Je ne fais pas partie des gens qui ont connu un mauvais départ dans leur vie sexuelle. Bien au contraire, même si ma première fois n’était pas spectaculaire en soi (après plusieurs tentatives, ça s’est fini à moitié habillés en plein milieu de l’après midi sur mon lit en bordel en moins de deux minutes), le cadre dans lequel elle s’est déroulée était idéal. Mais surtout, j’étais avec un mec qui me plaisait beaucoup, avec qui je me sentais bien, qui me mettait à l’aise et en confiance, et avec qui je m’amusais énormément. Le sexe fut donc très vite assez idéal.
La barre très haut d’entrée
C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Une bonne parce qu’un bon départ sexuel dans la vie, c’est toujours plus sympathique, et une mauvaise parce que la barre a été placée beaucoup trop haut d’entrée. Avec lui, je carburais à un rythme avoisinant les cinq à sept fois par nuit en moyenne, pouvant aller jusqu’à dix dans nos meilleurs jours… forcément, quand on s’est séparés, je suis allée de déception en déception.
C’était à peu près ça, ouais… en boucle, comme ce gif.
Mon partenaire suivant m’a tout simplement traitée de nymphomane parce que je voulais remettre le couvert une troisième fois. Il m’a également plusieurs fois demandé de me calmer et d’y aller plus doucement, parce qu’on était pas “des bêtes sauvages”. La chute a été rude.
C’est moi le souci ?
Pour les suivants, j’ai eu de tout, mais peu de bons partenaires. J’en suis arrivée à la triste conclusion que ça devait être moi le problème, finalement. J’étais sûrement le pire coup du monde, et j’allais rester seule jusqu’à la fin de mes jours et si j’arrivais à me taper un mec par décennie ce serait déjà une belle victoire.
Fort heureusement, les choses ont pris un meilleur tournant et j’ai pu constater que j’étais pas si nulle que ça, au final. Mais j’étais toujours persuadée de ne jamais retrouver une telle alchimie qu’avec le premier et d’être condamnée à faire du deux fois par semaine en missionnaire pépère avec trois jours de récupération derrière. La légende de la femme qui pouvait baiser dix fois par nuit s’était éteinte avec ma jeunesse, j’étais fanée, finie, foutue.
Jusqu’au petit nouveau…
Et puis le petit nouveau est arrivé. Ce qui devait n’être qu’une histoire de cul sans complication s’est changée en mini-révolution sexuelle pour ma part. Sortant de quelques années de tristesse sexuelle, je suis enfin tombée sur quelqu’un qui était capable de me satisfaire pleinement, de rentrer dans les mêmes délires que moi, de me donner exactement ce dont j’avais besoin et envie et une chose incroyable a fini par se produire : j’ai retrouvé ma libido d’antan.
Après des années passées à me contenter de ce qui se présentait à moi sans en demander beaucoup plus, je me suis surprise à en réclamer encore. Et encore. Et encore. Jusqu’à ce qu’il atteigne ses limites et que la vie nous pousse à nous séparer pour la journée, mais je n’avais aucune envie de m’arrêter. Impossible de m’empêcher de le toucher, de fourrer ma main dans son jean, de le plaquer contre un mur, de me frotter à lui comme une chatte en chaleur – j’avais complètement lâché prise, complètement perdu le contrôle.
Et ça m’a fait un bien fou. Il a bien fallu qu’il parte (après avoir cédé une dernière fois, dieu merci) mais déjà je pensais à la prochaine. Comme si chaque nouveau round rechargeait un peu plus mes batteries, je suis devenue complètement dingue après son départ.
J’me suis bien bien BIEN fait niquer
Je sautais partout, je criais, je chantais, je dansais. Je n’avais qu’une envie, ouvrir grand les fenêtres et hurler au monde que j’m’étais bien bien BIEN fait niquer. Je voulais que le monde entier soit au courant, alors j’ai envoyé des textos, passé des appels, je me suis tortillée sur mon lit en gloussant et en entortillant mes cheveux autour de mes doigts, comme une collégienne.
UNE ÉTINCELLE… ALLER VERS ELLE… DANS MA CULOTTE !
Les heures passaient et je ne me sentais pas moins bien. J’ai bossé comme jamais j’avais bossé de ma vie, j’ai mangé comme un ogre avec un ténia, je dansais encore en me couchant, j’ai été réveillée par mes propres éclats de rire le lendemain matin, et je n’attends qu’une chose : pouvoir remettre ça. Vite.
Je ne me vois même plus de la même façon. Je n’ai plus honte de mon corps, je n’ai plus envie de le cacher, je ne pense plus à mes centaines de défauts (souvent imaginaires ou disproportionnés). C’est limite si je m’attendais pas à ce que des oiseaux débarquent par ma fenêtre pour m’aider à m’habiller ce matin.
Ça m’a tellement flinguée de mal baiser
J’ai l’impression qu’un poids énorme vient d’être retiré de mes épaules et ça me permet de réaliser à quel point ça m’avait flinguée de mal baiser. Je n’avais pas vraiment réalisé l’impact d’une vie sexuelle peu satisfaisante sur mon moral, ma façon de voir les choses et mon humeur.
Alors forcément, je m’inquiète pour les prochains. Après lui, peut-être que le niveau va à nouveau baisser – mais une chose est sûre : il est désormais hors de question que je reste dans des histoires qui ne m’apportent que la dose minimum de satisfaction requise.
Je ne pensais plus pouvoir accéder à mieux, maintenant qu’on m’a montré que c’était encore possible, je ne vais pas perdre mon temps à essayer de faire fonctionner des trucs qui sont bancals dès le départ. Je mérite mieux, je mérite exactement ce dont j’ai envie, pas moins, et j’ai bien l’intention de l’obtenir. Alors ouais, y aura des hauts et y aura toujours des bas, mais cette expérience m’aura au moins permis de reprendre le contrôle de ma sexualité.
Je re-découvre le cul
C’est peut-être pas évident pour tout le monde – quand j’en parle, je récolte souvent des “c’est normal” et des “c’est mignon”, les gens s’attendrissent devant mon apparente naïveté, la meuf qui découvre le cul en 2013. Enfin, re-découvre, surtout. Mais maintenant, au lieu de me laisser abattre et de manger les miettes qu’on veut bien me filer quand on se sent d’humeur, j’ai bien l’intention de me taper des banquets à chaque repas, matin, midi, et soir.
Je m’étais tellement enfoncé dans le crâne que je ne valais pas beaucoup mieux que ce qu’on me donnait que j’en ai oublié de m’occuper de moi, de mes intérêts et surtout de mon plaisir. Inconsciemment, j’avais réussi à m’interdire de jouir, parce que je pensais que c’était comme ça, la vie n’est pas toujours juste et tant pis pour les feux d’artifice dans le slip.
Autant vous dire qu’on m’y reprendra plus.
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