on ne le convie pas à la fête
- Des autoroutes neuronales du plaisir se créent avec le temps et le cerveau n’est pas entraîné à jouir pendant une pénétration.
La plupart des femmes ne touchent jamais leur point G ou leur col de l’utérus, lors de la masturbation, alors que ces zones peuvent promettre des orgasmes internes sympathiques, adaptés au sexe à deux.
La première étape peut donc être d’aller toucher ces zones pour au moins la situer, et la faire situer à son partenaire. On peut ensuite s’entrainer doucement, avec un sextoy par exemple.
En route vers des territoires inexplorés
Cela peut prendre des mois pour recâbler le cerveau, donc prendre son temps et être patiente avec soi-même est une bonne idée. Et à la fin, ça peut rester douloureux pour certaines personnes.
Tout ce que je vous dis là, ce sont des pistes de réflexions, pas des sentiers balisés et goudronnés !
Il y a aussi plein de choses que votre partenaire peut avoir en tête et/ou faire pour vous mener à l’orgasme pendant une pénétration. Ce sera l’objet d’un prochain article !
J’espère que ces quelques réflexions vous aideront à trouver votre plaisir, en jouissant ou non (ou en jouissant PRESQUE, le piiiiire)/
Et finalement, la meilleure astuce c’est peut-être juste de ne pas se mettre la pression avec ça ? Car l’orgasme n’est pas un passage obligé de la sexualité et j’ai des preuves :
- J’ai une vie sexuelle, mais pas d’orgasmes
- L’injonction à l’orgasme, cette plaie qui gâche la sexualité
- J’ai attendu des années avant d’avoir mon premier orgasme
Et vous, quels sont vos trucs pour profiter des rapports à deux dans la détente ?
À lire aussi : De l’orgasme clitoridien à l’orgasme mental, une journaliste teste les 6 types de jouissance
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Merci @Mymy !J'avais déja vu des idées proches, mais présentées poliment . Là...