Joël Dicker est un nom que l’on a beaucoup entendu en 2012, et ce pour son roman La Vérité sur l’affaire Harry Québert qui avait remporté cette année-là le Prix Goncourt des lycéens.
Il faut dire que ce qui était le second roman de l’auteur avait de quoi enthousiasmer : l’enquête racontée était passionnante.
Mais si je viens vous parler du bougre aujourd’hui, c’est que Joël Dicker a récidivé au début du mois de mars avec un quatrième roman, La Disparition de Stéphanie Mailer. Et celui-ci vient confirmer le statut d’excellent conteur d’histoires de Joël Dicker !
La Disparition de Stéphanie Mailer : une enquête vieille de 20 ans déterrée
Stéphanie Mailer est une jeune journaliste qui surgit le soir du pot de départ en retraite de Jesse Rosenberg, capitaine de police, surnommé « capitaine 100% » pour sa capacité à parvenir à résoudre toutes ses enquêtes.
Sauf que Stéphanie lui révèle, sans entrer dans les détails, qu’il devrait changer de surnom pour retomber à 99%.
En effet, une enquête classée il y a près de 20 ans n’a pas révélé tous ses mystères et les accusés ne seraient pas les coupables. Or l’affaire n’était pas mince : il s’agit du quadruple assassinat du maire de la ville d’Orphea, petite bourgade balnéaire américaine, de sa famille, et d’une joggeuse qui passait hélas par là.
La journaliste révèle que lui et son partenaire de l’époque, Derek, sont passés à côté d’un détail évident et décisif.
Jesse va se replonger dans cette enquête et tenter de comprendre ce que voulait dire Stéphanie… qui disparaît mystérieusement le lendemain de ses révélations.
La Disparition de Stéphanie Mailer : un roman qui s’écoule tout seul
Pour celles et ceux qui ont lu La Vérité sur l’affaire Harry Québert, sachez qu’il est certes encore question de disparition dans les bois, mais que l’intrigue ne manque pas d’originalité, notamment avec son arrière-plan de festival de théâtre !
Le livre de Joël Dicker peut impressionner par le pavé qu’il constitue (un beau bébé de 640 pages). Mais la lecture ruisselle comme une cascade paisible. Si vous aimez le sentiment de satisfaction nourri par le fait de regarder le nombre de pages s’écouler rapidement quand vous lisez, vous adorerez le livre de Joël Dicker.
Et si le roman se lit vite, c’est non seulement grâce à la fluidité absolue de son écriture (si vous n’aimez pas les longues phrases ou les effets de style qui ne rendent pas tout intelligible du premier coup, c’est pour vous), mais surtout parce que ce qu’il raconte est tout simplement passionnant !
Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant envie de reprendre un livre après l’avoir reposé, voire même de refuser d’aller boire des verres pour pouvoir continuer à lire tranquillement !
La Disparition de Stéphanie Mailer : un polar qui retourne le cerveau
Le roman raconte en effet une enquête, qui distille au fil des pages de nouveaux éléments, brouillant toujours davantage nos cerveaux pour réussir à démêler tout cela.
À mesure que les enquêteurs ont de nouvelles révélations, eh bien… nous aussi !
Du coup on déroule le fil avec eux, et on tente de deviner à leur place, de les devancer, d’être plus malins qu’eux (ce qui n’est pas franchement le cas). Sans parler de tous les événements qu’on ne voit pas du tout venir, et qui viennent remettre à zéro les compteurs.
Au fond, n’est-ce pas le signe d’un roman policier réussi ?
La Disparition de Stéphanie Mailer : des personnages au service de l’intrigue
Si vous êtes du genre à craindre la multiplication des personnages (c’est une des raisons pour lesquelles je ne souhaite pas me lancer dans Game of thrones), sachez qu’il y en a beaucoup dans ce roman (une trentaine), mais qu’on ne s’y perd absolument pas !
Ceci est dû à l’identification très forte de chaque personnage, dont la vie est très construite. Ils témoignent chacun d’une personnalité authentique et permettent d’enrichir le roman de tout un nuancier de caractères tantôt admirables, tantôt mystérieux, inquiétants, voire absurdes et crétins.
En parallèle de cette enquête, ou plutôt en complément, on suit également les histoires plus personnelles de chacun d’eux : la vie de famille chaotique de l’un, la vie professionnelle étonnante de l’autre, ou la vie amoureuse tumultueuse d’un autre encore.
Alors ce roman est une réussite pour tout ça : pour la qualité divertissante de son enquête, pour le page turner furieux qu’il incarne, pour ce côté poupées russes de toutes les histoires propres à chaque personnage et qui pourtant s’imbriquent impeccablement les unes dans les autres.
Joël Dicker se lit comme on binge une série sur Netflix. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si La Vérité sur l’affaire Harry Québert va être adapté en série avec Patrick Dempsey en Harry Québert !
Certes, il coûte un peu cher (23 euros), mais il vaut l’investissement. Pensez aussi à vous le faire offrir, ou à faire un saut dans une bibliothèque (quitte à le proposer pour les prochaines acquisitions s’il n’est pas encore en rayons !).
Pour te procurer La Disparition de Stéphanie Mailer, direction Place des libraires, Amazon ou la Fnac
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