On ne m’appelle pas Josée l’Obsédée pour rien. Il semble que j’ai un don pour me fourrer dans tout un tas de situations où mon honneur est à deux doigts de se faire la malle…
Pourtant, cette fois-ci je jure que je ne cherchais pas les emmerdes, promis !
Avec mon mec actuel, ça va faire trois ans que tout se passe incroyablement bien. Certes, il nous arrive de faire de fausses manip’, de ne pas avoir la fugue d’une horde de gnous reniflant des phéromones et de préférer céder à l’appel de Cauchemar en Cuisine. Mais il n’y a là rien de bien grave.
Quand il nous arrive de ne point goûter au fruit défendu pendant un certain moment, il suffit qu’il m’offre son panier garni pour que j’oublie en un temps record cette terrible disette. Pourtant, le quotidien est parfois le pire des relou et il décide de ne pas nous laisser assez de temps pour une préparation digne de ce nom. Or, comme le dit le dicton, sans eau bouillante, point de tagliatelles.
Belle métaphore, hein ?
Nous avons parfois des horaires décalés et je t’avoue que je ne suis pas toujours au maximum de mes capacités quand ma douce moitié passe la porte d’entrée à cinq heures du matin. Devrais-je l’attendre uniquement vêtue d’un élastique à cheveux, le corps étendu sur des fourrures ? Sans doute, mais au risque de ressembler à un étron en fin de vie (et ronflant), je préfère ne pas essayer.
Mon travail, son travail, ma vie, sa vie ont décidé cette fois-ci de nous priver du plaisir de la chair pendant un peu plus longtemps que d’habitude. Certes, un petit mois, dit comme ça, ça ne paraît pas si long. Mais crois-moi, quand ton abricot crie famine, l’éternité s’étale en seulement quelques jours.
Imagine donc une fébrilité ambiante proche des 90%, un lit avec des draps propres et mon boule dans une petite culotte franchement chiante à retirer.
Tu as le tableau.
Après des embrassades dignes d’un mauvais feuilleton, nous étions là, allongés et nus dans une position qui annonçait clairement la suite des hostilités. Pourtant, mon slip avait décidé qu’il fallait prolonger la frustration. J’avais un putain d’instrument de torture entre les cuisses.
Undiz est un fournisseur de ceintures de chasteté, sache-le.
Inutile de te faire un dessin : mon Apollon était fou. J’avais l’impression d’avoir en face de moi une scène digne de National Geographic. Il était comme cet écureuil qui tourne désespérément autour de sa noix, sans trouver d’objet assez dur pour la fendre en deux.
Au bout de quelques longues minutes, le tissu daigna enfin dévoiler ma précieuse anatomie. C’est à ce moment-là que mon partenaire a décidé de poser un doux baiser sur ma fesse droite.
Mais, l’attente n’aidant pas et la fureur montant sans doute en lui (et dans ses berlingots), le bécot se transforma vite en morsure. Je n’eus pas le temps de retirer mon postérieur que déjà je sentais un picotement vif. C’est là que je fis face à l’horreur.
Mon copain m’avait arraché un bout de fesse.
Certes, il ne s’agissait pas d’un lambeau, mais d’un petit carré d’environ un centimètre de côté pelé comme une mandarine. Alerté par mes cris d’horreur, mon partenaire se rendit compte qu’il avait sans doute bouffé un bout de ma peau. J’imaginais alors le pire : j’allais coucher avec un cannibale.
Oh mon dieu.
Après avoir repris mes esprits, j’ai pansé ma plaie et prié très fort pour ne pas finir dans une tortilla.
Rassure-toi : je suis toujours avec ma version d’Hannibal Lecter et je possède encore tous mes organes. Cette mésaventure m’a valu une bonne semaine à m’assoir sur le devant de ma chaise, et une séance de sexe loupé à la perfection. S’il fallait le refaire, je ne le referais pas (et je pense que mon copain non plus). Heureusement, il s’est excusé et a promis qu’on ne l’y reprendrait plus.
Et puis, hey, j’ai appris à positiver : bien que je connaisse la sensation d’être (un peu) dépecée, au moins je peux me targuer à tout jamais d’être une femme de (bon) goût.
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