Après une année de révisions acharnées (si, si), il est temps de partir en vacances. Les idées de destination se bousculent dans ma tête, mais les prix à plusieurs chiffres aussi. Pas question de faire payer Papa/Maman, j’ai ma fierté, et puis l’idée d’être indépendante me plaît. La solution : un job d’été.
Je ne m’imaginais pas encore la galère l’aventure que ce serait…
Etape 1 : Distribuer les CVS
La photo n’est pas vraiment flatteuse, mais c’est la seule photo « sérieuse » que j’ai. Je n’ai aucune expérience dans la restauration ou la vente, mais ce sont ces domaines que je vise. Wouhou, c’est vraiment bien parti ! Allez hop, c’est pas tout, mais maintenant qu’ils sont imprimés, il faut les donner ! Tour d’horizon des commerçants, plus ou moins réceptifs :
– Merci beaucoup, je le ferai parvenir à ma responsable (Mais alors pourquoi tu l’enfouis sous une tonne de paperasses et dans le dernier tiroir ?)
– Ah non, désolée vous vous y prenez trop tôt, on ne recrute qu’en mai… » (Hé ça ne te coûte rien de le mettre de côté pour le ressortir en mai !
– Euh… Vous êtes disponible pour quelle période ?… Juin et juillet ? Ah non, nous on recherche juillet et août. Désolée…
– On ne recherche que des CDI… » (Non merci, je tiens à ma vie… Travailler chez vous toute l’année, ça se fera sans moi…
Une fois le tour des centres commerciaux fait… les dés sont jetés… et ma culpabilité envolée ! Maintenant mon destin est entre leurs mains (euh, est-ce vraiment une bonne chose ?)…
Etape 2 : L’entretien
(Nous passerons sous silence l’attente longue, très longue, et le fait que sur une trentaine de CVs je n’eus qu’une seule réponse positive… )
Comment s’habiller, se coiffer, se maquiller ? Talons or not ? En même temps, je ne postule pas chez Yves St Laurent, mais chez… euh, évitons la pub les amis, je préciserai donc juste que l’enseigne de restauration rapide où je postule vend des viennoiseries, sandwichs, et toute sorte de tartes… Est-il judicieux d’amener des brownies maisons ? Oulah, je m’emballe… Restons naturelle… Ce n’est pas comme si mes vacances en dépendaient… Ah ah…
L’entretien en lui-même fut rapide… Le patron revient sur votre CV (ah oui voilà, ça explique pourquoi ce fut si rapide), pendant que vous, vous répondez à ses questions en pensant à autre chose.
Dialogue intérieur :
– Je mets mes mains sur les genoux, ou sur la table ?
– Merde faut que j’arrête de tripoter mes cheveux moi…
– Hin hin, il n’est pas très grand le boss.
– Il n’a toujours pas dit combien de thunes j’allais me faire…
– Si j’ai des questions ? Euh, non… Hum, attends… Faut peut-être que j’en trouve des questions… Allez, faisons mine de nous intéresser à la conception du croissant en milieu urbain…
Etape 3 : Les premiers pas dans la vente
Enfin, quand je parle de pas…La première semaine, ce qui marque surtout l’esprit, c’est le fait de devoir ramper une fois revenu chez soi… Oui parce qu’après avoir servi les gentils clients, il faut aussi faire la vaisselle, nettoyer les vitrines et la salle (et si t’as de la chance… les toilettes !). Certains jours je me suis demandée si finalement je n’avais pas postulé à la plonge… Et, au final, aux heures de pointe (de midi à 15h quoi, youpi), quand t’enchaînes les clients, tu te rends compte que t’aurais peut-être pas du mettre « recherchant le contact et l’échange avec les gens »…
Etape 4 : Comment survivre dans la restauration rapide ?
Dans la restauration rapide, l’ennemi n°1 de l’employé… c’est le client. Oui oui, le client est roi tout le monde sait ça. Mais en attendant, une fois qu’on passe de l’autre côté du comptoir, le client, on a plutôt envie de le fracasser contre la vitrine que de lui dresser un autel. Parce que toi… oui toi le client, tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais tu es chiant exigeant.
Quelques exemples des clients types :
• Le client hésitant :
Oui je vais prendre une salade. Ce sera sur place…. Oh, tiens vous avez des sandwichs au thon ?… Je vais en prendre un plutôt… Avec du Coca. Ah ce sont des jus de fruits frais ? Ce sera mieux alors… Je vous dois combien ? Ah et puis finalement, y’a plus trop de place, vous pouvez me le mettre dans un sac ?
Après le 5 ème client comme ça, on a tendance à vouloir étaler le thon sur le manteau du client…
• Le client pointilleux :
Non mais ça se voit d’ici, il manque une rondelle de tomate ! Et puis vous avez vu ce panini ? Le fromage déborde de partout… Vous n’avez pas un Perrier plus frais ?
Et vous ne voulez pas aller manger en face ?
• Le client radin :
Ca coûte combien tout seul ? Ah. Et avec ce menu ? Si je prends une canette ça fait moins cher ? C’est quoi ça « une formule goûter » ? Ah c’est pour que je puisse payer moins cher ? Oh c’est bien ça, c’est très bien…
• Le client paumé :
Bon alors vous me mettrez un sandwich Poulet fumé, oignons fumés, salade et sauce au yaourt s’il vous plaît.
Oui, le nom du sandwich ça aurait été plus rapide aussi…
• Le client buté :
– Dans la salade là, c’est de la mozzarella ?
– Non c’est un œuf.
– Là ? Vous êtes sûre ? Non ça ressemble vraiment à de la mozzarella.
– Je vous assure que c’est un œuf… Un œuf mollé même.
– Pourtant on dirait de la…
– C’EST UN ŒUF BORDEL !
Bien sûr cette dernière réplique ne dépassera jamais la simple pensée…
Etape 5 : S’éclater, et aimer travailler
C’est possible ! Il suffit d’être tombé sur la bonne équipe ! Celle avec qui tu enchaînes les blagues débiles (tirer sur le nœud du tablier, s’éclabousser de mousse, critiquer les clients quand ils s’en vont…), avec qui tu bavardes de jeux vidéos ou de cuisine entre deux passages à la vaisselle, qui te couvrent pendant que tu grignotes en douce un croissant. Quand vous avez trouvé cette équipe, vous allez au travail à reculons, et vous le quittez en rigolant des bons moments passés.
Alors les jobs d’été ? Une galère ? Ca dépend lesquels, et ça dépend de l’environnement, des collègues… En tout cas, quoiqu’il arrive, gardez toujours cela en mémoire : « Un job d’été, ça ne dure qu’un temps… et ça permet de gagner (plein ?) d’argent ! »
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