Ce mec me fascinait ; je l’avais rencontré un soir, dans un bar, et nous avions chacun eu une sorte de petit coup de foudre mutuel. Mes yeux étaient sortis de leurs orbites quand je l’avais vu sortir sur la terrasse et j’étais allée lui demander un briquet pour engager la conversation alors que j’en avais un bien en évidence dans mes mains (oui, j’étais saoule).
C’était le début de relation le plus spontané que j’avais jamais connu : on ne s’était pas rencontrés par le biais d’amis communs, on n’avait pas flirté sur Internet, on se plaisait simplement beaucoup mutuellement. On sortait chacun d’une histoire un peu compliquée qu’on avait envie d’oublier dans la joie et la bonne humeur.
L’un comme l’autre, on avait morflé comme il fallait et on ne se sentait pas forcément la force de s’engager dans une relation exclusive et amoureuse. L’un comme l’autre, on avait envie d’une relation simple avec du cul et de la tendresse. Cerise sur le cupcake, on s’impressionnait mutuellement (il faisait un métier trop cool dans le cinéma, il aimait mon côté écrivain du dimanche). Il sentait bon, il avait des yeux verts en amande, une barbe de 10 jours et un manteau long et élégant. Je ne sentais plus mes jambes et j’avais l’impression de planer comme si j’avais sniffé trop de colle Cléopâtre.
On a essayé de faire les choses bien : il m’a payé un restau, je lui ai payé des verres, on a beaucoup ri ensemble et on s’amusait à refaire le monde avec un certain degré d’alcool dans le sang. On essayait de ne pas coucher ensemble trop vite pour ne pas troller notre relation naissante et pour faire monter la pression. Enfin, « on essayait »… C’est lui qui le souhaitait : l’impatiente que je suis ne tolérait que peu cette décision.
Un jour, je n’ai plus tenu. Je lui ai sauté dessus comme un chien affamé aurait sauté sur un tournedos grillé. J’ai commencé à le déshabiller, mais il a refusé. On a alors entamé une partie de frotti-frotta complètement hystérique à travers nos deux jeans, parce qu’on avait très envie l’un de l’autre mais qu’il voulait mettre des barrières physiques entre nous. C’était étrange, parce que je ne lui avais jamais fait croire même pour plaisanter que j’avais une mycose ou la petite vérole.
On a renouvelé l’expérience plusieurs fois : à chaque fois que j’arrivais chez lui, j’essayais de réfréner mes pulsions et je finissais par craquer au bout de trois minutes : ce mec qui se refusait à moi me rendait complètement dingue. Quand je commençais à déboutonner son jean, il me stoppait pour enchaîner caresses et frottements divers. Au bout d’un moment, j’ai commencé à m’inquiéter : peut-être qu’il avait un problème d’impuissance. Peut-etre qu’il était éjaculateur précoce. Ou peut-être même qu’il avait une maladie sexuellement transmissible sans oser me l’avouer.
Et puis certes, j’aime beaucoup les préliminaires, mais des préliminaires de plusieurs semaines, ça commence à faire longuet. Pire, je dois vous avouer que le jean qui frotte sur le clitoris, ça chauffe un peu. Ça chauffe tellement qu’après les silex qu’on tape l’un contre l’autre, j’aurais pu inventer une nouvelle façon de faire du feu si vous voyez ce que je veux dire. En repartant de chez lui, j’avais l’impression qu’on m’avait mis du pili-pili sur le pubis. C’était devenu relativement désagréable. C’est pourquoi un jour qu’il avait décidé de me rendre visite, je l’ai accueilli nue sous ma robe : fini les conneries, j’avais pas signé pour ça, je voulais varier un peu.
Il a pas gardé la braguette fermée bien longtemps et c’est avec une immense fierté que je me suis mise à le déshabiller. J’étais si heureuse d’être venue à bout des fixettes qu’il nous avait imposées et il semblait tellement, disons, « content de me voir », qu’on a fini à se tortiller en sous-vêtements par terre. Pour le remercier de cette entrave qu’il faisait à ses principes merdiques
, j’ai voulu lui faire plaisir en me servant de mon appareil buccal.
Je suis descendue, lentement, pour ne pas le bousculer et faire monter un peu la pression. J’ai descendu son torse, j’ai retiré son caleçon et là, le drame : je me suis retrouvé face à une grosse bûche, un énorme rondin, un anaconda, un chibre d’acteur porno, un engin si large et si long que je voyais difficilement comment me l’introduire dans un quelconque orifice. J’ai eu envie de crier au secours avant de me rendre compte que j’étais agréablement surprise de tenter cette toute nouvelle expérience. En fait, j’ai ressenti l’appréhension qu’on expérimente avant de faire un grand 8 pour la première fois : l’envie est là, mêlée à la peur.
J’avais beau avoir eu une bonne dizaine de partenaires, j’étais surprise de réaliser que les très gros calibres n’étaient pas une légende urbaine. J’ai essayé de ne pas me laisser décontenancer, de rester digne et droite et de ne pas passer deux heures à lui reluquer son engin sous toutes les coutures comme un enfant examine un nouveau jouet en louchant.
Je me souviens principalement de m’être dit qu’il avait eu le bon réflexe de ramener ses propres préservatifs : avec ceux que j’avais chez moi, il aurait eu le pénis plus boudiné que Steven Seagal dans le costume trois pièces de Joseph Gordon-Levitt.
Quand il est entré en moi, j’avais beau être vaginalement trempée, j’ai eu l’impression de perdre ma virginité une deuxième fois, sauf qu’en pire (NDFab : qui a vu Reservoir Dogs ?… en VF et en VO). Moi qui suis plutôt du genre à bouger, à changer de position, à généralement prendre les choses en mains pendant l’amour, je me suis retrouvée dans la position de l’étoile de mer avec les jambes écartées à 160° pour laisser un maximum de place à mon visiteur du soir. Dans ma tête, des images horribles ont défilé : j’ai vu un alligator, une épée, un zèbre, Rocco Siffredi, une saucisse d’un mètre et Long Dong Silver faisant l’hélicoptère avec son pénis s’alterner dans mon esprit.
« Puis-je visiter ton antre ? », demanda l’anaconda du José de Josée.
On peut le dire : la surprise mêlée à la douleur m’ont fait passer ce soir-là du statut de « coup acceptable » à celui de fille qui baise comme un manche quand elle en a un trop gros entre les jambes.
Epilogue
J’aimerais ajouter à ce récit une happy end, à base de « ils vécurent heureux longtemps, lui avec son bâton géant, elle avec son vagin éléphant ». Mais dès le lendemain matin, l’énergumène s’est conduit comme la pire des enflures. On peut donc en déduire que la taille de l’engin ne fait pas forcément la taille de l’âme, et c’est bien fâcheux car j’aurais aimé avoir le temps d’apprivoiser une bûche d’une telle ampleur. Ne serait-ce que pour ma fierté personnelle.
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