J’ai toujours été fan de tatouages, de piercings et autres modifications corporelles. Quand j’avais six ans, je m’imaginais vivre la belle vie, vadrouiller de marché en marché pour vendre des t-shirts à têtes de morts. Je voulais un doberman, un collier à clous et un homme à crête. Tout ça ne s’est pas concrétisé (et pour certains aspects je pense que ce n’est pas plus mal).
À l’époque je n’avais aucun piercing visible, outre aux oreilles — mais on va dire que ça compte pas. J’ai eu envie d’aller plus loin. C’est en me fossilisant fouillant sur Tumblr que la subite idée me vint alors. Je m’incline une nouvelle fois pour le dire : Tumblr c’est le mal.
Et c’est parti pour le show
Le rendez-vous dans un salon pris, il ne restait plus qu’à serrer les dents pour pouvoir enfin voir le résultat. La pierceuse était douce, sympa — j’aurais été bien moins à l’aise avec le sosie d’Undertaker ayant une pince et une aiguille dans chaque main. Ça allait plutôt bien, jusqu’au moment où j’ai vu le diamètre du cathéter : inhumain.
Adventure Time, rois de la métaphore.
Pas le temps de souffler que le fer traversait ma peau. Si je devais situer la douleur sur une échelle de « Bof » à « OUCH » je dirais « Oh sa mère (mais pas longtemps) » : une fois le bijou passé, je ne sentais plus rien.
Et voilà, je pouvais arborer fièrement mon tout nouvel attirail tout en pensant au potentiel attractif que ce très cher petit bout de titane aurait sur mon mec du moment.
Mon corps, cette rivière de diamant
Je te vois avec ton air médusé, pensant que j’ai lamentablement détruit mon fruit défendu, la faune et la flore de mon intérieur, ma source inépuisable d’inspiration. Tu t’es mis un gros doigt dans l’oeil.
Non, le piercing au clito c’est bien joli, mais c’est pas pour moi. En plus ça doit faire un mal de chien quand tu t’adonnes aux joies de la luxure, nan ? Bref. C’est plus haut que ça se passe.
Il paraît qu’à l’époque victorienne, les classes aisées aimaient bien se percer les tétons et porter ainsi de jolis bijoux : disons que j’ai souhaité faire hommage à cette période de l’Histoire.
Je me fous que l’on puisse penser que c’est « atrocement vulgaire » ou totalement WTF. J’ai tout de suite aimé cette parure de corps et je pense que j’ai marché le torse bombé pendant quelques semaines, tellement j’en étais fière.
Ce qui était drôle c’est que cette forme de mise en valeur marchait aussi quand Popol et Frifri étaient de sortie. C’était comme si j’avais boosté mon potentiel d’attraction. Je me sentais libre comme l’amazone de ses bois, la nymphe dissidente, la fille nue un peu floue de cette belle photo en noir et blanc prise dans un atelier d’artiste. C’est dingue comme on peut se la péter des fois.
Enfin bon, du côté de la testostérone on ne s’en plaignait pas vraiment. Les deux zobs que j’ai pratiqués après cette mirifique intervention ont trouvé à mon piercing quelque chose de magistralement érotique. Tant mieux pour moi.
Viens m’mettre un p’tit coup à la maison, y a du pain, du vin, d’la Biseptine
Pourtant au départ, un piercing c’est jamais très sexy. Ça saigne, ça suinte, ça fait des croûtes… Pas de quoi rameuter tout le quartier dans mon 140×190. Au mieux, ma conquête allait se retrouver avec de la Bétadine orange sur les doigts, au pire, avec un goût d’antiseptique quasi éternel dans la bouche.
Mais ça avait quand même l’air de bien leur plaire. Même si les mâles auxquels j’ai pu me joindre sont tombés dans l’attrait du métal, au départ ça a tout de même été, je pense, un sujet avec lequel ils ont beaucoup réfléchi.
Il suffisait de voir de quelle manière mon sein était trituré dans tous les sens. Durant un petit moment, j’ai eu l’impression de revenir à l’époque du collège, le matin devant mon miroir…
C’était l’instant crade, merci d’avoir survécu
Une fois « la bête » apprivoisée, ça devenait tout de suite beaucoup plus drôle. Mais, même pour moi,
il a fallu domestiquer l’animal.
« Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard piercing. Je ne suis pas apprivoisé. »
En vrai c’était pas si mignon.
Avoir un bijou au téton alors qu’on est en train de faire des galipettes, ce n’est pas toujours une mince affaire. Déjà, ça se prend dans tout les types de duvets grâce auxquels le corps se protège du froid (les cheveux, et le reste). Ensuite, en cas de frottement intensif, et surtout si le piercing n’est pas encore cicatrisé, ça fait un mal de chien : un piercing au téton met parfois plus d’un an et demi à cicatriser.
Une fois ces (petites) contraintes assimilées, c’est quand même vraiment très cool. Je ne dirais pas que les sensations sont accentuées, mais plutôt… totalement différentes. Ça me rappelle un peu quand j’ai fait de l’acupuncture, c’est comme si le bien-être venait de sous ma peau. Sinon, ça s’apparente à une simulation du téton et ça se passe surtout dans le crâne.
C’est comme si j’avais la possibilité de mettre mon piercing sur On ou Off. Avoir le contrôle de l’ascenseur.
Il est rare que mon pote en titane me mène direct au septième ciel, mais c’est quand même une impression nouvelle et pas du tout pénible. Alors c’est un peu comme la crème chantilly sur le milk-shake (ou le lubrifiant quand ton frifri se croit au Soudan) : pourquoi s’en priver ?
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Les Commentaires
Suite à une recherche Google sur la barre en titane, j'arrive ici et donne mon avis, même si le temps a passé...
Tout d'abord à savoir pour les hommes, ce piercing fait un mal de chien. Décrire ? J'ai plus de mots. Heureusement le point d'orgue ne dure que quelques secondes mais ça continue encore un moment, avec moins d'intensité.
J'ai été obligé de faire les deux cotés en deux fois, ça fait trop mal et la seconde, je savais comment ça faisait, alors j'ai appréhendé encore plus. Compter plus d'un an à chaque fois pour cicatriser avec des soins appropriés.
Erreur à ne pas commettre : la première fois, ma pierceuse m'a mis une barre trop petite. Résultat : quand ça a gonflé, la barre n'étant pas extensible, une des boules a pénétré partiellement dans la blessure, avec la douleur qu'on imagine. Il a fallut remettre une barre assez longue, mais j'ai passé un dimanche et un lundi "intéressant" (studio fermé).
Mes barres sont un peu longues maintenant , mais je préfère ça, ayant été tellement traumatisé par la barre trop courte. C'est aussi plus facile pour le nettoyage (ça coulisse). Après, ça demande de l'attention et des précautions pour ne pas se cogner et se faire mal, mais j'aime bien le rendu.
Petit bémol : je trouve que les hommes portant un piercing téton sont plutôt rares (cf. plage, piscine, camping)... mais je n'ai globalement pas eu de mauvais regard sauf une fois à la piscine. Bof.
J'aimerais bien avoir l'avis de messieurs si certains sont dans mon cas (ou ailleurs, oreille, cartilage...) ou de dames, concernant les piercings de leur chéri (ressenti, vécu)...
Bonne journée !